La Confédération reprend les sanctions européennes à l'encontre de la Russie après l'invasion de l'Ukraine. Le Conseil fédéral a décidé lundi de geler les avoirs du président Vladimir Poutine et de plusieurs de ses ministres.
«Faire le jeu de l'agresseur n'est pas compatible avec la neutralité suisse», a déclaré lundi le président de la Confédération Ignazio Cassis devant les médias à Berne. Il a ainsi justifié les mesures prises par le Conseil fédéral vis-à-vis de la Russie après l'attaque contre l'Ukraine.
«Faire le jeu de l'agresseur n'est pas compatible avec la neutralité suisse», a déclaré lundi le président de la Confédération Ignazio Cassis devant les médias à Berne.
Vladimir Poutine et son ministre des affaires étrangères Sergueï Lavrov sont visés par les sanctions suisses (archives).
La présidente du Conseil national Irene Kälin, GP-AG, sonne la cloche du début de la séance, le premier jour de la session de printemps des conseils fédéraux, le lundi 28 février 2022 au Conseil national à Berne.
Ces sanctions peuvent être mises en oeuvre facilement, a souligné le ministre des finances Ueli Maurer.
Cinq personnalités russes ou ukrainiennes proches de Vladimir Poutine ne peuvent désormais plus entrer en Suisse, a indiqué lundi Karin Keller-Sutter.
Le Conseil fédéral a à l'oeil les conséquences possibles sur la sécurité de la Suisse de l'attaque russe en Ukraine, a déclaré lundi la ministre de la défense Viola Amherd.
La Suisse s'aligne aux sanctions européennes
«Faire le jeu de l'agresseur n'est pas compatible avec la neutralité suisse», a déclaré lundi le président de la Confédération Ignazio Cassis devant les médias à Berne.
Vladimir Poutine et son ministre des affaires étrangères Sergueï Lavrov sont visés par les sanctions suisses (archives).
La présidente du Conseil national Irene Kälin, GP-AG, sonne la cloche du début de la séance, le premier jour de la session de printemps des conseils fédéraux, le lundi 28 février 2022 au Conseil national à Berne.
Ces sanctions peuvent être mises en oeuvre facilement, a souligné le ministre des finances Ueli Maurer.
Cinq personnalités russes ou ukrainiennes proches de Vladimir Poutine ne peuvent désormais plus entrer en Suisse, a indiqué lundi Karin Keller-Sutter.
Le Conseil fédéral a à l'oeil les conséquences possibles sur la sécurité de la Suisse de l'attaque russe en Ukraine, a déclaré lundi la ministre de la défense Viola Amherd.
Le Premier ministre russe Mikhail Michoustine et le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov font partie des personnes visées. Ces sanctions prennent effet immédiatement. La Suisse réagit ainsi aux graves violations du droit international public dont ces personnes se sont rendues responsables.
75 ans après la Deuxième Guerre mondiale, cette offensive russe sur le continent européen est une attaque contre la souveraineté, la démocratie, la société civile ou encore la liberté, a indiqué celui qui est aussi ministre des affaires étrangères. Cette attaque «est inacceptable, du point de vue du droit international, politique et moral.»
«Les Etats démocratiques qui respectent le droit international et les droits humains doivent pouvoir compter sur la Suisse», a-t-il poursuivi. La décision du jour est un «pas difficile» que le Conseil fédéral fait «avec conviction, de manière réfléchie et sans équivoque».
«La Suisse a également décidé de fermer son espace aérien à tous les vols en provenance de Russie et à tous les avions russes», a indiqué le président de la Confédération Ignazio Cassis. Cette mesure est entrée en vigueur lundi à 15h00.
La Suisse réitère sa solidarité avec l'Ukraine et sa population et envoie des produits de première nécessité pour les personnes qui ont fui en Pologne.
Reprise «sans aucune exception»
Ces sanctions peuvent être mises en oeuvre facilement, a souligné le ministre des finances Ueli Maurer. Les biens des personnes figurant sur les listes de l'UE sont immédiatement gelés. Ces personnes ne pourront pas ouvrir de nouveaux comptes en Suisse.
