L'intelligence de la natureUne astuce chromatique pour empêcher les oeufs de refroidir
dpa/uri
19.11.2019
Parfois, même les meilleurs parents oiseaux doivent quitter brièvement leur nid. Dans les régions plus froides, les œufs risquent alors de refroidir rapidement. Une astuce évolutionnaire contribue à prévenir cela.
En moyenne, les oiseaux vivant dans des climats plus froids pondent des œufs plus foncés que ceux des régions plus chaudes. Une couleur foncée aide à les garder au chaud à la lumière du soleil, rapportent des chercheurs dans la revue spécialisée «Nature Ecology & Evolution». Pour bien se développer, l’embryon d’oiseau doit toujours être à la bonne température dans l’œuf.
Dans les régions froides, les œufs refroidissent rapidement lorsque les parents quittent le nid, par exemple pour chercher de la nourriture. Une couleur sombre peut aider à maintenir les œufs plus longtemps à la bonne température.
Les scientifiques de l’équipe de Daniel Hanley, de l’université de Long Island (Etats-Unis), ont étudié la clarté et la couleur des œufs de 634 espèces d’oiseaux. Ils ont trouvé les œufs dans les collections de musées d’histoire naturelle, avant de relier la couleur de chaque œuf avec l’aire géographique de reproduction de l’espèce d’oiseau correspondante.
Des œufs plus foncés dans les régions froides
Les œufs dans les régions présentant de faibles températures et une exposition à la lumière du soleil sont donc souvent nettement plus foncés. Cela vaut particulièrement pour les espèces d’oiseaux qui construisent leur nid à même le sol. En revanche, les œufs provenant de nids en forme de coupe ou installés dans des cavités s’écartent parfois de ce schéma.
Pour approfondir l’étude de la distribution des couleurs, Daniel Hanley et ses collègues ont exposé différents œufs au soleil. Les œufs plus foncés ont chauffé plus vite que les œufs blancs et sont restés chauds plus longtemps. Les couleurs foncées sont donc probablement une astuce pour améliorer l’apport de chaleur dans les climats froids, indiquent les chercheurs.
«The Moment» de Yongqing Bao (Chine), vainqueur ex-æquo de la catégorie «Comportement des mammifères» et lauréat du prix du «Photographe animalier de l’année»: la photo prise au Tibet montre une marmotte surprise après son hibernation par une renarde et ses trois petits.
Photo: Yongqing Bao/Wildlife Photographer of the Year 2019
«The Equal Match» d’Ingo Arndt (Allemagne), vainqueur ex-æquo de la catégorie «Comportement des mammifères»: un puma attaque un guanaco, un animal du genre Lama, dans la région de Torres del Paine en Patagonie, au Chili.
Photo: Ingo Arndt/Wildlife Photographer of the Year 2019
«Last Gasp» d’Adrian Hirschi (Suisse), lauréat du prix de reconnaissance dans la catégorie «Comportement des mammifères»: un hippopotame mâle attrape un jeune hippopotame au bord du lac Kariba, au Zimbabwe. L’hippopotame tente tout d’abord de noyer le petit, avant d’achever l’infanticide en l’écrasant avec ses mâchoires.
Photo: Adrian Hirschi/Wildlife Photographer of the Year 2019
«Face of Deception» de Ripan Biswas (Inde), vainqueur de la catégorie «Portrait animal»: une minuscule araignée-crabe imite une fourmi, une espèce faisant partie de ses proies.
Photo: Ripan Biswas/Wildlife Photographer of the Year 2019
«Pondworld» de Manuel Plaickner (Italie), vainqueur de la catégorie «Comportement des amphibiens et reptiles»: des grenouilles se reproduisent dans un étang du Tyrol du Sud.
Photo: Manuel Plaickner/Wildlife Photographer of the Year 2019
«Land of the Eagle» d’Audun Rikardsen (Norvège), vainqueur de la catégorie «Comportement des oiseaux»: depuis une cachette bien protégée, le photographe est parvenu à immortaliser le décollage d’un aigle royal.
Photo: Audun Rikardsen/Wildlife Photographer of the Year 2019
«The Garden of Eels» de David Doubilet (Etats-Unis), vainqueur de la catégorie «Vie sous-marine»: colonie d’anguilles de jardin dans un récif de corail au large des Philippines.
Photo: David Doubilet,/Wildlife Photographer of the Year 2019
«The Architectural Army» de Daniel Kronauer (Etats-Unis), vainqueur de la catégorie «Comportement des invertébrés»: une colonie de fourmis s’étend sur 400 mètres au Costa Rica. Ce nid abrite la reine et les larves.
