Il n'y a pas vraiment de répit pour les braves ! Quarts de finaliste à l'Euro il y a à peine deux mois, les Suisses ouvrent cette semaine une nouvelle campagne qui doit les conduire jusqu'à la Coupe du monde 2026.
La Ligue des nations qu'elle entamera ce jeudi à Copenhague contre le Danemark comporte pour la sélection de Murat Yakin une exigence de résultats. Face au Danemark, mais aussi à l'Espagne, qu'elle accueillera dimanche à Genève, et à la Serbie, son meilleur ennemi, la Suisse ne doit rien lâcher si elle entend figurer parmi les douze têtes de série du tirage au sort du tour préliminaire de la Coupe du monde 2026 en décembre prochain.
On ignore encore les modalités qui seront retenues par la FIFA pour désigner les têtes de série. Mais il est acquis que les résultats de la Ligue des Nations auront une incidence. Au classement FIFA, la Suisse figure au 10e rang des équipes européennes devant le... Danemark, l'Autriche, l'Ukraine, la Turquie, la Pologne et la Suède.
Les premiers des douze groupes du tour préliminaire seront directement qualifiés pour la Coupe du monde 2026. Pour les deuxièmes, il faudra passer par la case des barrages avec tous les risques que cela suppose. Les Italiens pourraient écrire un roman sur l'infortune de ne pas terminer à la première place...
Un deuxième Final Four ?
Murat Yakin est pleinement conscient des enjeux. Le temps n'est pas vraiment aux essais pour le sélectionneur. «Le premier objectif est d'assurer le maintien en Ligue A. Mais nous voulons aussi disputer le Final Four», lâche-t-il. Un Final Four que la Suisse avait atteint en 2019 sous la férule de Vladimir Petkovic après avoir éliminé la Belgique.
Pour cette édition 2024, la Suisse doit figurer parmi les deux premiers pour se qualifier pour les quarts de finale qui se joueront en mars prochain sur deux rencontres aller-retour. Si elle termine troisième, elle jouera un barrage aller-retour pour le maintien contre un deuxième de groupe de la Ligue B. Enfin si elle est devancée par l'Espagne, le Danemark et la Serbie, elle sera reléguée.
Si le choix arrêté par Yann Sommer et Xherdan Shaqiri a évité au sélectionneur de faire face à de véritables dilemmes – on n'écarte pas du revers de la main deux icônes du football suisse –, la décision de Fabian Schär de mettre, lui aussi, un terme à sa carrière internationale est un véritable coup dur. Longtemps remplaçant derrière Nico Elvedi, le Saint-Gallois était revenu en grâce au printemps avant de livrer des performances de choix à l'Euro. Avec Manuel Akanji et Ricardo Rodriguez, il a vraiment formé un socle de grande valeur en défense centrale.
La piste Zakaria
Toujours indiscutable à Mönchengladbach mais resté cinq matches et deux prolongations sur le banc à l'Euro, Nico Elvedi sera-t-il à nouveau titulaire ? Ou Murat Yakin donnera-t-il sa chance à Becir Omeragic malgré son début de saison bien laborieux à Montpellier ?
Lors de la conférence de presse de jeudi dernier qui a suivi la communication de sa liste des vingt-trois, Murat Yakin a toutefois exploré une autre piste. Il se dit tenté d'aligner Denis Zakaria en défense centrale. «Il a déjà tenu ce poste», souligne le sélectionneur. Brillant en ce début de saison dans son rôle de no 6, le capitaine de l'AS Monaco part avec une longueur de retard sur Granit Xhaka et Remo Freuler en ligne médiane.
Avec Vincent Sierro, Murat Yakin tient aussi un troisième homme de valeur dans ce secteur de jeu. L'idée de donner à Denis Zakaria les habits de Fabian Schär s'impose très certainement de plus en plus dans la tête du sélectionneur. Elle a l'avantage de ménager la susceptibilité de l'international le plus en forme du moment.
ATS, par Laurent Ducret