Taux de change avantageuxLe franc suisse devrait être recherché en 2025
pre
27.12.2024 - 10:05
La devise helvétique, valeur refuge par excellence, devrait continuer à être recherchée l'année prochaine face aux incertitudes politiques qui s'annoncent des deux côtés de l'Atlantique. Les achats et voyages à l'étranger devraient donc encore bénéficier de taux de changes avantageux.
Keystone-SDA, pre
27.12.2024, 10:05
ATS
Face au dollar, le franc s'est nettement relâché à partir de septembre et la paire de devises s'échangeait vendredi matin à 0,90011 franc pour un dollar. Depuis le début de l'année, la paire USD/CHF a accéléré de 6,6%, après avoir atteint un plus bas à 0,8373 fin septembre.
La courbe est inversée face à la monnaie unique européenne, le franc s'étant raffermi depuis fin mai où il avait quasiment atteint la parité, évoluant actuellement à 0,93695 franc pour un euro et retrouvant quasiment son niveau de début 2024. Depuis janvier, la paire de devises n'a ainsi pris que 0,3%.
En 2025, la monnaie suisse devrait aussi être recherchée pour ses qualités de valeur refuge. Un relâchement pourrait cependant s'opérer face à l'euro en cas d'accalmie de la guerre en Ukraine ou une situation politique plus claire en France et en Allemagne, estime le stratégiste en chef de Frankfurter Bankgesellschaft, Thomas Heller.
La paire de devises euro/franc intègre cependant déjà son lot de mauvaises nouvelles, tempère Tobias Knoblich, expert en devises auprès de Raiffeisen Suisse. Ce dernier anticipe, sur un horizon à 12 mois, un taux de changes à 0,92 EUR/CHF.
Quant à la Banque cantonale d'Argovie, elle estime que la faiblesse conjoncturelle dans la zone euro, et notamment dans les moteurs économiques que sont l'Allemagne et la France, devraient amener la Banque centrale européenne (BCE) à une politique monétaire plus accommodante. «D'un point de vue des rendements, cela est négatif pour l'euro», soulignent les spécialistes de l'établissement cantonal.
Ce taux de change favorable aux consommateurs suisses devrait toujours favoriser le tourisme d'achat, raison pour laquelle le Conseil fédéral a abaissé, à partir du 1er janvier 2025, la franchise-valeur de 300 francs à 150 francs par personne et par jour. Au-delà de ce seuil, les voyageurs devront payer la taxe sur la valeur ajoutée suisse pour les biens importés.
Le pouvoir d'achat helvétique et les prix des marchandises et services plus bas dans les pays voisins devraient néanmoins toujours inciter les Suisses à faire leurs emplettes et à passer leurs vacances à l'étranger.
Attendre un peu
La situation est différente face au dollar. Les projets du futur président américain Donald Trump – notamment d'imposer des tarifs douaniers à ses partenaires commerciaux et d'expulser en masse des immigrants clandestins – risquent d'avoir un effet inflationniste. Raison pour laquelle la Réserve fédérale américaine (Fed) ne devrait pas trop abaisser ses taux directeurs, ce qui soutient le dollar avec des placements dans cette devise qui restent plus rémunérateurs, estime M. Knoblich.
S'ajoute à ce constat une économie américaine encore relativement solide, comparé au Vieux continent dont la conjoncture commence à caler, ajoute M. Heller.
A courte échéance, le billet vert pourrait se relâcher vers la barre des 0,91 USD/CHF, selon l'expert de Raiffeisen Suisse. Mais à moyen terme, une paire de devises à 0,88 USD/CHF représente une juste valorisation.
Ramené aux destinations de vacances, les touristes suisses ne devraient pas faire de meilleures affaires dans la zone euro, mais ils feraient bien d'attendre un peu avant de réserver leurs prochains congés aux Etats-Unis, résume Tobias Knoblich.