À l'occasion du meeting d'Athletissima vendredi dernier, blue Sport s'est entretenu avec Sarah Atcho. La sprinteuse lausannoise de 28 ans évoque sa forme actuelle, son avenir sportif, mais également personnel !
Sarah Atcho, cela vous réjouit-il toujours autant de courir à la Pontaise, devant «votre» public ?
«Pour être honnête, pour l'instant, je n'ai jamais réussi à faire un énorme chrono ici, donc ça me frustre. Mais l'ambiance est toujours là et franchement, il n'y a rien de mieux que de courir à la maison.»
Êtes-vous satisfaite de votre performance de ce soir (ndlr : vendredi dernier) sur le 200 m ?
«Je ne dirais pas que je suis satisfaite, non. J'étais assez contente de mon virage, mais ensuite dans la ligne droite je me suis un peu battue contre moi-même. J'avais super froid avant de partir et ça s'est senti, j'ai dû forcer, ce qui fait que ce n'était pas ma plus belle course.»
Qu'est-ce qu'il vous manque pour retrouver votre meilleur niveau ?
«Il faut que j'arrête de me blesser, tout simplement. Là j'ai à nouveau dû observer trois semaines de repos parce que je me suis refait mal et à chaque fois, je prends un coup au moral, en termes de confiance. C'est compliqué de se sentir à sa place quand on n'a pas couru pendant trois semaines.»
Comment éviter les pépins physiques ?
«Il faut déjà que je m'écoute. C'est ce que j'ai su faire là en observant trois semaines de pause. Ce n'était pas vraiment une blessure, mais plutôt une gêne, et j'ai eu l'intelligence de ne pas continuer à m'entraîner dessus pour que ça ne s'aggrave pas, ce qui fait qu'aujourd'hui je peux courir sans douleur.»
Ressentez-vous malgré tout une certaine appréhension de la blessure lorsque vous courez ?
«Malheureusement oui. C'est un défaut qui m'embête depuis un moment. Comme j'ai souvent été blessée, j'y pense beaucoup trop. C'est un travail que je dois faire sur moi-même.»
Quels sont vos objectifs pour la suite de la saison ?
«J'aimerais bien participer aux Championnats du monde de Budapest (ndlr : du 19 au 27 août prochain). Il faut que je prenne toutes les courses qui viennent pour aller de plus en plus vite.»
Avec notamment un chrono de 23''05 sur 200 m cette année, vous retrouvez gentiment votre niveau de 2018...
«Si j'arrive à ne pas me blesser à nouveau et retrouver mon niveau d'il y a environ un mois, quand j'ai signé ce chrono, je serais trop contente. Maintenant il faut juste que je retrouve mes sensations et surtout que je retourne à l'entraînement, parce que là on a enchaîné compètes et blessure, donc il faut que je fasse au moins deux ou trois semaines d'entraînement pour retrouver mes automatismes.»
C'est un peu comme un nouveau départ ?
«Je recommence ma saison à zéro, oui. L'objectif, c'est d'être au top pour les Championnats suisses dans trois semaines (ndlr : les 29 et 30 juillet à Bellinzone), donc j'ai le temps.»
L’année dernière, ici même (ndlr : à Lausanne), vous nous aviez fait part de votre frustration de ne pas avoir été sélectionnée pour disputer le relais féminin du 4x100 m aux Championnats d’Europe de Munich. Mujinga Kambundji ayant annoncé qu’elle ne courrait que sur 100 m cette saison et Ajla Del Ponte se remettant d’une blessure, entendez-vous faire votre retour dans l’équipe à Budapest ?
«Cette année, ce n'est même pas une question. Le but, c'est vraiment de faire partie de l'équipe. Et pas d'en faire partie car il y a des places qui se sont libérées, mais parce que je le mérite. Je veux que ce soit mon relais. J'aimerais vraiment être un des piliers du relais. Pour l'instant, c'est bien parti.»
Les Jeux olympiques de Tokyo sont un mauvais souvenir pour vous, espérez-vous donc prendre votre revanche l’année prochaine à Paris ?
«Oui, mais par contre je vais aller à ces Jeux avec une approche totalement différente de celles de 2021 et 2016. Là j'aimerais y aller en ayant pleinement confiance en moi. Que je puisse aller sur la piste en me disant : "je n'ai pas mal et je n'ai pas peur". Quand les deux choses seront atteintes, alors je penserai aux Jeux. Je ne veux plus me mettre autant de pression que dans le passé car ça m'a joué des tours.»
Sauf erreur, vous allez vous marier cet été. N'est-ce pas trop compliqué de préparer un mariage et des compétitions ?
«Effectivement, je me marie en septembre prochain. J'ai de la chance parce que mon futur mari est vraiment ultra impliqué, il est à fond donc ça va. Je ne suis pas toute seule à gérer tout ça. Et puis sachant que nous nous sommes fiancés il y a deux ans, nous avons eu le temps de le préparer.»