Il a pris sur ses épaules toute une équipe, il y a aussi installé ses milliers de supporters présents au Qatar et même tout un pays, l'Argentine, qui rêve d'un troisième sacre mondial: capitaine, buteur, leader et un peu magicien, Lionel Messi est le guide de l'Albiceleste au Mondial 2022.
La scène s'est répétée contre le Mexique, la Pologne ou l'Australie. L'Argentine pousse et obtient un corner. Messi s'approche pour le tirer et lève lentement les yeux vers les supporters ciel et blanc. Et ceux-ci répondent «Messi! Messi!» en s'inclinant en signe de vénération.
La communion collective et l'adoration mutuelle entre les «hinchas» argentins et la sélection, Messi en tête, est d'autant plus frappante que les fans de l'Albiceleste sont de loin les plus nombreux et les plus bruyants du Mondial parmi les pays qui restent en course.
Sensations incroyables
«Avec les supporters, ça a été des sensations incroyables. Pouvoir partager toute cette joie avec eux, avec tant de gens qui ont fait l'effort de venir... Tous les gens d'Argentine voulaient être ici», a savouré Messi après la qualification des siens pour un quart de finale brûlant, vendredi contre les Pays-Bas.
«On voulait à nouveau se rassembler sur le terrain avec ces supporters, parce que la manière dont ils vivent ça, c'est incroyable. Ils nous transmettent cette passion, cette énergie», a-t-il ajouté.
Lui, de son côté, se charge de transmettre tout le reste, la qualité technique, les buts et le leadership. Tout ceci permet à l'Argentine de croire en ses chances de troisième couronne après celles de 1978 et 1986, le chef d'oeuvre de Maradona.
Face à l'Australie en 8e de finale (2-1), Messi a ainsi ouvert la marque, comme il l'avait déjà fait en poules face à l'Arabie Saoudite (défaite 2-1) et au Mexique (2-0), dans un match terriblement crispé.
Dicté le rythme
Surtout, dans chacun des quatre matches disputés par l'Argentine, il a dicté le rythme, indiqué la direction à suivre, pesé sur le jeu, guidé les plus inexpérimentés et les plus nerveux. Et il a souvent été proprement éblouissant de qualité et de justesse.
Il fallait ainsi voir le regard absolument émerveillé de Graham Arnold, le sélectionneur de l'Australie, quand il lui a été demandé de juger la performance de Messi face aux «Socceroos»: «Il est remarquable, incroyable», a murmuré celui qui se souvenait d'avoir affronté Diego Maradona quand il était encore joueur.
Chez l'autre géant sud-américain, le Brésil, possible adversaire de l'Albiceleste en demi-finale, on a aussi évidemment noté le poids du no 10.
Forme exceptionnelle
«Que peut-on dire sur Messi ? En ce moment, Messi est l'Argentine. Tout passe par lui, tout passe par ses pieds. Il est dans une forme exceptionnelle», a ainsi résumé Dani Alves, latéral droit de la Seleçao et ancien équipier de «Leo» à Barcelone.
Tout passe tellement par les pieds du capitaine, que face à l'Australie, il s'est aussi chargé, en plein match, d'essayer de regonfler la confiance de Lautaro Martinez, entré du mauvais pied dans cette Coupe du monde.
Trois fois, Messi lui a mâché le travail en lui servant de magnifiques ballons de but, que l'attaquant de l'Inter Milan n'a pas su concrétiser. «Lautaro vit pour le but. Il jouera d'autres matches et il en marquera», a diagnostiqué le docteur Messi après la partie.
Le même soir, le latéral Nahuel Molina a expliqué qu'avoir Messi dans son équipe, c'était comme être un magicien qui a «toujours un as dans sa manche», comme un écho au message d'encouragement et d'espoir que lance régulièrement la fédération argentine sur Twitter après un nouveau but de Messi: «Que la magie continue, capitaine !».
AFP