Bormio Cyprien Sarrazin victime d’une terrible chute !

Gregoire Galley

27.12.2024

Cyprien Sarrazin a été victime vendredi d'une lourde chute à l'entraînement sur la redoutable et controversée Stelvio. Le Français avait cueilli l'an dernier sur cette même piste de Bormio son premier succès dans une descente Coupe du monde.

Le Français Cyprien Sarrazin a été victime vendredi d'une lourde chute à Bormio.
Le Français Cyprien Sarrazin a été victime vendredi d'une lourde chute à Bormio.
ats

Keystone-ATS

Meilleur temps la veille du premier entraînement avant la descente de Coupe du monde samedi, Sarrazin, parti avec le dossard no 11, était en tête à tous les intermédiaires quand il a chuté dans la dernière difficulté de la Stelvio. Déséquilibré par le «mur de San Pietro», il a perdu le contrôle de ses skis et s'est littéralement envolé sur une bosse.

Le skieur du Devoluy a ensuite violemment rebondi sur la neige, avant de terminer sa course dans les bâches et filets de protection après une interminable glissade. Coincé dans les filets de protection, en amont de la piste, il a fini par être rejoint par les services de secours pendant que l'entraînement était interrompu dans une silence glaçant et que tous les descendeurs s'interrogeaient sur l'état de santé de «Cyp».

Après vingt minutes de soins loin des caméras, le no 2 mondial en descente de l'hiver dernier, a été évacué par hélicoptère vers l'hôpital de la commune voisine de Sondalo. Aucune information n'était encore disponible sur son état de santé.

Retrouvailles

Cyprien Sarrazin souffre d'un «hématome sous dural» et est hospitalisé «en réanimation neurologique pour le moment», précise la Fédération française de ski. Selon la chaîne de télévision Eurosport, le skieur de 30 ans se plaignait d'une douleur à un pied.

Le Haut-Alpin, qui avait renoncé à passer Noël en famille pour préparer le rendez-vous de Bormio, espérait que ses retrouvailles avec la Stelvio allait lancer sa saison 2024-25 jusque-là mitigée avec une deuxième place en super-G à Beaver Creek mais deux descentes, sa discipline forte, décevantes (9ème à Beaver Creek, 17ème à Val Gardena).

L'hiver dernier, Sarrazin avait réalisé de très loin la meilleure saison de sa carrière, en signant à Bormio sa deuxième victoire en Coupe du monde, la première après sept ans et son succès dans un parallèle.

Longtemps spécialiste du géant, Sarrazin a remporté quatre victoires en 2023-24, avec notamment deux victoires en deux jours à Kitzbühel, considéré comme l'étape de vitesse la plus prestigieuse du circuit.

«C'est sûr qu'à Bormio, je vais avoir des bons souvenirs qui vont revenir, avait-il expliqué lors d'un point-presse lundi. C'est un endroit qui va rester dans ma mémoire longtemps. Il y aura de l'excitation, l'envie d'y aller».

«Ils ne méritent pas les JO»

Mais Sarrazin ne se projetait pas encore jusqu'aux JO-2026 dont la descente masculine, traditionnel moment fort des Jeux olympiques d'hiver, aura lieu le 7 février 2026 à Bormio.

«Cela va venir petit à petit, pas mal de gens m'en parlent, c'est un peu dans ma tête mais Bormio en décembre et Bormio en février c'est pas du tout le même Bormio», avait-il fait remarquer.

Longue de plus de trois kilomètres avec des portions en devers éprouvantes, la Stelvio est l'une des pistes les plus difficiles du circuit avec son dénivelé de près de 1000 m, ses 60% de pente moyenne et surtout son revêtement glacé à cette période de l'année.

Un autre descendeur, l'Italien Pietro Zazzi, s'est blessé vendredi et a été lui aussi évacué par hélicoptère, tandis que Marco Odermatt, a fait un «run» d'entraînement prudent. Cyprien Sarrazin est connu pour son ski sans compromis, mais Marco Odermatt a souligné que son rival n'avait pas dépassé les limites. «Ce genre de choses peut malheureusement toujours arriver», a déclaré le Nidwaldien. «Bien sûr, il prend des virages plus serrés que les autres, mais ce n'était pas au-delà des limites.»

Si Bormio fait partie des «classiques» de la Coupe du monde et a accueilli à deux reprises les Championnats du monde (1985, 2005), l'étape lombarde n'est guère appréciée des skieurs qui critiquent régulièrement la préparation de la piste.

«Ils ne savent pas préparer les pistes, cela fait quarante ans qu'ils préparent les pistes et ils ne savent rien faire d'autre que préparer des pistes dangereuses», a ainsi asséné sur Eurosport le Français Nils Allègre. «Ils ne méritent pas d'avoir les Jeux olympiques ici», a-t-il conclu.