Etude de l'UniNeLes singes aiment parier sur une option plus risquée
uc, ats
14.12.2022 - 20:00
Plutôt que de se contenter d’une friandise qu’ils sont sûrs de recevoir, les orangs-outans et les gorilles préfèrent parier sur une plus grosse récompense. C’est ce que montre une étude menée au zoo de Bâle par une équipe de l’Université de Neuchâtel (UniNe).
Keystone-SDA, uc, ats
14.12.2022, 20:00
14.12.2022, 20:26
ATS
L'objectif des scientifiques était de voir dans quelle mesure le goût du risque et des paris a des bases purement culturelles ou si ce penchant a été acquis dans le processus d'évolution des espèces, a indiqué mercredi l'UniNe dans un communiqué.
Les singes se sont vu proposer deux gobelets posés à l'envers, un de couleur jaune qui contenait à coup sûr une petite récompense, et un de couleur rose qui pouvait cacher aléatoirement une gratification plus importante. Le primate avait donc le choix entre une option sûre et une option risquée.
«Nous avons montré que les orangs-outans et les gorilles sont capables de percevoir des variations de quantité de récompenses ainsi que des variations de probabilité de gain, et de faire des choix rationnels sur ces variations», indique Pénélope Lacombe, première auteure de l'étude, citée dans le communiqué.
Dans un deuxième temps, l'équipe a remplacé le gobelet rose par un ensemble de gobelets oranges, la grosse récompense étant cachée sous un seul de ces gobelets, avec une probabilité de gagner identique. Cette configuration amenait ainsi les singes à réfléchir à des stratégies de paris différentes.
Biais cognitifs
«On sait que les humains sont beaucoup moins rationnels qu'on a pu le supposer par le passé», a expliqué la chercheuse à Keystone-ATS. Le même type de biais cognitifs et de distorsion de probabilités a été observé chez les singes, a-t-elle ajouté.
Ainsi, la manière dont on présente le protocole change la stratégie chez le singe. Dans l'une des expériences, les primatologues ont comptabilisé jusqu'à 78% de préférences pour les options risquées par rapport à l'ensemble des choix effectués, selon ces travaux publiés dans la revue PLOS One.
Pour les auteurs, ce type de comportement «à risque» a donc de grosses bases évolutives. Pénélope Lacombe entend les quantifier plus précisément dans de futures recherches comparant nos plus proches cousins – les grands singes – avec des humains adultes et enfants.
Cette recherche a été menée dans le cadre du Centre de recherche sur les primates, institution créée en partenariat entre le zoo de Bâle et l'UniNE.