Service public La Confédération ferme neuf centres fédéraux temporaires d'asile

hanke, ats

22.10.2024 - 11:24

La Confédération va fermer d'ici début mars neuf de ses 36 centres fédéraux d'asile temporaires. Elle réduira ainsi de 20% sa capacité d'accueil. Cette décision est motivée par un nombre de demandes d'asile plus bas que prévu pour cet automne.

La Confédération commencera à fermer les centres d'hébergement à partir de la fin janvier 2025 (image d'illustration).
La Confédération commencera à fermer les centres d'hébergement à partir de la fin janvier 2025 (image d'illustration).
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SDA / Keystone-ATS

Au total, 1735 places d'hébergement seront supprimées, a annoncé mardi le Secrétariat d'Etat aux migrations (SEM). Après la fermeture de ces neuf sites temporaires, le SEM disposera à partir de début mars d'environ 7000 places pour héberger les requérants d'asile et les personnes en quête de protection.

En cas de forte hausse du nombre de demandes d'asile, ce nombre pourra toutefois être à nouveau augmenté «en fonction des besoins», précise le SEM. Qui assure suivre en permanence l'évolution de la situation.

Capacités d'accueil suffisantes

A la différence des années précédentes, la hausse du nombre des demandes d’asile constatée les années précédentes en été et en automne n’a pas eu lieu. Au contraire, les chiffres ont «chuté» par rapport à 2023. La baisse est de 23% en août et même 40% en septembre, écrit le SEM.

Actuellement, les centres fédéraux d'asile (CFA) sont occupés à 51% sur l'ensemble du pays. En outre, la situation sur les routes migratoires en direction de l'Europe occidentale ne laisse pas présager d'augmentation subite ces prochains mois. Dans ce contexte, le SEM estime disposer de capacités d'hébergement «probablement suffisantes pour ces prochains mois».

Il n'est pour l'heure pas possible de chiffrer le montant exact des économies que cette fermeture entraînera. Interrogé par Keystone-ATS, le SEM parle d'environ 40 millions de francs par année.

200 collaborateurs concernés

La Confédération commencera à fermer les centres d'hébergement à partir de la fin janvier 2025. Près de 200 collaborateurs des prestataires que le SEM a chargés de l'encadrement et de la sécurité dans les CFA sont concernés par ces fermetures. La question de savoir combien d'entre eux pourront être mutés sur d'autres sites ou à d'autres tâches est en cours d'examen.

Samedi, le SEM avait déjà confirmé à Keystone-ATS qu'il allait réduire le personnel d'encadrement pour les requérants d'asile mineurs non accompagnés (RMNA). Cent vingt postes à plein temps seront supprimés au niveau national.

Le SEM justifie cette réduction par le recul des arrivées de jeunes requérants en Suisse. Leur nombre est passé de 1500 en septembre 2023 à 600 aujourd'hui dans les différents centres fédéraux d'asile.

A Bure et Plan-les-Ouates

Deux des centres temporaires concernés par la décision du SEM sont situés en Suisse romande. Il s'agit de la caserne de Bure (JU), qui offre actuellement 580 places, et de l'abri de la Protection civile de Plan-les-Ouates (GE, 100 places).

Les autres centres d'hébergement qui seront fermés se trouvent à Zurich, à Dübendorf (ZH), à Eigenthal (LU), Bremgarten (AG), Allschwil (BL), Steckborn (TG) et Beringen (SH).

Le SEM rappelle qu'il a augmenté le nombre de places d'accueil depuis 2022 et le début de la guerre en Ukraine, les portant de 5000 en situation ordinaire à plus de 10'500 à certains moments. En mai, un nouveau CFA d'une capacité maximale de 350 places a été inauguré à Balerna (TI), près de Chiasso.

Prévenir la violence

Selon la Confédération, le besoin en places d'hébergement ne dépend pas seulement du nombre absolu de requérants, mais aussi de la situation personnelle. Les mineurs non accompagnés et les familles ont par exemple besoin de plus de place que les requérants d'asile qui sont entrés seuls en Suisse.

Pour Amnesty International, le SEM devrait profiter de la baisse du nombre de demandeurs d'asile pour prévenir la violence. La section suisse de l'ONG estime que la surveillance et la formation du personnel de sécurité dans les centres doivent être améliorées afin de pouvoir garantir un encadrement adéquat des requérants d'asile mineurs non accompagnés, même en cas de nouvelle augmentation du nombre de demandes d'asile.

hanke, ats