A moins de deux semaines du début de l'Euro 2024, les principaux favoris affichent des états de forme disparates, entre l'équipe de France fragilisée, l'Allemagne qui monte en puissance et l'Angleterre qui compte plus que jamais sur son duo de feu Kane-Bellingham pour mettre fin à 58 ans de disette en équipe nationale.
France: oublier mars, retrouver Mbappé
Après une campagne qualificative sans accroc, les vice-champions du monde ont été méconnaissables au cours de deux matches amicaux au mois de mars, avec une défaite cuisante contre l'Allemagne (0-2) et un succès sans gloire face au Chili (3-2).
Le nouveau joueur du Real Madrid Kylian Mbappé va en outre devoir retrouver son meilleur niveau, perdu depuis des semaines, pour espérer porter la France vers un troisième sacre continental.
Angleterre: Kane et Bellingham en leaders
Finaliste de la dernière édition, l'Angleterre s'appuie sur une génération exceptionnelle, capable enfin de lui ramener le titre qui lui manque depuis le Mondial 1966. Harry Kane, malgré une nouvelle saison blanche et sans trophée, a prouvé au Bayern Munich qu'il est incontestablement l'un des meilleurs avant-centres de la planète.
Jude Bellingham, prodige de 20 ans, est lui déjà devenu indispensable sous le maillot du Real Madrid, tout juste vainqueur de la Ligue des champions. Reste à Gareth Southgate à trouver la bonne formule pour ne pas échouer une nouvelle fois aux portes d'un titre majeur.
Allemagne: deux succès et ça repart
Le pays hôte de l'Euro 2024 a refermé 2023, annus horribilis, avec deux revers face à la Turquie (2-3) à Berlin et en Autriche (0-2). Puis le sélectionneur Julian Nagelsmann, en poste depuis fin septembre, a fait des choix forts, laissant plusieurs cadres à la maison et rappelant Toni Kroos.
Les deux victoires de prestige en mars à Lyon contre la France (2-0) et les Pays-Bas (2-1) ont totalement relancé les espoirs d'un nouveau conte de fées d'été, le Sommermärchen comme en 2006 quand l'Allemagne avait atteint le dernier carré de «son» Mondial.
Espagne: une Roja relancée par De la Fuente
L'Espagne, double lauréate de l'épreuve en 2008 et 2012 avec sa génération dorée (Xavi, Iniesta, Sergio Ramos...), est loin du rouleau-compresseur qu'elle était il y a encore quelques années. Mais elle s'est bien relevée de son échec à la Coupe du monde 2022 au Qatar en remportant la Ligue des nations 2023 grâce à un effectif renouvelé et rajeuni qui marche bien sous les ordres de Luis De la Fuente. La Roja va se présenter en Allemagne comme un outsider, avec une ossature plutôt solide, qui a perdu en mars son premier match en plus d'un an face à la Colombie (0-1).
Italie: un tenant du titre dans le doute
L'Italie a tremblé jusqu'au bout du temps additionnel du dernier match de qualification contre l'Ukraine (0-0) pour assurer son billet sans passer par les barrages, synonymes de douloureux souvenirs et d'échecs aux portes des Coupes du monde 2018 et 2022. Son niveau reste encore source d'interrogations.
Les troupes de Luciano Spalletti, qui a remplacé au pied levé Roberto Mancini parti diriger la sélection saoudienne l'été dernier, ont ainsi gagné leurs derniers deux rencontres amicales en mars, mais contre deux équipes de second rang (Venezuela, Equateur). La Squadra peut néanmoins trouver un motif d'espoir dans la bonne santé des clubs italiens.
Portugal: la der de CR7 ?
La déception de l'élimination en quart de finale de la dernière Coupe du monde face au Maroc a été digérée. Désormais dirigée par Roberto Martinez, qui a relancé Cristiano Ronaldo, remplaçant de luxe au Qatar, la Seleçao a signé un exploit inédit en remportant ses dix matches en phase de qualification.
Huit ans après son sacre en France, le Portugal et CR7 rêvent d'un dénouement similaire pour ce qui sera le 11e grand tournoi international du quintuple Ballon d'Or, 39 ans mais toujours pas rassasié de records en tous genres.