EtudeLa musique, une alliée précieuse face à la démence avancée
Relax
20.12.2024 - 10:47
(ETX Daily Up) – D'après l'OMS, plus de 55 millions de personnes souffrent de démence dans le monde, dont la plupart sont âgées. À un stade avancé, cette maladie est marquée par des comportements difficiles tels que l’agitation, l’agressivité ou encore l’opposition aux soins. Des troubles que la musique peut apaiser.
ETX Studio
20.12.2024, 10:47
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Dans une étude parue dans la revue Nature Mental Health, une équipe de recherche dirigée par Naomi Thompson de l’université Anglia Ruskin met en lumière les bienfaits de la musique pour les personnes souffrant de démence avancée. Lorsqu’elle est adaptée aux besoins individuels, la musicothérapie peut en effet apaiser les patients de manière significative. Les sessions, qui incluent le chant, l’écoute ou la pratique d’instruments, réduisent l’anxiété et l’agitation à court terme, tout en améliorant l’attention, l’engagement, l’humeur et la vigilance. Ces interactions musicales créent un environnement plus sûr et rassurant pour les patients, favorisant leur bien-être.
Le pouvoir de la musique tient à sa capacité à stimuler le cerveau sur les plans cognitif et sensoriel. En sollicitant des réseaux cérébraux bilatéraux, elle donne aux patients accès à des souvenirs et aptitudes préservés. Par ailleurs, elle contribue à réguler les émotions et à atténuer le stress physiologique en agissant sur le système nerveux autonome.
Les morceaux ayant le plus d'impact sur les personnes atteintes de démence sont ceux qui réveillent des souvenirs positifs, souvent liés à des moments vécus quand elles avaient entre 10 et 30 ans. Mode de communication non verbal par excellence, la musique dépasse les limitations cognitives, créant des moments de partage entre les malades, leurs proches, les soignants et les autres résidents.
Une pratique bénéfique pour tous
La musique ne bénéficie pas uniquement aux patients, mais également aux aidants, qu’ils soient professionnels ou familiaux. Elle contribue à réduire leur stress, améliore leur bien-être et enrichit leurs interactions avec les malades. C’est pourquoi les auteurs de l’étude préconisent de former les soignants à l’utilisation de la musique, afin que tout le personnel impliqué dans les soins aux personnes atteintes de démence avancée puisse s’en servir, quel que soit leur niveau d’expérience. Ils recommandent également de mettre à leur disposition des ressources adaptées, comme des instruments ou des guides pour créer des playlists sur mesure. De plus, les familles devraient être incitées à utiliser la musique pour accompagner leurs proches.
Pour Naomi Thompson, la musique est «un moyen relativement simple et rentable» d'améliorer la qualité de vie des personnes souffrant de démence. «La musique, en particulier celle enregistrée, constitue un moyen accessible pour le personnel et les familles d’aider à gérer la détresse [des malades]. Les musicothérapeutes peuvent apporter leurs conseils pour adapter la musique aux besoins individuels. Tout comme un médecin prescrit des médicaments avec une dose et une fréquence spécifiques, un musicothérapeute peut élaborer un programme personnalisé, précisant comment utiliser la musique tout au long de la journée pour réduire la détresse et améliorer le bien-être d’une personne», explique-t-elle dans un communiqué.
En conclusion, le quatrième art s’impose comme un véritable allié dans l’accompagnement des personnes atteintes de démence avancée. Accessible, adaptable et profondément humaine, la musicothérapie représente une approche efficace pour apaiser la détresse tout en favorisant le bien-être des malades et de leurs aidants. Cette discipline incarne pleinement les paroles de Nietzsche, pour qui «sans la musique, la vie serait une erreur».