À côté de ses virevoltants attaquants Jamal Musiala, Florian Wirtz et Kai Havertz, l'Allemagne a retrouvé une solidité défensive qu'elle avait complètement perdue ces dernières années. Son sélectionneur Julian Nagelsmann s'appuie sur des cadres nouvellement installés, et des alternatives solides.
Samedi soir à Dortmund, l'UEFA a décerné le titre de meilleur joueur du huitième de finale remporté par l'Allemagne contre le Danemark (2-0) à Antonio Rüdiger, omniprésent face aux attaquants adverses, à l'image de son tacle sur Jannik Vestergaard en fin de rencontre, qu'il a célébré comme un but.
Son compère du soir dans l'axe de la défense Nico Schlotterbeck n'était pas en reste, à l'exception d'une relance manquée en voulant dribbler dans sa propre surface. «Pour moi, tous les deux sont les MVP. À propos de +Toni+, on n'a pas besoin d'épiloguer. +Schlotti+ a aussi été impressionnant», a souligné Manuel Neuer, une nouvelle fois impérial dans le rôle du dernier rempart allemand.
«Tous les deux ont très bien joué. C'est devenu beaucoup plus stable lorsque nous avons basculé à une défense à trois», a souligné le sélectionneur allemand Julian Nagelsmann après la rencontre.
Il paraît bien loin le temps où le technicien admettait ses peurs: «Nous ne serons pas des monstres défensifs d'ici à l'Euro». Son aveu, le 23 novembre 2023 à Vienne, en avait surpris plus d'un, alors que la Mannschaft se trouvait dans l'une de ses plus profondes crises après une nouvelle défaite (2-0) contre le voisin autrichien.
Principal chantier
Ce revers était intervenu en conclusion d'une année catastrophique pour l'Allemagne, avec en moyenne deux buts encaissés lors des 11 matches amicaux disputés (six défaites!) en 2023. La défense a représenté le principal chantier du nouveau sélectionneur, arrivé à son poste fin septembre 2023.
Début 2024, Nagelsmann y a repositionné Joshua Kimmich sur le côté droit, a instauré le duo Antonio Rüdiger et Jonathan Tah dans l'axe (éléments-clés dans leur club respectif, le Real Madrid et le Bayer Leverkusen) et a imposé Maximilian Mittelstädt sur le côté gauche, éblouissant avec Stuttgart. Il a surtout laissé à la maison le vieillissant Mats Hummels (34 ans), lui préférant Waldemar Anton et Nico Schlotterbeck en doublure du duo Rüdiger/Tah.
Julian Nagelsmann peut compter sur des remplaçants acceptant leur rôle et décisifs par leurs entrées en jeu. David Raum a ainsi donné de son côté gauche la passe décisive pour Niclas Füllkrug pour l'égalisation contre la Suisse (1-1). Contre le Danemark, alors que la menace d'une suspension planait au-dessus de la tête de Mittelstädt, Nagelsmann a pu titulariser Raum sans trop de crainte.
Signe d'une stabilité défensive retrouvée à l'Euro, l'Allemagne a terminé deux matches (contre la Hongrie et le Danemark, à chaque fois 2-0) sans prendre de buts, une première en grands tournois depuis huit ans. Avant la Hongrie, elle avait enchaîné douze matches en encaissant au moins un but.