Démission d'AmherdSurprise, remerciements et critiques
dv, ats
15.1.2025 - 18:25
L'annonce de la démission de Viola Amherd a surpris. Si son engagement, notamment pour l'égalité, a été salué, sa gestion de l'armée a été critiquée. Plusieurs partis soulignent que son ou sa successeure devra agir au sein du DDPS, pour «faire le ménage» pour les uns, remettre l'armée sur les rails et la réarmer pour les autres.
Keystone-SDA, dv, ats
15.01.2025, 18:25
ATS
«Fidèle à ses principes, Viola Amherd a représenté la Suisse avec un sens aigu des responsabilités en tant que présidente de la Confédération», écrit le Centre. Il salue la rigueur et la détermination de sa conseillère fédérale.
L'organisation de la conférence sur la paix en Ukraine au Bürgenstock, mais aussi son engagement pour renforcer l'armée sont cités parmi les réussites de la Valaisanne, à la tête du département de la défense.
Les Vert-e-s et les Vert'libéraux se sont dits surpris par l'annonce de sa démission. «Je pensais qu'elle allait au moins attendre la fin de l'Euro féminin cet été», une manifestation qui tient à coeur de la ministre, a indiqué la vice-présidente des Vert'libéraux Céline Weber à Keystone-ATS.
Les Vert-e-s s'étonnent aussi de cette démission, trois jours après des critiques acerbes de l'UDC. Ils soulignent son engagement pour l'égalité, en particulier dans le sport. C'est aussi grâce à Mme Amherd que l'armée a fait son mea culpa et pris des mesures contre le harcèlement et la violence dans ses rangs, rappelle le vice-président du groupe parlementaire Fabien Fivaz (NE), interrogé par Keystone-ATS.
Critiques sur les F-35
Viola Amherd a réussi à convaincre la population de la nécessité d'acquérir de nouveaux avions de combat, souligne le PLR. Pour les Vert'libéraux aussi, l'achat des F-35 figure parmi les succès de la centriste.
Un avis que ne partagent pas les Vert-e-s et le Groupe pour une Suisse sans Armée (GSsA). Viola Amherd a refusé au peuple la possibilité de se prononcer sur l'achat du F35, en signant les contrats avant le dépôt de l'initiative populaire de la gauche, relève Fabien Fivaz.
Sur X, le GSsA s'est réjoui que «les montagnes russes avec Viola Amherd» soient bientôt terminées. Outre le «vote empêché» sur le F-35, le groupe a aussi dénoncé une «augmentation insensée du budget de l’armée» et un «rapprochement de l’OTAN par la porte-arrière».
DDPS «en panne»
Les partis ont profité de l'annonce de la démission de Mme Amherd pour souligner le besoin d'action au sein du Département de la défense.
«Viola Amherd a fait l'objet d'une surveillance particulière et s'est souvent vue confrontée à des attaques de la droite, notamment en raison de son genre», écrit le PS sur le réseau Bluesky.
Le département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports (DDPS) est par conséquent aujourd'hui «en panne», les «débâcles en matière d'armement» se succédant. Les socialistes attendent donc du successeur de la Valaisanne qu'il «fasse le ménage» au sein du DDPS et mette un terme «au gaspillage de l'argent du contribuable».
Les Vert-e-s relèvent également que Mme Amherd n'a pas réglé les problèmes laissés par ses prédécesseurs. De nombreux projets d'acquisition n'avancent pas ou font l'objet de dépassements de budgets.
Priorité à l'armement
Pour le PLR, la priorité absolue du successeur de la Valaisanne devra être de réarmer l'armée, qui n'est actuellement pas en mesure de se défendre. Pour ce faire, une feuille de route claire est nécessaire.
Pour l'UDC, le ou la prochaine ministre de la défense devra remettre l'armée sur les rails. La Suisse doit revenir à la neutralité armée et globale qui a préservé le pays des grands malheurs des deux derniers siècles, a indiqué le président du groupe parlementaire Thomas Aeschi à Keystone-ATS.
L'UDC avait exigé samedi dernier le retrait de la conseillère fédérale, lui reprochant de fixer de mauvaises priorités pour l'armée. Suite à ces critiques, les Vert-e-s estiment que l'UDC doit désormais prendre ses responsabilités et donc la tête du Département de la défense.