Commentaire Deux succès suisses qui ne rassurent pas forcément

Nicolas Larchevêque, à Saint-Gall

29.3.2021

Malgré un début d'année parfait avec deux victoires, l'équipe de Suisse n'a pas pleinement rassuré au niveau de son jeu. Encore trop irrégulière, la Nati doit réussir désormais à briser son plafond de verre pour atteindre son nouveau statut souhaité.

Granit Xhaka et ses coéquipiers n'ont pas offert entière satisfaction en ce début d'année.
Granit Xhaka et ses coéquipiers n'ont pas offert entière satisfaction en ce début d'année.
Keystone

Deux matches et six points. Tel est le bilan comptable parfait de l'équipe de Suisse dans sa campagne de qualifications en vue de la Coupe du monde 2022 au Qatar. Mais si le résultat escompté est bien là, la manière, elle, n'a pas forcément été au rendez-vous.

Un comble, diriez-vous, pour une Nati qui a été sevrée de succès en 2020 (trois nuls et deux défaites) contre des cadors du football européen (l'Allemagne et l'Espagne pour ne citer qu'eux) malgré un jeu très séduisant. Mais face à des adversaires d'un calibre inférieur de ceux qu'elle avait affrontés l'an dernier, les hommes de Vladimir Petkovic ont semblé perdre un peu leurs principes et sont tombés dans la facilité.



En effet, tant en Bulgarie (3-1) que face à la Lituanie (1-0), les joueurs au maillot rouge à croix blanche ont assuré l'essentiel sans pour autant rassurer. Auteurs à deux reprises d'un départ canon en marquant tous leurs buts dans les douze premières minutes, ils ont paru par la suite quelque peu minimalistes.

Sans toutefois réellement trembler, ces derniers se sont faits quelques frayeurs lors d'une deuxième mi-temps moyenne à Sofia jeudi dernier et n'ont pas réussi à enfoncer le clou malgré des nombreuses occasions à Saint-Gall dimanche soir.

De plus, il y a eu cette crispation inhabituelle après la réduction du score des Bulgares au retour des vestiaires (46e), alors que le match était sous contrôle. Puis, un certain agacement - à l'image de Breel Embolo - est apparu en terres saint-galloises contre les Lituaniens lorsque l'attaque helvétique peinait à trouver des solutions au fil que les minutes défilaient.

Alors, absence d'une réelle motivation contre des concurrents plus modestes ? Envie de trop bien faire ? Ou simple manque de concentration ? 



"Je ne veux voir que le positif. Il fallait prendre 6 points contre la Bulgarie et la Lituanie. Nous y sommes parvenus. Je m'en réjouis", a lâché un Petkovic satisfait à l'issue de la rencontre dominicale. Avant néanmoins de concéder : "Bien sûr, nous aurions dû nous imposer sur un autre score que ce 1-0 devant la Lituanie. Je regarde les statistiques et je vois que nous avons armé 22 tirs dont 9 cadrés. Il y avait donc largement la place pour marquer d'autres buts."

Preuve que la Suisse, encore trop irrégulière, n'a pas atteint le palier que le Mister avait annoncé vouloir franchir avec son équipe au début 2020. Avec une formation en 3-4-1-2 devenue référence et un jeu dorénavant porté sur un pressing haut quasi constant sur l'adversaire, la Nati doit encore briser ce plafond de verre qui devrait lui permettre d'entrée dans une autre dimension.

Mais un an seulement après ce changement radical d'identité et une saison privée de victoire, sommes-nous trop impatients envers notre équipe nationale ? Peut-être. Néanmoins, cette dernière aurait tout intérêt à (enfin) faire ses preuves cette année, elle qui va au-devant de l'exercice le plus dense de son histoire avec entre autres ces éliminatoires pour le Mondial 2022 et l'Euro cet été.