Photo: Daniel Kronauer/Wildlife Photographer of the Year 2019
«Snow-Plateau Nomads» de Shangzhen Fan (Chine), vainqueur de la catégorie «Animaux dans leur environnement»: sous des températures glaciales, un troupeau d’antilopes du Tibet, une espèce menacée, se fraie un chemin à travers le désert de Kumukuli dans la réserve naturelle nationale d’Altun Shan (Chine).
Photo: Shangzhen Fan/Wildlife Photographer of the Year 2019
«Tapestry of Life» de Zorica Kovacevic (Serbie/Etats-Unis), vainqueur de la catégorie «Plantes et champignons»: les branches d’un cyprès de Monterey en Californie sont envahies par des algues. La couleur orange est apportée par des pigments appelés caroténoïdes. Les tresses grises sont un mélange d’algues et de champignons.
Photo: Zorica Kovacevic/Wildlife Photographer of the Year 2019
«The Freshwater Forest» de Michel Roggo (Suisse), lauréat du prix de reconnaissance dans la catégorie «Plantes et champignons»: souches fines du genre Myriophyllum dans le lac de Neuchâtel.
Photo: Michel Roggo/Wildlife Photographer of the Year 2019
«The Rat Pack» de Charlie Hamilton James (Royaume-Uni), vainqueur de la catégorie «Faune urbaine»: des rats grouillent à l’entrée d’un égout à New York. Leurs ancêtres sont arrivés aux Etats-Unis avec les Européens.
Photo: Charlie Hamilton James/Wildlife Photographer of the Year 2019
«Creation» de Luis Vilariño Lopez (Espagne), vainqueur de la catégorie «Environnements terrestres»: de la lave s’échappe du Kilauea (Hawaï) et coule dans l’océan Pacifique.
Photo: Luis Vilariño Lopez/Wildlife Photographer of the Year 2019
«Snow Exposure» de Max Waugh, (Etats-Unis), vainqueur de la catégorie «Noir et Blanc»: un bison affronte une tempête de neige dans le parc national de Yellowstone, aux Etats-Unis.
Photo: Max Waugh/Wildlife Photographer of the Year 2019
«Humming Surprise» de Thomas Easterbrook (Royaume-Uni), vainqueur de la catégorie «10 ans et moins»: un moro-sphinx aspire le nectar d’une plante de sauge en France.
Photo: Thomas Easterbrook/Wildlife Photographer of the Year 2019
«Night Glow» de Cruz Erdmann (Nouvelle-Zélande), vainqueur de la catégorie «11-14 ans»: cliché nocturne d’un calmar de récif.
Photo: Cruz Erdmann/Wildlife Photographer of the Year 2019
«Early Riser» de Riccardo Marchgiani (Italie), vainqueur de la catégorie «15-17 ans»: un gélada femelle escalade un rocher au lever du soleil avec son petit en Ethiopie.
Photo: Riccardo Marchgiani/Wildlife Photographer of the Year 2019
«The Huddle» de Stefan Christmann (Allemagne), vainqueur de la catégorie «Portfolio»: plus de 5000 manchots empereurs s’amassent dans la baie d’Atka, dans l’Antarctique. Ils doivent couver les œufs à des températures descendant jusqu’à -40 °C.
Photo: Stefan Christmann/Wildlife Photographer of the Year 2019
«Frozen Moment» de Jérémie Villet (France), lauréat du prix de l’«étoile montante» pour son portfolio: deux mouflons de Dall mâles se disputent un territoire dans le Yukon, au Canada.
Photo: Jérémie Villet/Wildlife Photographer of the Year 2019
«Another Barred Migrant» d’Alejandro Prieto (Mexique), lauréat du prix du photojournalisme animalier dans la catégorie «Meilleure image individuelle»: dans l’Etat américain de l’Arizona, l’image d’un jaguar, une espèce presque éteinte dans la région, a été projetée sur un tronçon de la barrière frontalière entre les Etats-Unis et le Mexique. Le mur frontalier proposé par Donald Trump devrait avoir un impact très négatif sur les populations d’animaux sauvages.
Photo: Alejandro Prieto/Wildlife Photographer of the Year 2019
«Show Time» de Jasper Doest (Pays-Bas), lauréat du prix du photojournalisme animalier dans la catégorie «Meilleur reportage»: le singe Riku s’est produit trois fois par jour pendant 17 ans dans un théâtre de comédie de Tokyo. En 2018, l’animal a finalement été retiré du spectacle.
Photo: Jasper Doest/Wildlife Photographer of the Year 2019