GouvernementJolani annonce que les factions seront «dissoutes» en Syrie
ATS
17.12.2024 - 01:00
Le chef de la coalition dominée par des islamistes qui a pris le pouvoir en Syrie a annoncé lundi que les factions combattantes seront «dissoutes» dans l'armée. Il a jugé nécessaire une levée des sanctions internationales visant Damas pour un retour des réfugiés.
Keystone-SDA
17.12.2024, 01:00
17.12.2024, 01:39
ATS
La prise de Damas le 8 décembre par une coalition de groupes rebelles menés par les islamistes radicaux de HTS, au terme d'une offensive éclair, a fait tomber Bachar al-Assad, mettant fin à un plus d'un demi-siècle de règne sans partage.
Ces groupes «seront dissous et leurs combattants préparés à rejoindre les rangs du ministère de la Défense, et tous seront sous le coup de la loi», a affirmé Abou Mohammad al-Jolani, qui se fait appeler désormais par son vrai nom, Ahmad al-Chareh, dans des propos rapportés par la chaîne Telegram de la coalition menée par le groupe sunnite radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS).
Appel à l'unité
Unifier le pays morcelé par des années de guerre sanglante et où sont présentes de nombreuses factions aux allégeances divergentes et aux nombreuses minorités religieuses et ethniques reste un défi pour HTS.
Après la chute de Bachar al-Assad qui se posait en protecteur des minorités dans un pays majorité sunnite, HTS, ex-branche d'Al-Qaïda, et le gouvernement transitoire ont insisté sur le respect des droits de tous les Syriens.
Ahmad al-Chareh, a tenu ces propos lors d'une rencontre lundi avec des membres de la communauté druze, branche de l'islam chiite, estimée à environ 3% de la population syrienne d'avant-guerre.
«La Syrie doit rester unie, et il faut qu'il y ait un contrat social entre l'Etat et l'ensemble des confessions pour garantir une justice sociale», a-t-il dit devant les dignitaires druzes.
Lever les sanctions
Plusieurs pays et organisations ont salué la chute de M. Assad, disant cependant attendre de voir comment les nouvelles autorités allaient traiter les minorités du pays cosmopolite.
Lors d'un second entretien avec une délégation de diplomates britanniques, M. al-Chareh a en outre «évoqué l'importance de rétablir les relations» avec Londres. Il a «souligné la nécessité de lever toutes les sanctions imposées à la Syrie afin de permettre le retour des réfugiés syriens dans leur pays», dans des propos rapportés sur Telegram.
Les nouvelles autorités syriennes s'emploient depuis une semaine à rassurer les capitales étrangères, qui prennent peu à peu contact avec leurs dirigeants tandis que l'économie du pays reste soumise à de sévères sanctions américaines et européennes.
HTS, qui affirme avoir rompu avec le djihadisme et présente un visage modéré reste classé «terroriste» par plusieurs capitales occidentales.