Assemblée générale de l'ONU Ignazio Cassis positionne la Suisse comme médiatrice

ss, ats

25.9.2024 - 19:10

Les conflits en Ukraine, au Proche-Orient et au Soudan ont dominé la visite d'Ignazio Cassis à l'Assemblée générale de l'ONU à New York. La Suisse s'engage en première ligne pour le respect du droit international humanitaire et l'acheminement de l'aide humanitaire.

Le ministre des affaires étrangères Ignazio Cassis a participé à différents débats à New York depuis dimanche.
Le ministre des affaires étrangères Ignazio Cassis a participé à différents débats à New York depuis dimanche.
ATS

«La Suisse doit réfléchir où elle peut être utile – et c'est en tant que médiatrice», a déclaré le chef du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) devant la presse à New York.

Dans ce contexte, le Tessinois s'engage aussi à l'ONU pour un dialogue avec la Russie, contrairement à la plupart des pays occidentaux. «Si nous voulons construire des ponts, nous devons avoir le courage de parler avec les deux parties, indépendamment de notre jugement sur les actes de l'agresseur ou de notre sympathie pour les victimes», a-t-il expliqué.

«Ces émotions ne servent à rien si nous n'arrivons pas à réunir les deux parties et à trouver ensemble une solution», a ajouté le chef de la diplomatie suisse.

Retour positif sur le Bürgenstock

Le conseiller fédéral affirme avoir reçu beaucoup de retours positifs sur la conférence de paix sur l'Ukraine organisée en juin au Bürgenstock (NW). «Nous n'avons pas trouvé d'accord de paix, mais ces choses-là ont besoin de temps», a-t-il dit. Dans cette première étape, il était important de se focaliser sur les positions des uns et des autres et la façon de poursuivre le «chemin vers la paix».

Selon M. Cassis, les perspectives d'une paix prochaine sont plutôt maigres. «L'élément militaire du conflit est pour le moment plus actif qu'il ne l'a été depuis longtemps. Il est certain qu'on n'a pas pour le moment l'impression que les conditions sont réunies pour le début d'une discussion diplomatique», a-t-il dit.

Mais il a relevé que l'Ukraine se bat actuellement sur le territoire russe. On peut comprendre cela comme le fait que le pays cherche à se créer un capital politique en vue de futures discussions. «Il y a de nombreuses questions ouvertes. Mais il est certain que nous nous préparons continuellement à une deuxième conférence de paix», a assuré le chef du DFAE.

Conférence sur les Conventions de Genève

Ignazio Cassis est également revenu sur la réunion des parties aux Conventions de Genève que la Suisse devra organiser dans les six mois sur le conflit au Proche-Orient. «Nous allons organiser cette conférence qui portera sur la manière d'instaurer le respect du droit international humanitaire et l'accès humanitaire dans les territoires palestiniens occupés», a-t-il dit.

Pour préparer ce sommet, M. Cassis aura personnellement des contacts bilatéraux tant avec les représentants israéliens qu'avec ceux des pays arabes, afin d'harmoniser les attentes et la nature des discussions.

L'Etat hébreu a signé les Conventions de Genève et doit les respecter, tout comme les pays arabes. «Se réunir et reconnaître: 'Oui, nous avons signé cela, pourquoi ne nous y tenons-nous pas?', ouvre une discussion difficile, douloureuse, mais aussi importante», a souligné M. Cassis. C'est, selon lui, «ce que la Suisse doit au monde» en tant qu'Etat dépositaire de ces conventions.

Ne pas oublier le Soudan

A la fin de sa visite à New York, le ministre des affaires étrangères a participé à une réunion sur le Soudan. La Suisse fait partie d'un groupe de travail cherchant les moyens d'instaurer la paix dans ce pays en proie depuis avril 2023 à la guerre civile.

ss, ats