Giorgio Chiellini Giorgio Chiellini : «Nous sommes détruits»

AFP

25.3.2022

Le Qatar va rester un mirage pour l'Italie: malgré son sacre à l'Euro et quatre étoiles de championne du monde sur le maillot, la Nazionale ratera la Coupe du monde pour la deuxième fois de suite, du jamais vu, après sa défaite surprise contre la Macédoine du Nord (0-1) jeudi à Palerme.

L’immense déceptions des joueurs italiens qui n’iront pas au Qatar.
L’immense déceptions des joueurs italiens qui n’iront pas au Qatar.
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Les Azzurri, incapables de marquer malgré une avalanche d'occasions (32 tirs), ont été crucifiés dans le temps additionnel par l'attaquant macédonien Aleksandar Trajkovski (90+2e), un ex-joueur de... Palerme.

C'est «à l'italienne» que la Macédoine, comme l'a noté son sélectionneur Bobi Milevski, a ainsi gagné le droit d'aller en finale de barrage au Portugal pour tenter un nouvel exploit: aller pour la première fois de son histoire à la Coupe du monde.

«C'est difficile à expliquer (...). nous sommes détruits, tous les adjectifs que vous voulez», a lâché le capitaine azzurro Giorgio Chiellini entré en fin de match et qui, à 37 ans, n'aura plus d'occasion de goûter au parfum d'une Coupe du monde.

«Cet été j'ai connu ma plus belle joie et aujourd'hui c'est la plus grosse déception, c'est difficile de parler...», a souligné pour sa part le sélectionneur Roberto Mancini, «désolé» pour ses joueurs qui vont encore être privés de la plus belle compétition des nations.

Très loin de sa légèreté de l'été dernier, quand elle avait séduit l'Europe et triomphé de l'Angleterre à Wembley, la Nazionale de Roberto Mancini a étalé pendant 95 minutes son impuissance offensive.

La voilà revenue quatre ans en arrière, au creux de la vague où l'avait laissée la défaite, en barrages aller/retour, contre la Suède (0-1, 0-0), privée de Coupe de monde en 2018 pour la première fois depuis 60 ans.

Trop de frénésie

Cette «apocalypse» qui a longtemps hanté le football italien, et que les «Nuits magiques» de Wembley semblaient enfin avoir chassée, aura sans doute pesé dans les têtes italiennes.

Pour tenter d'alléger la pression, l'Italie avait pourtant mis le cap au sud, en quête de la chaleur de la Sicile et du public de Palerme, et avait obtenu une dérogation pour pouvoir jouer devant un stade plein (33.000 spectateurs), une première en Italie depuis le début de la pandémie de coronavirus il y a deux ans.

Mais c'est finalement la petite colonie de quelques centaines de supporters de Macédoine qui a fait la fête de longues minutes après le coup de sifflet final, tout là-haut dans les tribunes.

Les tifosi italiens n'ont pourtant pas épargné leur soutien mais des hurlements de déception ont conclu chacune des incursions de la bande de Mancini, qui avait beaucoup d'envie mais aussi trop de frénésie.

Les Italiens ont forcé trop de frappes, comme Marco Verratti au-dessus (25e) imité par Niolo Barella à côté (28e), quand ils n'ont pas buté sur la compacte défense macédonienne comme Ciro Immobile (20e, 38e) ou sur le gardien comme Lorenzo Insigne (33e).

Donnarumma devra attendre

La plus grosse occasion italienne du match a été pour Domenico Berardi, en jambes sur le côté droit, mais qui n'a pas suffisamment appuyé sa frappe devant le but vide, après une relance totalement ratée du gardien Stole Dimitrievski (29e)!

Trop heureux de voir arriver la mi-temps sur ce 0-0, la Macédoine, globalement inoffensive, a même pris peu à peu confiance: Alessandro Florenzi a dû revenir à toutes jambes sur Darko Churlinov qui filait au but (39e) et Gianluigi Donnarumma s'est bien couché sur la première frappe macédonienne du match, signée Aleksandar Trajkovski (45e).

Comme rattrapée par ce «petit bras» que redoutait la veille Chiellini, l'Italie a tenté de nouveau par tous les moyens après la pause, avec un Verratti actif à la manoeuvre mais un Berardi décidément bien maladroit: il a cadré sans danger (53e) puis raté la cible d'un rien (54e), tiré au-dessus en bonne position (58e) puis a été contré à cinq mètres de la ligne (63e).

Les remplaçants - Giacomo Raspadori entré à la place d'un Insigne transparent, Lorenzo Pellegrini et Joao Pedro - n'ont pas fait mieux, voyant toujours un pied repousser leur frappe.

Et alors que Roberto Mancini a lancé Chiellini dans le bain pour le dernier assaut, c'est la Macédoine qui a frappé. Donnarumma n'a rien pu cette fois-ci. Le gardien du Paris-SG devra encore attendre pour découvrir le plaisir de jouer un match de Coupe du monde.