Polémique Meghan: son manteau «malheur»

de Marjorie Kublun

18.11.2019

Le manteau Stella McCartney que portait la duchesse de Sussex lors des commémorations du Commonwealth, le 10 novembre 2019 a suscité la polémique. 
Le manteau Stella McCartney que portait la duchesse de Sussex lors des commémorations du Commonwealth, le 10 novembre 2019 a suscité la polémique. 
Getty Images

Décidément Meghan Markle est à nouveau la cible des médias qui ne sont apparemment pas près de la lâcher. C’est cette fois son manteau qui agite les esprits… mais pour une fois il est bon d’en parler.

Ce n’est pas pour rien que Harry et Meghan ont décidé de zapper les fêtes de fin d’année traditionnelles avec les Windsor et qu’ils s’apprêtent à quitter le Royaume-Uni pour passer six semaines à Los Angeles auprès de Doria Ragland, la mère de Meghan. Bien qu’ils aient récemment étalé leur profond mal-être dans la presse, celle-ci n’a pas fini de les épingler.

Cette fois, Meghan est épinglée pour le manteau qu’elle portait lors du Remembrance Day, leur dernier engagement officiel le 10 novembre qui a fait scandale. Encore! En effet, ce manteau en laine à la coupe classique et cintré, issu de la collection automne/hiver 2019/20 Stella McCartney, l’une des marques fétiches de la duchesse et vendu à 1545 ₤ (environ 1980 CHF), avait déjà suscité la polémique lorsque la créatrice en avait alors fait la pub sur instagram. Une attitude jugée déplacée et qui lui avait valu les foudres des internautes: «nous commémorons ceux qui ont donné leur vie pour notre liberté. Nous n’avons rien à faire de ce que Meghan porte» s’étaient-ils indignés. Sur ce, la marque avait retiré ce post des réseaux sociaux.

Stella McCartney entraîne Meghan dans la tourmente

Mais aujourd’hui ce manteau redevient actuel à cause ou plutôt grâce au Daily Mail qui a fait quelques recherches poussées sur la fabrication de cette pièce. Le quotidien révèle quelques faits scandaleux: cette pièce serait fabriquée dans une usine en Hongrie, à Beriv, une des régions les plus pauvres du pays par des salariés payés une misère, soit moins de 4 CHF par heure. Et ce, malgré le prix «exorbitant» auquel est vendu ce manteau. Si l’usine qui est spécialisée dans la fabrication des vestes Stella McCartney depuis une dizaine d’années a affirmé que ses employés gagnaient plus que le salaire minimum légal en Hongrie et qu’elle se dit fière d’avoir cette grande marque comme client et d’avoir créé le manteau qu’a porté la duchesse Meghan, les couturières de l’usine dépeignent une autre facette de leur travail, comme le dévoile Le Daily Mail qui a passé quelques entretiens. L’une d’entre elle révèle avoir travaillé 176 heures, soit 44 heures par semaine au mois d’octobre ce qui rabaisse encore son salaire à un peu plus de 3CHF l'heure. «Nous sommes payés au dessus du minimum mais c’est quand-même la galère. Tous les salariés ici luttent pour survivre et sont dépendants de l’aide de leurs familles et proches pour finir le mois,» a témoigné l’une d’entre elles. Les employés sont payés par pièces fabriquées et doivent en produire au minimum 50 par jour, ce qui veut dire que le salaire diminue si le nombre de pièces n’est pas réalisé. «Les gens parlent du manteau porté par Meghan mais la plupart ne savent pas combien nous gagnons et quelles sont nos vies».

Une polémique qui a du bon

Ces propos font d’autant plus polémique que Stella McCartney se veut comme une pionnière de la mode écologiquement durable et des vêtements éthiques.

Si Meghan a une nouvelle fois fait scandale, cette attention médiatique pour avoir porté une pièce qui n’améliore en rien la vie de ces employés révèle aussi que les attentes des consommateurs évoluent et que la pression augmente avec la demande de plus de transparence: d’où viennent nos vêtements et comment sont-ils fabriqués, ces questions ne sont cependant pas toujours faciles à éclairer. La mode fait de plus en plus débat avec le fait que l’impact négatif de la mode est de plus en plus traité dans les médias. Les marques reconnaissent que cette branche doit changer et se dirigent de plus en plus vers le fairtrade et la mode éthique. Cependant, la mode n’est pas encore assez transparente jusqu’à présent.

Perçue comme une icône mode, Meghan Markle sait quel impact elle a, à quelle vitesse sont vendues les pièces qu’elle a arborées et à quel point elle peut contribuer à ce mouvement. Ainsi elle a déjà mis des pièces «slow fashion» de marques green en avant dans le passé: baskets vegan en caoutchouc sauvage d'Amazonie, jean en coton organique, ballerines à partir de bouteilles en plastique recyclé et labels responsables. Dommage qu’elle ne se tienne pas toujours à cette belle démarche qu’elle a déjà entamée.

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