L’électromobilité est en plein essor Les entreprises rattrapent les particuliers

De Res Witschi

22.4.2021

En 2020, une voiture neuve sur dix en Suisse était à motorisation alternative. Désormais, les entreprises font elles aussi de plus en plus confiance à l’électromobilité.
En 2020, une voiture neuve sur dix en Suisse était à motorisation alternative. Désormais, les entreprises font elles aussi de plus en plus confiance à l’électromobilité.
Keystone

De plus en plus d’entreprises suisses optent pour des voitures électriques. Comment cela se fait-il et quels sont les avantages d’une flotte électrique ? Deux experts répondent.

De Res Witschi

Alors qu’il y a quelques années, les voitures électriques étaient encore majoritairement utilisées par des particuliers en Suisse, le secteur commercial détient aujourd’hui une part de marché comparable. Les entreprises rattrapent donc leur retard.

C’est également le cas de Swisscom : comme elle l’a annoncé récemment, l’entreprise de télécommunications migrera toute sa flotte de véhicules vers des motorisations alternatives d’ici 2030 – un objectif ambitieux de 2400 véhicules.

Pourquoi les entreprises font-elles de plus en plus confiance à cette technologie ? Nous avons discuté avec deux experts et leur avons posé toutes les questions importantes concernant l’électromobilité dans les entreprises. Luc Tschumper est responsable du projet charge4work de Swiss eMobility et conseille les entreprises pour leur passage à l’électromobilité. Stefan Reber est responsable de la flotte de véhicules de Swisscom et met actuellement en œuvre le changement de motorisation à plein gaz – ou plutôt à plein courant.

1. Est-ce qu’une flotte électrique est moins chère ?

Il n’est pas possible d’apporter une réponse définitive à la question certainement la plus brûlante car, comme toujours, cela dépend. Luc Tschumper de Swiss eMobility estime que les voitures électriques ont tendance à être moins chères que des voitures à combustion comparables tout au long de leur cycle de vie. Et ce bien que les modèles électriques soient encore nettement plus chers à l’achat que les modèles à propulsion fossile. Mais il ne faut pas se laisser aveugler par cela : le courant de recharge coûte deux fois moins cher que les carburants fossiles et les frais de service et d’entretien sont également moins élevés pour les voitures électriques.

Il n’en demeure pas moins que le prix reste le principal point d’interrogation dans le choix de l’électromobilité. Stefan Reber de Swisscom le confirme également : «Pour nos nouveaux véhicules électriques de flotte, nous payons encore un peu plus que ce que nous dépensons pour les breaks de catégorie moyenne jusqu’ici sur la durée d’utilisation. Malgré ça, nous nous y mettons dès maintenant afin d’atteindre nos objectifs climatiques en toute sécurité. Avec le Skoda Enyaq, il existe maintenant sur le marché un véhicule qui répond à nos exigences en matière d’espace de rangement et d’équipement et dont le rapport qualité-prix est également satisfaisant.»

Stefan Reber avec la nouvelle voiture de la flotte, la Škoda Enyaq. Elle sera lancée prochainement sur le marché suisse et sera la première voiture électrique à répondre aux exigences de Swisscom.
Stefan Reber avec la nouvelle voiture de la flotte, la Škoda Enyaq. Elle sera lancée prochainement sur le marché suisse et sera la première voiture électrique à répondre aux exigences de Swisscom.
Swisscom

2. Pour quel type d’entreprise est-il utile de passer à la motorisation électrique ?

Les entreprises peuvent mieux planifier l’utilisation de leurs véhicules que les particuliers. Étant donné que les voitures électriques ont une autonomie limitée, cette possibilité de planification était par le passé un avantage par rapport à l’usage privé. Cependant, selon Tschumper, les nouveaux modèles ont une autonomie suffisant pour couvrir les besoins de la grande majorité des flottes d’entreprises suisses.

C’est aussi valable pour Swisscom : « 80 % de nos voitures particulières effectuent des trajets qu’une voiture électrique pourrait déjà couvrir sans problème aujourd’hui. Nous le savons grâce au programme autoSense, qui nous permet de mesurer avec précision l’utilisation de notre flotte », explique Reber.

Quant au type d’entreprise, Tschumper estime que jusqu’à présent, ce sont surtout les parcs de voiture particulières qui ont franchi le pas car l’offre de véhicules utilitaires et leur autonomie sont encore limitées en comparaison. « La taille de la flotte est également un critère important car l’impact écologique est très élevé », explique Tschumper. «C’est pourquoi ce sont surtout les entreprises qui accordent de la valeur à l’innovation et au développement durable qui passent à l’électrique. »

Chez Swisscom, l’impact écologique important a été le principal argument en faveur du changement. L’électrification systématique de la flotte de véhicules de Swisscom permettra d’économiser 4000 tonnes de CO2 par an d’ici 2025. La mobilité représente ainsi près de la moitié de la réduction des émissions à réaliser au cours des prochaines années.

3. Les collaborateurs peuvent-ils continuer à utiliser leurs véhicules de service à des fins privées ?

Dans la plupart des cas, les collaborateurs du service extérieur utilisent également leurs véhicules de fonction à des fins privées. Tschumper pense que cela est rarement remis en question. Il ressort de ses consultations que presque toutes les entreprises continuent à proposer l’utilisation privée.

Chez Swisscom, l’utilisation privée est même une condition, estime Reber : « Notre service extérieur doit pouvoir travailler de manière efficace. Pour cela, nos collaborateurs doivent pouvoir charger les véhicules chez eux pendant la nuit. Ils commencent ainsi leur tournée chaque matin avec la batterie pleine depuis leur domicile et restent indépendants et efficaces. »

4. Qui fournit l’infrastructure de recharge au domicile des collaborateurs ?

Pour que les collaborateurs puissent charger leurs voitures électriques chez eux la nuit, il faut disposer d’une infrastructure de recharge adéquate. Ici aussi, Tschumper confirme que la plupart des entreprises la mettent à disposition avec différents modèles de financement. Swisscom mise actuellement sur le principe « pull ». Les collaborateurs reçoivent un véhicule électrique s’ils peuvent installer ou louer l’infrastructure de recharge à leur domicile. Swisscom rembourse les bornes de recharge aux collaborateurs, frais d’électricité compris, avec un forfait mensuel sur une période de quatre ans. Sa filiale Cablex se charge de l’installation et de l’exploitation de l’infrastructure prédéfinie.

5. Quelle est la meilleure manière de procéder pour électrifier sa flotte d’entreprise ?

Les deux experts recommandent une planification minutieuse et une mise en œuvre par étapes. Swisscom planifie le changement depuis deux ans et a réalisé plusieurs projets pilotes. La mise en œuvre par étapes permet d’apprendre continuellement de la pratique et de prendre les enseignements en compte au cours des prochaines étapes. De plus, les deux experts s’accordent à dire que c’est le moment idéal pour le changement. Il n’est pas judicieux d’attendre davantage par incertitude ou par prudence. L’offre est là, les bornes de recharge sont suffisamment répandues et la demande montre clairement où va la tendance : les voitures électriques ont de l’avenir !

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Res Witschi est délégué à la numérisation durable chez Swisscom.
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