Euro 2024 Des choix forts qui redonnent espoir à l'Allemagne

ATS

7.6.2024 - 09:06

Du doute à l'espoir : en l'espace de quelques mois à la bascule entre 2023 et 2024, le sélectionneur de l'Allemagne Julian Nagelsmann a imposé ses choix forts qui ont redonné la foi dans un Euro 2024 réussi à domicile.

Le feu sacré brûle à nouveau au sein de la Mannschaft.
Le feu sacré brûle à nouveau au sein de la Mannschaft.
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ATS

Le mardi 21 novembre 2023, au stade Ernst-Happel de Vienne, l'Allemagne boit le calice jusqu'à la lie, battue (2-0) par l'un de ses deux éternels rivaux, l'Autriche (l'autre étant les Pays-Bas), à moins de sept mois de recevoir tout le continent. Avec la crainte du bide après avoir vécu en 2023 sa pire année depuis 1964 (six défaites en onze rencontres amicales).

Après la mise à l'écart du poste de sélectionneur de Hansi Flick en septembre (une première dans l'histoire de la sélection allemande) en plein rassemblement, Julian Nagelsmann avait été nommé à la tête de l'Allemagne fin septembre, à seulement 36 ans, avec un contrat initial allant jusqu'à l'Euro 2024 et qui a été prolongé jusqu'au Mondial 2026 en avril.

Un retour qui change tout

C'est peu avant Noël, dans une émission de la télévision publique allemande ZDF un samedi en seconde partie de soirée, que l'ancien entraîneur du Bayern Munich a donné l'ébauche des changements radicaux qu'il souhaitait mettre en place pour retrouver le chemin de la victoire avec l'Allemagne.

Il esquissait notamment l'idée de faire revenir en sélection un retraité international depuis l'Euro 2021 qui continue de faire les beaux jours du Real Madrid, le champion du monde 2014 et désormais sextuple vainqueur de la Ligue des champions Toni Kroos (34 ans), qui mettra fin à sa carrière après le tournoi. L'officialisation est venue du principal intéressé quelques semaines plus tard, à la fin février avant même l'annonce de la liste de Nagelsmann, principal artisan de ce spectaculaire retour.

Autre coup réalisé et réussi par Nagelsmann, le repositionnement de Joshua Kimmich d'un rôle de milieu de terrain défensif à un poste de latéral droit, que le Munichois a occupé au début de son passage au Bayern.

Mars, moment de bascule

Mais c'est surtout en laissant plusieurs cadres à la maison, dont Mats Hummels ou encore Leon Goretzka, pour faire place à de nouveaux joueurs, que Julian Nagelsmann a imposé ses choix lors de la fenêtre internationale de la mi-mars, moment de bascule.

Il se bâtit ainsi un onze de départ: il confirme Manuel Neuer comme no 1 dans les buts, malgré la longue absence du portier munichois (fracture de la partie inférieure de la jambe droite en décembre 2022), construit sa défense centrale autour d'Antonio Rüdiger et Jonathan Tah, conserve Ilkay Gündogan comme capitaine et fait jouer ensemble les deux pépites du foot allemand, Jamal Musiala et Florian Wirtz, dans l'animation offensive.

Ses décisions passent l'épreuve du feu de deux matches amicaux de prestige remportés à Lyon contre la France 2-0, avec une passe décisive lumineuse et travaillée à l'entraînement de Kroos pour Wirtz, et à domicile contre les Pays-Bas (2-1).

«Il était important de donner aux gens le sentiment qu'après deux mauvaises Coupes du monde, nous étions de retour, que nous pouvions jouer un bon Euro», a estimé le directeur sportif de la Mannschaft, Rudi Völler, dans un entretien à Sport-Bild, louant les choix «courageux» de Nagelsmann.

«Contre la France, on a joué notre meilleur football depuis des années. La façon dont on est allé s'imposer là-bas me rend confiant dans notre capacité à réaliser un bon Euro. Je suis convaincu que l'on peut aller loin», a estimé Völler, qui a assuré l'intérim entre Flick et Nagelsmann le temps d'un match à la mi-septembre.

Vent d'euphorie

Après avoir traversé le Mondial 2022 au Qatar dans une rare indifférence en Allemagne, la Mannschaft a senti souffler un vent d'euphorie et d'enthousiasme après ces deux matches amicaux de mars. Le premier entraînement de la préparation à Iéna devant 15'000 spectateurs a confirmé de sentiment.

«Au final, ça va de nouveau devenir un désavantage de trop parler du titre», a toutefois mis en garde le patron de la défense Antonio Rüdiger dans un entretien à la télévision Sport1, pour qui «l'objectif supérieur, c'est de créer un engouement dans le pays, de préférence directement dès le match d'ouverture».

Rendez-vous est pris le 14 juin à Munich contre l'Ecosse. La Mannschaft affrontera ensuite la Hongrie le 19 juin à Stuttgart, puis la Suisse le 23 juin à Francfort.