Pour sa dernière prestation avant le début de l’Euro 2024, l’équipe de Suisse n'a pas réellement rassuré ses supporters ni répondu à toutes les interrogations face à l'Autriche (1-1). Découvrez les notes des joueurs de la Nati.
Yann Sommer (gardien) : 5
Dans une forme exceptionnelle avec l'Inter Milan, Sommer est de retour dans les cages de l'équipe de Suisse après quelques matchs de Yvon Mvogo. La première période fut plus que frustrante pour le portier originaire de Morges. Plongé dans un duel en un contre un face à Christoph Baumgartner, Sommer a probablement anticipé trop rapidement à droite, l'empêchant de réaliser un arrêt miracle. L'ancien gardien du Bayern a tout de même effectué deux arrêts décisifs qui ont permis à la Suisse de rester dans la rencontre. L'ange gardien helvétique a cependant été parfois brouillon dans ses relances au pied, sous la pression autrichienne. Sommer sera-t-il à la hauteur pour son potentiel dernier tournoi international ?
Manuel Akanji (défenseur central) : 6
L'un des meilleurs défenseurs centraux du monde en club a réalisé un match de bonne facture. Le sportif suisse de la saison 2023 a soulagé son équipe de la pression autrichienne par sa qualité de passe, trouvant même quelques passes bien senties qui ont traversé les lignes adverses. Le patron de l’arrière-garde helvétique a démontré sa qualité de lecture du jeu défensif en gagnant ses un contre un dans l'axe et en remportant ses duels aériens. Couvrant correctement son joueur lors de l'action du goal, le défenseur de Manchester City n'est de loin pas responsable de la réalisation autrichienne. Akanji s'est montré solide, mais peut-être encore trop timide dans la projection.
Nico Elvedi (défenseur central) : 4
Le défenseur du Borussia Mönchengladbach n'a certainement pas marqué des points dans son duel face à Fabian Schär pour une place de titulaire en défense centrale. Le Zurichois porte une grande part de responsabilité sur la seule réalisation autrichienne. Lent à réagir, le protecteur de la charnière suisse s'est lancé de manière naïve sur Christoph Baumgartner, se prenant un grand pont, et n'a pas permis le retour de Freuler. Peu précis dans ses passes et maladroit dans les duels, il a encore perdu un ballon dangereux à la 59ème minute, qui aurait pu coûter cher s'il avait été mieux négocié par les Autrichiens. Notons tout de même une intervention salvatrice au retour des vestiaires, qui le sauve d'une performance à oublier. Touché en fin de match face à l'Estonie, Schär devrait être préféré à Elvedi dans le trio défensif helvétique, si sa santé le permet.
Ricardo Rodriguez (défenseur central) : 6
L'impérissable Ricardo Rodriguez a livré une performance de qualité défensivement. Le quatrième joueur le plus sélectionné de la Nati, bien qu'incapable de suivre la cadence sur le but autrichien, a ensuite montré qu'il était difficile à passer sur ses appuis. À l'aise dans le 3-4-2-1 de Yakin, Rodriguez retrouve même parfois ses projections vers l'avant d'antan. Le défenseur de 31 ans a également sauvé la mise à la 54ème minute devant Michael Gregoritsch. L'ancien joueur de Wolfsburg a contribué à la bonne qualité de relance de l'équipe de Suisse, même s'il a parfois pêché dans la précision de ses centres.
Silvan Widmer (milieu droit) : 7
Le capitaine de Mayence a réalisé un match plein. Au four et au moulin, le natif d'Aarau a bien senti le coup sur la seule réalisation helvétique de la partie. Placé en renard des surfaces, il a su conclure au moment opportun l'action des rouge et blanc. Avec de grandes courses et un gros travail de pression, principalement en première mi-temps, il a suivi la dynamique de toute l'équipe. Il a incarné la rébellion des Suisses après le trou d'air provoqué par le but autrichien. Malgré quelques imprécisions dans ses passes en profondeur, il a dû occuper seul un flanc droit abandonné et peu privilégié dans les attaques suisses. Il a fait preuve de générosité dans l'effort, quitte parfois à se retrouver esseulé.
Granit Xhaka (milieu axial) : 6
Le chef d'orchestre de la Nati a joué une partition classique, sans éclabousser le match. Le joueur le plus capé de la sélection suisse a imprimé le rythme, surtout en première mi-temps, trouvant des passes qui cassent les lignes et créent de l'espace. Le métronome de Leverkusen a toutefois dû également jouer dos au jeu, subissant le pressing autrichien, mais sa qualité de balle a permis de nombreuses relances. Le leader vocal de la Nati, vital pour sortir de son camp, n'a pu néanmoins créer de miracles pour stimuler régulièrement le jeu offensif. Malgré un coup franc peu inspiré et une frayeur à la cheville à la 73ème, le frère de Taulant a sorti un match dans ses standards.
Remo Freuler (milieu axial) : 5
Si Xhaka est la lumière du milieu de terrain helvétique, le footballer de Bologne est un travailleur de l'ombre acharné. On peut lui reprocher de ne pas être revenu suffisamment rapidement sur Christoph Baumgartner. Néanmoins, le Glaronais de 32 ans a démontré une présence défensive de tous les instants en récupérant de nombreux ballons. Le protégé de Thiago Motta a incarné la pression haute de la Suisse lors de la première période, et accompli de nombreuses tâches qui ne se notent pas sur une fiche statistique. On peut toutefois toujours remettre en question sa justesse technique et son impact offensif, qui jouent un rôle dans le jeu stérile de possession suisse.
