Espoir de paix durableLa trêve est attendue à Gaza à 07H30, après 15 mois de guerre
ATS
19.1.2025 - 06:37
Après 15 mois de guerre meurtrière dans la bande de Gaza, un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas doit entrer en vigueur dimanche matin et être suivi de libérations d'otages, nourrissant les espoirs de paix durable malgré un avertissement de Benjamin Netanyahu.
Keystone-SDA
19.01.2025, 06:37
19.01.2025, 07:04
ATS
Quelques heures avant l'échéance, fixée à 08H30 locales (07H30 Heure suisse), le Premier ministre israélien a mis en garde qu'il s'agissait «d'un cessez-le-feu provisoire» et qu'Israël se gardait «le droit de reprendre la guerre si besoin et avec le soutien des Etats-Unis».
De plus, la trêve avec le Hamas ne commencera pas tant que le mouvement islamiste palestinien n'aura pas transmis une liste attendue d'otages devant être libérés dimanche, a prévenu Benjamin Netanyahu.
Le Hamas a affirmé de son côté dans un communiqué qu'il avait bien l'intention de respecter l'accord, mais a reconnu un retard dans la fourniture des noms des otages devant être libérés, et ce «pour des raisons techniques sur le terrain».
Selon les termes de l'accord arraché dans les derniers jours de la présidence de Joe Biden, les hostilités doivent cesser et 33 otages israéliens doivent être libérés, dans une première phase étalée sur six semaines.
En échange, Israël va libérer 737 prisonniers palestiniens, selon le ministère israélien de la Justice, l'Egypte faisant état de son côté de «plus de 1890 prisonniers palestiniens» devant être libérés au cours de cette première phase.
D'après le président américain, Joe Biden, cette dernière comprend aussi un retrait israélien des zones densément peuplées à Gaza et une augmentation de l'aide humanitaire dans le territoire menacé par la famine selon l'ONU.
Les autorités égyptiennes ont précisé que l'accord prévoyait «l'entrée de 600 camions d'aide par jour», incluant 50 camions de carburant.
Pendant la première phase seront négociées les modalités de la deuxième, qui doit permettre la libération des derniers otages, avant la troisième et dernière étape consacrée à la reconstruction de Gaza et à la restitution des corps des otages morts en captivité.
«Impatience»
Dans la bande de Gaza, ravagée par le conflit, de nombreux Palestiniens déplacés se sont dits pressés de rentrer chez eux. «Nous attendons ce moment avec impatience, que la vie reprenne son cours (...) Nous voulons fréquenter les marchés et les lieux publics en toute sécurité», a dit à l'AFPTV Ahmed Hamouda, un déplacé palestinien, à Deir el-Balah (centre).
L'accord ambitionne, selon le Qatar, de déboucher sur une fin définitive de la guerre, déclenchée par une attaque sanglante du mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël le 7 octobre 2023.
L'attaque a entraîné la mort de 1210 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée israélienne.
Au moins 46'899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne de représailles à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.
Considérablement affaibli, le Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007, est toutefois encore loin d'être anéanti, contrairement à l'objectif qu'avait fixé Benjamin Netanyahu, selon des experts.
Mais après plus d'un an de négociations laborieuses, un accord de cessez-le-feu a finalement été annoncé mercredi.
Le gouvernement israélien l'a approuvé tard dans la nuit de vendredi à samedi, après le feu vert du Hamas, considéré comme une organisation terroriste par Israël, les Etats-Unis et l'Union européenne.
Des otages seront libérés dès dimanche, a annoncé le gouvernement israélien, sans préciser leur nombre ou à quelle heure. Trois points d'accueil ont été installés à la frontière sud d'Israël avec Gaza, aux passages de Kerem Shalom, Eretz et à celui proche du kibboutz Réïm, a précisé un responsable militaire. Les captifs seront pris en charge par des médecins.
Selon des sources proches du Hamas, le premier groupe d'otages libérés devrait comprendre trois Israéliennes. M. Netanyahu a exigé samedi soir de recevoir «la liste» des otages devant être libérés dimanche avant de pouvoir procéder au premier échange de prisonniers.
Israël a désigné 95 détenus palestiniens libérables dimanche, des femmes et mineurs en majorité, la plupart arrêtés après le 7-Octobre. Leur libération interviendra après 15H00 Heure suisse, d'après les autorités.
Parmi les prisonniers appelés à être libérés figure Zakaria al-Zoubeidi, responsable d'attentats anti-israéliens et ex-leader local de la branche armée du Fatah, arrêté et écroué en 2019.
Deux Franco-Israéliens, Ofer Kalderon, 54 ans, et Ohad Yahalomi, 50 ans, font partie des 33 otages libérables, selon Paris. Ils ont été enlevés au kibboutz Nir Oz avec plusieurs de leurs enfants, relâchés lors d'une première trêve d'une semaine en novembre 2023.