Fraîchement retraité, consultant de choix au micro de la RTS, Félicien Du Bois est bien placé pour évoquer les matches décisifs contre l'Allemagne. Le Neuchâtelois de 37 ans faisait partie de la sélection en 2010 et en 2018.
«Si tout le monde évoque 2018 et 2010 avant ce quart de finale, c'est que c'est important.» Malin, Félicien Du Bois. A Riga, celui qui vient de mettre un terme à une très belle carrière débutée en 2002 avec Ambri-Piotta assiste désormais Steve Roth et Marc-André Berset sur ce tournoi mondial pour le compte de la RTS.
Lancé dans le bain sans expérience derrière un micro, l'ancien défenseur de Davos a dû apprendre son nouveau rôle sur le tas. En ce qui concerne l'analyse des forces en présence et des matches passés, en revanche, nul besoin de se préparer. «Ces défaites en 2010 (réd: 1-0 en quarts de finale du Mondial à Mannheim) et en 2018 (réd: 2-1 ap en huitièmes de finale des JO) sont restées en travers de la gorge, raconte-t-il. D'ailleurs, dès qu'on a su qu'on allait jouer l'Allemagne, on a pensé à ces deux matches.»
Félicien se souvient très bien de ces deux rencontres, même s'il n'avait pas pris part à celle de 2018: «J'étais surnuméraire. Ce fut mon dernier tournoi international et j'ai vu que c'était le bon moment pour moi d'arrêter avec la Suisse. Ce n'était pas un grand tournoi de ma part. Je dirais même que c'est allé en diminuant. Mais je suis content d'avoir pu disputer les Jeux une fois. Lors du match, il y avait eu cette pénalité de match à Almond après quelques secondes de jeu.»
En 2010, pour la première de Sean Simpson, la Suisse avait fait belle impression et croyait bien pouvoir disposer de l'Allemagne en quarts. Raté. De peu, mais raté. «Il y avait eu une grosse bagarre vers la fin du match, se souvient Félicien Du Bois. On avait fait un super tour de qualification avant de pécher à la conclusion contre l'Allemagne. On s'en voulait à l'époque parce qu'on se disait que c'était une ouverture unique.»
L'évolution de la Suisse, argentée en 2013 et en 2018, se matérialise aujourd'hui dans la maturité sur la glace. «Je pense que c'est vraiment un gros changement, argumente le Neuchâtelois. Avant, on s'adaptait au jeu de l'adversaire, alors qu'aujourd'hui les gars ont confiance en leurs forces. Ils s'appuient sur leur vitesse, car il n'y a pas beaucoup d'équipes qui patinent aussi bien. Du coup, l'approche mentale avant les matches est complètement différente.»
Et ce quart de finale face au voisin allemand, comment le voit-il ? «Comme d'habitude, il serait bien vu de marquer en premier. C'est un peu une évidence qu'on aime ressasser, mais on a vu contre les Lettons que quand ils (réd: les Allemands) prennent deux buts d'avance, ça devient compliqué. Ils ont un bon mélange entre joueurs expérimentés et jeunes talents. J'ai aussi vu qu'ils avaient le sens du sacrifice.»
A côté de son rôle de consultant, Félicien Du Bois n'a pas énormément de temps libre en Lettonie. De retour en Suisse, il va travailler pour le canton des Grisons avec les différents clubs afin de voir comment garder les meilleurs talents dans le canton. Et à la rentrée, il va se lancer dans une formation de quatre ans en économie et management du sport à Coire. «Je veux ouvrir mon horizon et je suis motivé, conclut-il. On verra où cela me mènera.»