Dan Ndoye (milieu gauche) : 5
Le joueur de Bologne a été très en vue, surtout en première période. Après un début de match très brouillon sur son côté gauche, Ndoye s'est projeté de nombreuses fois, réalisant plusieurs débordements. Placé plus bas qu'en club, le piston gauche a apporté une vélocité intéressante qui a dynamisé l'attaque suisse. Toutefois, il a incarné le jeu stéréotypé offensif des Helvètes, qui ont souvent attaqué par la gauche, gagné des duels, mais manqué de précision dans le dernier geste. Auteur de nombreux déchets techniques, une de ses pertes de balle a notamment mené au but autrichien (5e). À la 55ème minute, il a perdu une nouvelle fois un ballon très dangereux. Le Nyonnais d'origine a également effectué de bons replis défensifs et parcouru un grand nombre de kilomètres. Auteur d'une grosse faute à la 69ème minute, il fut invisible en fin de rencontre, tout comme la quasi-totalité des joueurs sur le terrain.
Steven Zuber (ailier gauche) : 5
Le meilleur passeur de l'Euro 2021 a regagné la confiance de Yakin après le dernier match. Malgré une première mi-temps convaincante, avec une agressivité et une intensité dans les duels, Zuber est sorti à la 40ème minute sur une blessure qui peut légitimement inquiéter à une semaine du début de l'Euro. Le héros du match face à l'Estonie n'aura pas eu le temps de s'illustrer et laisse potentiellement une place vacante difficile à combler à son poste. Sa titularisation à l'Euro dépend désormais de son état de santé. Croisons les doigts.
Ruben Vargas (ailier droit) : 6
Le Lucernois a réalisé une performance à l'image de l'attaque suisse. Chahuté dans les duels, l’attaquant d’Augsbourg n'a pas réussi à être le point de fixation offensif dont la Suisse a besoin. Il a également manqué de courses dans le dos, d'appels décisifs et de disponibilité offensive pour recevoir le ballon. Néanmoins, c'est de lui qu'est venu le premier but suisse, encore une fois sur l'aile gauche. À la 25e minute, son tir repoussé après un magnifique débordement offre à la Suisse l'égalisation. Il s'est également fait l'auteur d'un grand pont en seconde période qui aurait pu mener à un meilleur résultat. Vargas illustre le problème suisse : une attaque avec de la percussion sur le côté gauche, sans point d'appui, et manquant de précision dans la zone de vérité.
Zeki Amdouni (attaquant) : 4
Le meilleur buteur suisse de la phase de qualification n'a pas réellement réussi à s'illustrer. Bien qu'ayant eu quelques inspirations dans les passes, le joueur de Burnley a, lui aussi, eu du mal dans son rôle de pivot et de temporisation des ballons helvétiques. L'ancien joueur du Lausanne-Sport a incarné le manque de folie des attaquants de la Nati ; malgré la possession dans le camp adverse, il a manqué de créativité et de justesse dans les derniers mètres adverses.
Michel Aebischer (entré à la 40ème) : 4
Le dernier larron de Bologne a eu sa chance dès la 40e minute pour s'illustrer avant l'Euro. Moins percutant dans les un contre un que Zuber, le natif de Fribourg n'a pas réussi à apporter le danger sur son côté droit. Stable dans le jeu, Aebischer s'est trop souvent retrouvé dos au but et pas assez dans la projection. Il obtient néanmoins un bon coup franc à la 51ème minute, qui ne donnera rien.
Xherdan Shaqiri (entré à la 66ème) : 4
Le joker helvétique est entré en jeu au moment où le match touchait à sa fin, serait-on tenté d'écrire. L'ancien joueur de Liverpool n'a pas réussi à raviver la flamme d'une partie enlisée dans un faux rythme et les fautes. «XS» aura à cœur de montrer davantage à l'Euro, tout comme le reste de l'équipe.
Noah Okafor (entré à la 66ème) : 3
Que de frustration pour Noah Okafor ! L’attaquant de Milan n'a pas réussi à gagner des points dans sa lutte face à Amdouni pour la place en pointe. Le joueur de 24 ans a lui aussi échoué à jouer le rôle d'appui dans l'entrejeu. Perdant de nombreux duels aériens et terrestres, Okafor n'a pas non plus été gâté par la qualité des ballons envoyés par ses coéquipiers. Il semble compliqué de jouer en pointe dans cette équipe nationale, et il ne semble pas que la responsabilité soit uniquement imputable aux attaquants.
A noter que Leonidas Stergiou (76ème), Cedric Zesiger (76ème) et Vincent Sierro (76e), entrés en cours de match, n’ont pas été évalués.
Le barème des notes :
- 10 : match parfait
- 9 : match exceptionnel
- 8 : très bon match
- 7 : bon match
- 6 : match satisfaisant
- 5 : match moyen
- 4 : match insuffisant
- 3 : match mauvais
- 2 : très mauvais match
- 1 : match exécrable
- 0 : match ponctué d'un comportement inadmissible
- / : non noté