La 48e édition d'Athletissima a offert un 5000 m de folie en l'absence des sprinters américains et jamaïcains. Dans le camp suisse, Jason Joseph est passé près de la victoire sur 110 m haies.
Piste ultra rapide et terrain de jeu favori des amateurs de vitesse, ce fut finalement le fond qui apporta le plus de réjouissances chronométriques sur le tartan de la Pontaise dans une ambiance plutôt fraîche. Le 5000 m donna lieu à une bataille épique entre l'Ethiopien Berihu Aregawi et l'Ougandais Joshua Cheptegei, recordman du monde. Et c'est finalement le jeune athlète de 22 ans qui a dominé son illustre aîné dans un temps de 12'40''45. Au-delà d'être la meilleure performance mondiale de l'année, ce chrono est le sixième plus rapide de l'histoire. Quatre hommes sont allés plus vite: Cheptegei, Kenenisa Bekele (2x), Haile Gebrselassie et Daniel Komen. Excusez du peu.
Côté suisse, Jonas Raess n'a pas démérité avec son 11e rang en 13'22''53. Mais le Zurichois est resté loin du record de Suisse de Markus Ryffel.
Joseph 2e, Mujinga 8e
Cela s'est nettement mieux passé pour Jason Joseph sur le 110 m haies. Le Bâlois avait la possibilité d'aller chercher sa première victoire en Diamond League. Mais «JJ» a dû se contenter de la deuxième place. Les athlètes ont été perturbés par un faux départ du Français Belocian. Ils manquaient peut-être un peu de jus sur ce deuxième passage. Parti lentement, Joseph s'est accroché pour remonter sur le Japonais Shunsuke Izumiya. Mais l'Asiatique est parvenu à maintenir un cheveu d'avance sur le Bâlois pour s'imposer en 13''22 contre 13''23 pour Joseph. A noter encore que le Japonais a eu un temps de réaction de 101 millièmes, soit le plus bas autorisé.
Sur le 100 m plat, tout le monde attendait Mujinga Kambundji pour sa rentrée. Seulement la Bernoise, ennuyée par une fasciite plantaire, voulait avant tout se tester et voir où elle se situait par rapport à la concurrence. Huitième et dernière en 11''41, la recordwoman de Suisse de la discipline n'a bien entendu pas pu aller taquiner l'Ivoirienne Marie-Josée Ta Lou qui s'est imposée en 10''88. Mais elle n'a pas quitté le stade la tête basse.
«Sur le papier ça n'a pas l'air super, mais je n'étais pas nulle du début à la fin, a-t-elle analysé. C'est clair que ce temps de 11''41 n'est pas incroyable, mais si je compare avec les autres concurrentes qui ont eu une saison «normale», ce n'est pas si mal. Je ne veux pas trop me plaindre.»
La sportive suisse de l'année a aussi été un peu surprise par le déroulement de sa course: «Je pensais que ce serait compliqué au départ et que cela irait mieux par la suite. En fait, ce fut le contraire. L'accélération s'est bien passée, mais après 60 mètres j'ai quand même senti mon pied et les entraînements manqués au cours des trois derniers mois.»
Ehammer chocolat
Dans la famille Kambundji, Ditaji a réussi une meilleure course que sa grande soeur. La jeune Bernoise a pris la 5e place d'un 100 m haies remporté par la championne olympique Jasmine Camacho-Quinn en 12''40, devant la Nigériane Tobi Amusan, recordwoman du monde. Ditaji Kambundji a bouclé sa course en 12''83, soit à 13 centièmes de son record personnel.
Légère déception à la longueur pour Simon Ehammer. Incapable de franchir la barre des 8 mètres, l'Appenzellois a manqué le podium pour un centimètre (7,97 m). C'est le Bahaméen LaQuan Nairn qui a remporté le concours avec un bond à 8,11 m et un vent trop souvent défavorable.
Dans le rayon des MPM, il convient de signaler les 4,82 m de Katie Moon à la perche féminine. Angelica Moser s'est classée 7e avec une barre à 4,51 m.