SantéNeuchâtel se dote d'un centre de médecine des violences
js, ats
25.11.2024 - 12:33
Le canton de Neuchâtel a ouvert lundi un nouveau centre de médecine des violences (CNMV) sur le site de Pourtalès du Réseau hospitalier neuchâtelois (RHNe). Cette nouvelle structure offre une consultation gratuite aux victimes dès 16 ans et améliore la prise en charge médico-légale.
25.11.2024, 12:33
25.11.2024, 14:07
ATS
«Lors de violences, il est souvent difficile aux victimes de constituer les preuves nécessaires. Le centre permettra une avancée significative», a déclaré Florence Nater, conseillère d'Etat en charge de la cohésion sociale.
Le CNMV, qui a établi un partenariat avec trois médecins légistes de l'Institut de médecine légale de Berne, va comporter quatre infirmières forensiques spécialisées ainsi qu'un secrétariat. Il permettra d'offrir «un accueil, une écoute attentive, un examen clinique et une orientation vers un soutien médico-psycho-social», a expliqué Sabine Illide-Boulogne, cheffe du département femme-mère-enfant du RHNe.
Le centre va «mieux correspondre à certaines victimes, non prises en charge actuellement», a précisé Simon Baechler, chef de la police judiciaire neuchâteloise. La police va inviter les victimes à se rendre au CNMV. La prise en charge sera «cohérente» et permettra aux victimes - qui ont peur d'aller à la police - de s'annoncer.
La victime va piloter sa procédure et décidera si elle veut utiliser ou non utiliser son constat médico-légal dans un dépôt de plainte. Lors de crimes ou délits graves contre l'intégrité corporelle ou sexuelle, les professionnels de la santé ont toutefois la possibilité d'informer les autorités de poursuite pénale.
Fondamental pour la justice
«Le constat médico-légal reste fondamental pour la justice car souvent un certificat médical n'est pas exploitable», a ajouté Marc Rémy, procureur. Grâce à ce nouveau centre, le personnel des urgences n'aura plus besoin de faire ce constat et invitera les victimes à s'adresser au CNMV pour une consultation.
Ce projet implique aussi bien la police neuchâteloise, les autorités judiciaires dont le Ministère public, plusieurs départements du canton ainsi que le Réseau hospitalier neuchâtelois (RHNe). Son coût de 400'000 francs par an est co-financé par tous les partenaires.
Un tel centre existe depuis de nombreuses années dans le canton de Vaud au CHUV. Selon une dernière étude vaudoise, 81% des patients ont utilisé le constat médico-légal comme moyen de preuve, a expliqué Florence Nater.
Plusieurs autres cantons romands, dont le Valais et Genève, se sont dotés ou sont sur le point d'ouvrir un tel centre. Des discussions ont lieu aussi notamment à Fribourg.