Euro M21 Un tournoi pour oublier les tracas du quotidien

vasc, ats

26.3.2021 - 17:33

vasc, ats

L'équipe de Suisse M21 n'est pas composée que de joueurs établis en club. Mais cela ne l'a pas empêché de battre l'Angleterre et elle nourrit de grandes ambitions avant de défier la Croatie dimanche (18h00) à Koper. Car la sélection représente une autre réalité que celle vécue en club.

Kevin Rüegg (à droite) n'est pas un titulaire indiscutable avec le Hellas Vérone.
Kevin Rüegg (à droite) n'est pas un titulaire indiscutable avec le Hellas Vérone.
Keystone

Un lendemain de victoire, contre l'Angleterre qui plus est, tout est forcément plus léger. Même si les jambes pèsent leur poids pour certains, les foot-tennis peuvent durer aussi longtemps que les paires parviennent à se départager. Les rires et les chambrages sont de bon ton. A Ljubljana vendredi, là où l'équipe de Suisse M21 réside et s'entraîne durant ces dix jours de championnat d'Europe, il faisait bon vivre pour la délégation helvétique.

Mais cela n'est pas qu'une affaire de circonstances favorables. «Je dis souvent qu'on est comme une famille ici», lance Kevin Rüegg, capitaine désigné. Et comme lorsqu'on revient en famille pour une courte période, tout se passe pour le mieux. Pour beaucoup, comme Rüegg, retourner en sélection, c'est vivre dans une bulle au sens propre (mesures sanitaires obligent) comme au figuré. «Je ne veux pas dire que j'oublie mon club (réd: le Hellas Vérone) quand je suis là, mais je suis totalement concentré sur autre chose. Et l'ambiance est différente, parce que nous avons tous le même âge», explique l'ancien joueur de Zurich.



«Disponibilité mentale»

Avant d'affronter la Croatie dimanche à Koper, Mauro Lustrinelli ne peut que se féliciter de l'implication de ses joueurs. «Ici, ils ont une disponibilité mentale, qui les incite à donner plus, confirme le sélectionneur. Même s'ils n'ont pas le rythme, ils vont repousser leurs limites.» Ainsi, contre l'Angleterre, a-t-on vu un Andi Zeqiri prêt à allonger ses sprints jusqu'à la 94e minute, alors qu'il n'a disputé que 329 minutes avec Brighton en 2021. Ou Rüegg, de retour de blessure et qui n'a plus joué depuis près trois mois, qui se dit prêt à commencer «si le coach me le demande», après avoir déjà pu disputer quelques minutes jeudi.

Pour d'autres, l'occasion est belle d'oublier dix jours durant les tracas du quotidien. Anthony Racioppi ne vit pas une première saison facile en Ligue 1. Avec Dijon, le Genevois a effectué de belles prestations mais enchaîne désormais les défaites avec certaines approximations qui ne le mettent pas en valeur. Très sûr contre les Anglais, il profite de ce moment: «C'est en effet un bol d'air, ça me permet de me concentrer sur autre chose que Dijon où tout n'est pas toujours positif. Je fais une saison irrégulière, mais c'est ma première au haut niveau et c'est comme n'importe quel jeune qui arrive dans le monde pro.»



La Croatie dos au mur

Bien protégé par sa défense, Racioppi n'a eu qu'un seul vrai arrêt à réaliser jeudi, sur un coup franc d'Hudson-Odoi: «Mais des matchs comme celui-ci, c'est très compliqué à vivre mentalement, il faut toujours garder le focus sur le match», explique-t-il. Cet effort supplémentaire, les Rougets sont prêts à l'assumer et à remettre ça dimanche. «Il y a bien sûr peu de temps à disposition pour récupérer, mais les joueurs ne sont pas fatigués au niveau mental, promet Lustrinelli. Le maillot de l'équipe nationale, c'est toujours spécial à porter. Il transcende et nous permet d'avoir faim de victoires.»

Mais la Croatie, qui a perdu 1-0 contre le Portugal pour son entrée en lice, est déjà dos au mur. «Je pense que la possession sera un peu plus partagée, visualise le technicien. Mais c'est surtout l'attitude qui nous permettra de faire un bon match.» Autrement dit, mettre de côté les frustrations individuelles au service du collectif.