L'ordonnance du Conseil fédéral sera révisée encore cette semaine, dès qu'on connaîtra les détails des mesures européennes, a précisé le conseiller fédéral. Mais la question ne se pose pas de savoir si la Confédération participera à l'exclusion de la Russie du système financier Swift. «La Suisse soutiendra la décision», a-t-il souligné.
La Confédération entend continuer à être une place financière transparente, a-t-il souligné, en précisant que la Russie n'était pas la place la plus importante pour les investisseurs helvétiques. «La place financière suisse n'est pas directement touchée par ces sanctions», a-t-il souligné.
L'interdiction d’importation, d’exportation et d’investissement en rapport avec la Crimée et Sébastopol, en vigueur depuis 2014, a été étendue aux régions séparatistes de Donetsk et de Louhansk qui ne sont plus contrôlées par le gouvernement ukrainien, a-t-il ajouté.
Conséquence possibles sur la sécurité du pays
Le Conseil fédéral a à l'oeil les conséquences possibles sur la sécurité de la Suisse de l'attaque russe en Ukraine, a déclaré la ministre de la défense Viola Amherd. Elle a évoqué l'approvisionnement énergétique, les infrastructures sensibles ou encore les cyberattaques.
Celles-ci sont «un scénario réaliste», a-t-elle avancé. Le service de renseignement de la Confédération surveille la situation. La Valaisanne a aussi insisté sur la lutte contre la désinformation. «Nos principes n'ont pas changé: éviter la violence, s'assurer de l'ordre international.»
L'évolution du conflit a surpris par sa rapidité et sa brutalité, a poursuivi la ministre. Elle s'attendait toutefois à une escalade. Les Etats, dont la Suisse, doivent être en mesure de se défendre contre la violence militaire et se préparer à une détérioration de l'environnement sécuritaire.
Concernant l'aide humanitaire, l'armée pioche dans sa pharmacie et met à disposition de la population ukrainienne des biens médicaux immédiats, dont du matériel de protection, des défibrillateurs ou des respirateurs. Le département de la défense collabore avec le Corps suisse d'aide humanitaire.
Cinq oligarques interdits d'entrée en Suisse
Cinq personnalités russes ou ukrainiennes proches de Vladimir Poutine ne peuvent désormais plus entrer en Suisse, a indiqué lundi Karin Keller-Sutter. La ministre de justice et police n'a toutefois pas donné leur nom.
La conseillère fédérale a simplement précisé qu'elles avaient des liens étroits avec la Suisse, notamment de part leurs entreprises. Ces oligarques ne bénéficient en revanche pas de permis de séjour.
Certains fonctionnaires ou entrepreneurs russes ne pourront par ailleurs plus obtenir de visa à des conditions facilitées. L'accord de 2009 visant à faciliter leur obtention est partiellement suspendu. Les détenteurs de passeports diplomatiques pourront continuer d’entrer en Suisse sans visa.
«Les Ukrainiens pourront aussi entrer sur sol helvétique sans visa et rester dans le pays pendant 90 jours», a poursuivi Karin Keller-Sutter. S'agissant de réfugiés fuyant une guerre, ils n'auront pas besoin de présenter un passeport.
«Leur situation après les 90 jours en question reste encore à régler», a-t-elle continué. Une solution serait de leur accorder un statut S, créé après les conflits dans les Balkans. Jamais encore utilisé, un tel statut offre une protection provisoire à son détenteur en temps de crise aiguë quand le système est surchargé.
«La neutralité, ce n'est pas se taire»
De son côté, le Conseil national a observé une minute de silence lundi en ouverture de la session de printemps face à la guerre en Ukraine. « Le plaisir de débuter cette session sans masque ni plexiglas est assombri par l'agression russe en Ukraine», a dit la présidente du National Irène Kälin. Les Chambres fédérales condamnent sans réserve cette intervention.
«La neutralité, ce n'est pas se taire, a poursuivi la première citoyenne du pays. Nous avons une obligation morale de tout mettre en oeuvre pour la démocratie, les droits humains, la liberté».
«Cette guerre n'est pas une question de valeurs et d'accords, mais de vies humaines.» Déjà, on compte des centaines de tués, plus de 370'000 réfugiés, femmes, enfants, personnes âgées. La Suisse est dépositaire des conventions de Genève. Elle doit agir.