Contrairement à ceux de son prédécesseur, les débuts de Murat Yakin à la tête de l'équipe de Suisse ont été gagnants. A Bâle, la Suisse a battu la Grèce 2-1 dans un match amical sans grand venin.
Ce résultat à la fois symbolique et positif sera l'un des deux souvenirs avec la performance individuelle de Steven Zuber, que laissera ce match amical. A quatre jours du choc contre l'Italie, capital dans la course à la qualification directe pour la Coupe du monde 2022 au Qatar, les enseignements que l'on peut tirer de cette soirée rhénane sont bien minces. Dimanche face aux Champions d'Europe dans un Parc Saint-Jacques qui va bouillir, Murat Yakin et ses joueurs basculeront littéralement dans un autre monde. Après ce match contre la Grèce, personne ne peut dire s'ils seront prêts pour ce grand «saut».
Sans l'artiste et le capitaine
Sans Xherdan Shaqiri, reparti à Lyon combler son déficit de préparation, mais aussi sans Granit Xhaka, testé positif au covid, Murat Yakin n'avait pourtant pas abordé cette première avec les meilleures cartes en mains. Mais malgré l'absence de son artiste et de son capitaine, la Suisse devait réussir son entame avec l'ouverture du score à la 7e minute de Steven Zuber.
L'homme aux quatre passes décisives à l'Euro perforait l'axe grec avant de solliciter un relais de Stefan Widmer. Le Zurichois pouvait ensuite réussir son contrôle avant de trouver le petit filet. Transféré la veille à l'AEK Athènes, Steven Zuber était sans doute le Suisse le plus motivé par cette affiche qui n'aura attiré que... 3500 spectateurs au Parc Saint-Jacques. Il devait parachever son oeuvre avec un assist magnifique pour le 2-1 de Ruben Vargas à la 51e minute.
Malheureusement, le feu s'est très vite éteint au sein d'une équipe de Suisse qui évoluait finalement avec une défense à trois devant le néophyte Gregor Kobel. Comme le portier du Borussia Dortmund, Cédric Zesiger a connu son baptême du feu. Aligné aux côtés d'Eray Cömert et de Fabian Schär, le Neuchâtelois a souffert en fin de première période face à une Grèce à la fois joueuse et inspirée. L'égalisation tombait ainsi comme un fruit mûr par Vangelis Pavlidis à la 34e minute au terme d'une longue action collective.
A la pause, Murat Yakin lançait non seulement Vargas mais aussi Ulisses Garcia, Michel Aebischer et Jordan Lotomba pour adopter cette fois une défense à quatre. Ce coaching fut très vite gagnant avec la réussite de Vargas sur une action initiée par Remo Feuler. La Suisse n'a pas tardé pour se remettre sur les bons rails. Murat Yakin introduisait ensuite un... quatrième néophyte après Kobel, Zesiger et Garcia avec l'entrée d'Andi Zeqiri pour un Haris Seferovic un brin transparent. Le Vaudois aurait pu couronner son baptême du feu par une réussite. Il a eu, en effet, la balle de 3-1 au bout du temps additionnel.
La grande question
La grande question désormais est de savoir si Granit Xhaka sera en mesure de tenir sa place contre l'Italie. L'éventuel forfait du capitaine serait un coup terrible pour Murat Yakin qui devra également composer sans Freuler, suspendu en raison de son expulsion lors du quart de finale de l'Euro contre l'Espagne.
Granit Xhaka, qui n'est pas vacciné contre le covid, passera un nouveau test PCR jeudi. S'il est également positif, il devra rester à l'isolement pendant dix jours et il manquera non seulement le match contre l'Italie mais aussi celui en Irlande du Nord du 8 septembre. Le fait que le test PCR auquel il s'est soumis mardi fut négatif est, selon le porte-parole de l'ASF, une source d'espoir. Malgré tout, sa présence lors des deux prochains matches semble bien improbable.