Dans la bordure à Dortmund avant de s'affirmer au sein de l'armada du Manchester City de Pep Guardiola: Manuel Akanji a traversé un été bien particulier. Avant de défier l'Espagne à Saragosse samedi, le patron de l'équipe de Suisse est revenu sur les jours qui ont changé sa carrière.
Manuel Akanji, pouviez-vous imaginer qu'un petit gamin de Wiesendangen pouvait épouser une telle trajectoire jusqu'à Manchester City ?
«Je ne suis pas au point de me pincer pour y croire. Mais je dois avouer que je suis parti de loin avant de signer à City. Je suis fier de mon parcours. Je mesure aussi combien le soutien de ma famille et de mes proches a été important.»
Comment s'est finalisé votre transfert à Manchester City dans les dernières heures du mercato ?
«Dans un premier temps, j'ai été, bien sûr, flatté par l'intérêt de Manchester City pour ma venue. Mais je ne voulais pas me réjouir avant que ce transfert soit finalisé. Une fois que j'avais signé, j'ai pris le temps de réfléchir. Avec ses résultats, ses joueurs et son entraîneur, Manchester City est un immense club. Je ne pouvais pas espérer mieux.»
Rejoindre un tel club n'est-ce pas quelque part «effrayant» ?
«Non. Si j'avais eu peur, je n'aurais pas signé. Je sais toutefois que rien ne sera facile. Avec un tel effectif, je ne m'attends pas vraiment à jouer 90 minutes à chaque match. Mais je veux «compliquer» la tâche de l'entraîneur à l'instant où il devra choisir son onze de départ.»
Pourquoi Pep Guardiola vous accorderait-il sa confiance ?
«Parce que je suis rapide, fort physiquement et bon avec le ballon. Mais je crois que ma grande force réside dans le sens de l'anticipation. C'est ce que Pep Guardiola recherche, non? Mes trois premiers matches avec City se sont bien passés. Je pouvais être satisfait de mes performances. Je crois que l'entraîneur l'a été aussi.»
Qu'est-ce qui vous impressionne chez Pep Guardiola ?
«Il voit tout. Tout ce qui se passe sur le terrain et hors du terrain aussi. Il soigne les détails. Il vient vers le joueur pour lui expliquer comment faire face à une situation donnée. Avec lui, on ne peut que progresser. C'est aussi ce souhait de faire un pas en avant qui m'a conduit à quitter Dortmund.»
A Manchester, vous avez retrouvé Erling Haaland. Est-il vraiment le phénomène que tout le monde décrit ?
«A chaque interview, on me pose désormais des questions sur lui. Je ne sais plus quoi répondre. On voit ses goals, on voit tout ce qu'il apporte à l'équipe. Parfois, j'ai les bras qui m'en tombent. Mais parfois, je ne suis plus surpris. Je joue avec lui depuis deux ans et demi. Je l'ai vu faire tellement de choses extraordinaires...»
Votre horizon ne se limite pas au football. Que pense la personne engagée que vous êtes de cette Coupe du monde au Qatar et de toutes les polémiques qu'elle suscite ?
«Rien n'est simple. Je veux et mon équipe aussi que nous nous positionnons sur des choses critiquables qui peuvent se produire au Qatar. Mais je dois aussi comprendre que le football est un sport d'équipe et que je joue cette Coupe du monde pour la Suisse.»
Votre famille ne viendra pas vous soutenir au Qatar. Comprenez-vous ce choix ?
«Mes proches auraient bien voulu venir me voir jouer. Mais aller au Qatar s'inscrit en faux devant leurs convictions. Je respecte leur choix. Je le comprends également.»
Revenons au terrain. Comment voyez-vous les chances de l'équipe de Suisse au Qatar ?
«Personne ne peut dire aujourd'hui jusqu'où notre parcours nous emmènera. Je suis, toutefois, convaincu que nous pouvons réussir quelque chose de grand. Oui, j'aimerais bien gagner cette Coupe du monde avec la Suisse.»