Russie Des sites énergétiques et industriels en feu après des attaques

hl

14.1.2025 - 08:22

Une attaque d'ampleur de drones ukrainiens a touché mardi matin des sites énergétiques et industriels dans deux régions de Russie, à des centaines de kilomètres de l'Ukraine. Elles ont provoqué des incendies, ont annoncé les autorités locales.

La région de Saratov avait déjà été visée par une attaque de drones ukrainiens au début du mois (archives).
La région de Saratov avait déjà été visée par une attaque de drones ukrainiens au début du mois (archives).
ATS

Keystone-SDA, hl

L'Ukraine a multiplié ces derniers mois les attaques aériennes contre des dépôts de carburant, des raffineries et des sites militaires en Russie pour entraver la logistique des forces russes qui combattent en territoire ukrainien.

L'attaque de mardi a visé la république du Tatarstan et la région de Saratov, sur la Volga, toutes deux situées à plusieurs centaines de kilomètres de la frontière ukrainienne.

Dans la banlieue de Kazan, chef-lieu du Tatarstan, «une citerne de gaz a pris feu (...) à la suite d'une attaque de drone», a indiqué sur Telegram le gouvernement local, en assurant que «personne n'a été blessé» et précisant que le dirigeant régional, Roustam Minnikhanov, s'est rendu sur les lieux de l'incendie.

Selon des médias locaux, qui ont diffusé des images d'une grande flamme et d'un panache de fumée noire s'élevant vers le ciel, l'attaque a visé un dépôt de gaz liquéfié près d'une usine chimique.

Dans la région de Saratov, située à environ 700 kilomètres au sud-est de Moscou, «deux entreprises industrielles ont été endommagées» à la suite d'une «attaque massive de drones», a écrit sur Telegram le gouverneur régional Roman Boussarguine.

Un incendie a été provoqué par cette attaque sur une entreprise à Engels, a-t-il indiqué, sans préciser la nature des dégâts causés à la deuxième entreprise frappée, située elle à Saratov. Selon M. Boussarguine, les cours dans les écoles à Saratov et Engels vont être assurés à distance mardi, en raison des attaques de drones.

Raffineries et usines

Un responsable ukrainien, Andriï Kovalenko, à la tête du centre de lutte contre la désinformation, un organe de communication gouvernemental, a moqué sur Telegram les «lacunes du système de défense antiaérienne russe».

«Raffineries de pétrole, dépôts pétroliers, usines produisant des composants d'armes, autant d'éléments sans lesquels l'armée russe ne pourra pas combattre de manière intensive», a-t-il assuré. Il a cité des attaques ayant visé Engels, Saratov, Kazan, mais aussi la région de Briansk, frontalière de l'Ukraine, et celle de Toula, près de Moscou.

Selon lui, la frappe sur Kazan a «endommagé» l'usine Orgsintez, l'une des plus grandes entreprises de l'industrie chimique du bois en Russie. M. Kovalenko a assuré qu'il s'agit d'une «installation stratégique qui revêt une importance directe pour le complexe militaro-industriel russe», dont les composants sont utilisés dans la production de véhicules blindés et d'armes.

Engels a déjà été visé le 8 janvier par une importante attaque de drones qui a provoqué un incendie sur un site pétrolier. Selon les autorités russes, deux pompiers étaient morts dans cet incendie, qui n'avait pu être maîtrisé que cinq jours après son déclenchement.

L'armée de l'air ukrainienne a de son côté affirmé mardi avoir abattu 58 drones lancés par la Russie, tandis que 21 autres ont été éliminés par brouillage ou se sont écrasés. Dans la région de Kharkiv, dans le nord-est du pays, un homme âgé de 52 ans a été tué par des tirs d'artillerie russes, selon les autorités locales.

Kiev et Moscou ont intensifié leurs frappes ces derniers mois et veulent renforcer leurs positions avant le retour à la Maison Blanche de Donald Trump le 20 janvier, le président américain élu ayant dit vouloir oeuvrer à arrêter la guerre dès sa prise de fonction.