L'équipe de Suisse sort d'un rassemblement en tous points réussi. Les essais de la nouvelle sélectionneuse Pia Sundhage portent leurs fruits, et le public suit et se réjouit.
Après avoir fait match nul face à l'Australie devant 14'370 spectateurs, les Suissesses ont battu la France 2-1 mardi soir à Genève où 10'800 personnes ont pris place. Symbole de la prise de risques prônée par Pia Sundhage, c'est la jeune Naomi Luyet (18 ans) qui a forcé la décision sur un maître-tir face aux Bleues.
Certes, il ne s'agissait que d'un match amical, face à une équipe de France privée de nombreuses titulaires. Mais un coup d'œil sur les statistiques démontre la portée historique de ce succès, le premier face aux Françaises depuis 22 ans.
Pia Sundhage se souviendra longtemps de sa première grande victoire en tant que sélectionneuse de l'équipe nationale suisse. A 64 ans, la technicienne a tout vu ou presque. Mais elle est restée incrédule, comme la majorité des spectateurs, lorsque Luyet a marqué le 2-1 d'une superbe frappe croisée.
La Suédoise se tenait alors au bord du terrain, les bras levés, et applaudissait son staff. Tout le monde se réjouissait à ce moment-là avec la jeune Valaisanne de 18 ans, qui marquait son premier but pour la Suisse lors de son cinquième match sur la scène internationale.
Luyet, le symbole
A 18 ans, la Valaisanne des Young Boys symbolise parfaitement cette équipe de Suisse dessinée par Pia Sundhage. En club, Luyet évolue principalement à la pointe de l'attaque, alors qu'en équipe nationale elle a joué sur le flanc gauche aussi bien contre l'Australie que contre la France.
En fait, Naomi Luyet avoue préférer jouer un peu plus en pointe, «mais jusqu'à présent, ce que l'entraîneure a imaginé a bien fonctionné». Dans l'offensif dispositif en 3-5-2 voulu par Pia Sundhage, les joueuses extérieures comme Luyet doivent se replacer dans une ligne défensive à cinq.
La Suédoise espère ainsi obtenir plus de compacité et de stabilité défensive. Un plan qui a tout à fait réussi contre les Françaises, car comme le constate Sundhage, son équipe n'a pas laissé passer grand-chose. «J'ai gagné beaucoup de confiance en moi aujourd'hui, et les joueuses aussi», soulignait-elle au terme de cette partie.
Pia Sundhage voit que ses idées s'harmonisent avec cette équipe désormais capable de battre des adversaires supérieurs. Meriame Terchoun et Viola Calligaris soulignent ainsi toutes deux que l'équipe s'est soudée ces derniers mois et que l'équilibre entre les jeunes joueuses comme Luyet ou Iman Beney et les plus expérimentées comme Lia Wälti, Ana-Maria Crnogorcevic ou Ramona Bachmann est idéal. «Le mélange est parfait en ce moment», estime Calligaris.
Plus rock'n'roll
Pia Sundhage est une chanteuse passionnée et aime faire des analogies avec la musique lorsqu'elle parle de football. Elle se ainsi réjouit de voir une défense plus compacte, mais aimerait parfois voir un peu plus de «rock'n'roll» en attaque. Des transitions plus rapides, plus de dynamisme, plus d'occasions.
Mais elle ne faisait pas la fin bouche mardi soir. «Nous avons déjà fait de grands progrès par rapport à la Ligue des nations», a encore souligné la Suédoise, qui espère que ces progrès se confirmeront dans un mois contre l'Allemagne (à Zurich) et contre l'Angleterre, championne d'Europe (à Sheffield).
Entraîneure heureuse, Pia Sundhage sait cependant parfaitement qu'il ne faut pas s'enflammer et que la route est encore longue avant l'Euro à domicile qui débutera le 2 juillet. «Nous avons besoin de plus de temps, mais nous pourrons profiter encore longtemps des expériences de mardi», concluait-elle.
ssch, ats