Drapeaux, maillots, billets de match... Et chambres à air de rechange: deux supporters de l'équipe de France se sont lancé le défi de rejoindre le Qatar à vélo pour encourager les Bleus au Mondial-2022, 8.000 kilomètres pour «vivre l'aventure différemment».
Avec vingt kilos de bagages chacun dans les sacoches, un maillot des Bleus floqué des deux étoiles, des drapeaux bleu-blanc-rouge, un casque et des bidons, Mehdi Balamissa et Gabriel Martin, 26 ans, ont lancé samedi leur improbable périple, depuis le Stade de France à Saint-Denis.
«Allez les Bleus! On va au Qatar!!», ont-il clamé avec enthousiasme à l'heure d'enfourcher leur vélo pour s'élancer sur le parvis de l'enceinte.
Le programme? Atteindre Istanbul en un mois, avant de traverser la Turquie d'ouest en est, l'Iran du nord au sud, d'embarquer sur un ferry pour les Émirats arabes unis, jusqu'à l'arrivée, mi-novembre, à Doha, à quelques jours de France-Australie, le premier match des Bleus au Qatar le 22 novembre.
«L'idée nous est venue l'année dernière», raconte Mehdi Balamissa à l'AFP. «On a suivi les Bleus en Ligue des nations en Italie à vélo, et on s'est dit que ça serait génial de voir les choses en plus grand. Vu que je suis à mon compte, que Gabriel est intermittent, on a pu se libérer trois ou quatre mois pour concrétiser cette idée folle», raconte-t-il.
Longues journées de désert
Les deux amis, membres du club des supporters des Bleus et habitués ces dernières années aux matches des champions du monde à l'extérieur, sont épaulés par la Fédération française de football (FFF) dans leur aventure et comptent ouvrir une cagnotte au profit d'une association qui promeut le voyage solidaire. Ils partageront leur périple sur un compte Instagram (@mondialavelo).
«Il y a beaucoup d'excitation et aussi une bonne dose d'imprévu. On sait qu'il va forcément se passer des galères, mais c'est ce qui rendra les choses magnifiques à la fin», explique Mehdi, conscient que de longues journées de désert les attendent au Moyen-Orient, entre autres.
Les deux supporters entendent aussi promouvoir une alternative plus durable à ce type de déplacement, sans néanmoins se voiler la face sur la portée de leur message, dans le contexte d'une Coupe du monde décriée en matière d'empreinte carbone.
«On sait très bien que pour porter ce discours au maximum, il faudrait ne pas aller au Qatar. Mais plus que la destination, c'est le voyage en lui-même qui est le plus important. C'est cela qu'on mettra en valeur, assure Mehdi. On veut simplement montrer qu'on n'a pas besoin d'être des champions du vélo pour vivre l'aventure différemment.»
AFP