Alain Berset, le président de la Confédération helvétique, a annoncé mercredi qu'il quitterait ses fonctions gouvernementales à la fin de l'année.
Alain Berset: «C'est le bon moment pour partir»
«J'ai informé le Conseil fédéral que j'ai prévu de quitter le gouvernement à la fin de cette année», a dit mercredi le président de la Confédération devant les médias à Berne.
21.06.2023
«J'ai informé le Conseil fédéral que j'ai prévu de quitter le gouvernement à la fin de cette année», a dit mercredi le président de la Confédération devant les médias à Berne. «C'est le bon moment pour partir», après 20 ans dans la politique fédérale, dont 12 au gouvernement.
«J'ai le sentiment d'avoir accompli ce qui est possible. J'ai tout donné», a poursuivi le président de la Confédération, âgé de 51 ans. Après 29 votations, il est temps de passer à autre chose. Il ne se représentera pas le 13 décembre.
Il ne faut jamais sous-estimer les temps institutionnels, selon le socialiste. C'est pourquoi il ne démissionne pas, mais se retire à la fin de la législature, a-t-il insisté, précisant qu'il n'avait subi aucune pression de son parti. La votation de dimanche dernier sur le Covid-19 clôt aussi un cycle.
Le Fribourgeois n'a pas encore réfléchi à ce qu'il allait faire ensuite. «Je suis encore là jusqu'à la fin de l'année, vous n'en avez pas fini avec moi», a-t-il lancé avec un sourire en coin. «Ensuite, on verra.»
Le système collégial ne lui a jamais posé problème: «On est tous minoritaires, il faut savoir trouver des solutions ensemble.» Interrogé sur la personne qui lui succèdera, le ministre a dit qu'«il faut que ce soit un être humain», qui sache faire preuve «d'ouverture, de diversité et de tolérance» et placer les institutions au-dessus de tout.
Marqué par la pandémie
La pandémie de coronavirus a particulièrement marqué le ministre de la santé. «Nous avons subi une pression énorme, je n'aurais jamais imaginé une telle violence». Sa famille (ndlr : il est marié et père de trois enfants) a également été touchée, rappelle-t-il. C'est un élément qui marque une époque. «Je n'aurais jamais imaginé travailler autant, avec toutes nos équipes.»
Outre la politique sanitaire, celles sociale et culturelle l'ont aussi occupé. Alain Berset a rappelé l'étendue de son département, le Département fédéral de l'Intérieur (DFI). Il a noté que «si on veut vraiment faire bouger les choses, il faut prendre le temps de les réaliser». «Douze ans dans le même département permet une connaissance parfaite des dossiers et des équipes», a-t-il ajouté.
Dressant un rapide aperçu, le Fribourgeois a cité la maîtrise des coûts de la santé. Le sujet fait l'objet de discussions depuis des années. «Il n'y a pas eu d'augmentation de la franchise minimale», a-t-il illustré.
Dans le domaine social, il s'est félicité de la réforme de l'AVS, qui prévoit le relèvement de l'âge de la retraite des femmes à 65 ans. «Une première réforme depuis presque 30 ans.» Le ministre a aussi rappelé des développements dans le domaine de l'assurance-invalidité, des prestations complémentaires ou des proches aidants.
Dans la culture, il s'est félicité de l'accès à la musique pour les jeunes ou d'avancements dans le domaine de la culture du bâti. Et d'ajouter qu'il y a «sûrement» une liste de choses pour lesquelles il agirait autrement si c'était à refaire, citant par exemple le dossier électronique du patient. «On est plus intelligent après coup.»
«Aucun rôle» des «affaires»
Interrogé sur les multiples «affaires» qui ont émaillé la fin de cette législature, Alain Berset a affirmé que celles-ci n'ont joué «aucun rôle» dans sa décision. «Cela ne m'a jamais impressionné.»
La dernière en date, soit les fuites supposées du Département de l'intérieur à destination de l'éditeur de presse Ringier, est celle qui a le plus marqué les esprits. Alain Berset réfute toutefois avoir ressenti de pression après l'ouverture d'une enquête par les commissions de gestion du Parlement.
Questionné aussi sur le rôle des médias, le socialiste a dit que leur travail et la liberté d'expression sont des éléments fondamentaux dans une démocratie. Il a été critiqué, c'était «parfois très dur, parfois injuste», mais «cela ne me pose pas de problème», a-t-il déclaré.
Conseil fédéral : départ d'Alain Berset après 12 ans et une dernière affaire délicate
Clap de fin pour le benjamin et doyen du Conseil fédéral Alain Berset. Après douze ans au gouvernement, le socialiste quittera la Berne fédérale à la fin de l'année. Au bilan, il aura réussi à faire aboutir la réforme de l'AVS et le relèvement de l'âge de la retraite des femmes à 65 ans. Mais les affaires ont terni son image.
21.06.2023