Complémentaire Christelle Luisier au Conseil d'Etat vaudois

ATS

9.2.2020 - 17:15

Elue dimanche avec près de 56% des voix, Christelle Luisier complète désormais les rangs du Conseil d'Etat vaudois.
Elue dimanche avec près de 56% des voix, Christelle Luisier complète désormais les rangs du Conseil d'Etat vaudois.
Source: KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT

Christelle Luisier entre au Conseil d'Etat vaudois. La députée PLR et syndique de Payerne a recueilli 55,95% des voix. Elle termine nettement devant la candidate de la Grève du climat Juliette Vernier, qui fait toutefois un bon score (22,99%).

Christelle Luisier était pressentie depuis longtemps pour le poste: c'est désormais chose faite. Elle succédera à la conseillère d'Etat Jacqueline de Quattro, élue en octobre dernier au Conseil national. Les forces au sein du Conseil d'Etat ne changent pas avec 3 PLR, 3 PS et une Verte. Les femmes y restent largement majoritaires avec cinq élues sur sept. La participation a atteint 31,87%.

Thématique dominante

Le mouvement de la Grève du climat réalise un beau score avec près de 23% des voix pour Juliette Vernier, 19 ans. Cette candidature collective, – un nom avait été tiré au sort – bénéficiait du soutien des Verts, de la gauche radicale et d'une partie des socialistes. Elle a fait le plein des voix dans cette frange de l'électorat vaudois.

Le Lausannois Toto Morand, patron d'un magasin de chaussures et «sauveur» de la forêt du Flon, arrive en troisième position avec 11,69% des voix, en légère progression par rapport aux 10% obtenus en 2017. Enfin, le représentant du Parti Pirate, Jean-Marc Vandel, ferme la marche avec 5,16 des voix.

Les grévistes ont réussi à faire du climat la thématique dominante de cette élection complémentaire. Si le mouvement se déclare «content» de son résultat, il se dit surtout fier d'avoir «rassemblé les gens sous une même bannière» prônant une «écologie radicale et en rupture avec le système».

Avec cette campagne, l'identité du mouvement a été renforcée, explique en substance Gary Domeniconi, porte-parole. «On a montré une démocratie vivante».

Pas de bouleversement majeur

En élisant Christelle Luisier, 45 ans, la population a apporté son soutien mesuré à la politique du gouvernement vaudois. La PLR ne devrait pas y amener la révolution. Active en politique depuis plus de 20 ans, elle a fait ses preuves et défend une politique à la recherche des meilleurs compromis.

Seule candidate issue d’un parti gouvernemental, Mme Luisier partait a priori pour une élection tacite, avant que les trois autres candidatures «hors establishment» ne se déclarent. Elle bénéficiait du soutien du PLR et de l'UDC.

Un fort signal

Pour la syndique de Payerne, dont l'objectif était de passer au premier tour, le pari est réussi. La grande favorite de cette élection ne s'était pas fixée de seuil à atteindre et se montre «reconnaissante» de ce score. Elle a salué le résultat «fort» du mouvement de la Grève du climat. «Un gros signal pour tous les partis et les élus politiques», note-t-elle.

La question du climat et de l'écologie sera «un sujet central» de son engagement, assure la nouvelle élue. Elle ne cache d'ailleurs pas son «intérêt» pour le Département du territoire et de l'environnement au sein du gouvernement vaudois.

Différence ville-campagne

Les résultats montrent des différences ville-campagne, Christelle Luisier étant la candidate de l'arrière-pays. Les Lausannois ont par exemple réaffirmé leur forte sensibilité écologiste: avec 37,73%, Juliette Vernier y fait un score quasi égal à celui de Christelle Luisier (37,93%). A Yverdon-les-Bains aussi, elle fait un résultat, dépassant les 27%. A noter que la candidate de la Grève du climat n'est arrivée en tête que dans un seul village, Romainmôtier.

En général, la Grève du climat a réalisé un fort beau score, sans qu'il soit cependant extraordinaire, commente l'analyste du PS, Pierre Dessemontet. Quant à Christelle Luisier, les pronostics lui donnaient un résultat entre 60 et 70%: ses résultats sont un cran en dessous, compte tenu des rapports de force, estime le député et municipal d'Yverdon-les-Bains.

Il lui a manqué quelques électeurs, sachant que certains de gauche ne se sont pas prononcés, mais aussi probablement quelques UDC. Cette complémentaire était sans grand enjeu, remarque par ailleurs l'analyste.

Depuis les élections générales de 2017, il s'agit déjà de la deuxième complémentaire au Conseil d'Etat. L'an dernier, la socialiste Rebecca Ruiz avait succédé à son collègue de parti Pierre-Yves Maillard, parti à l'Union syndicale suisse. Dimanche, une PLR a succédé à une PLR.

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