Pour les otages de Gaza Rassemblement à Paris, entre soulagement et angoisse

ATS

19.1.2025 - 06:49

Quelques milliers de personnes se sont rassemblées samedi à Paris pour les otages israéliens à Gaza, oscillant entre «soulagement» et «angoisse» quelques heures avant l'entrée en vigueur d'une trêve devant permettre de premières libérations.

Des personnes tiennent des pancartes portant les portraits des otages détenus dans la bande de Gaza depuis l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, lors d'un rassemblement de soutien aux otages sur la place du Trocadéro, à Paris, en France, le samedi 18 septembre 2025. (AP Photo/Aurelien Morissard)
Des personnes tiennent des pancartes portant les portraits des otages détenus dans la bande de Gaza depuis l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, lors d'un rassemblement de soutien aux otages sur la place du Trocadéro, à Paris, en France, le samedi 18 septembre 2025. (AP Photo/Aurelien Morissard)
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Sur une place du Trocadéro, face à la tour Eiffel, rebaptisée «place des otages», un compteur a été installé, égrainant les 470 jours, heures, minutes et secondes passés en détention par les captifs israéliens du mouvement islamiste palestinien Hamas. Parmi les présents, certains brandissaient des photos des otages, sous un bandeau rouge disant: «kidnappé», ou «kidnappée».

Sur 251 personnes enlevées le 7 octobre 2023 lors de l'attaque sans précédent du Hamas contre Israël, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée israélienne.

Parmi ces captifs, 33 doivent être libérés dans une première phase d'échange étalée sur six semaines contre 737 prisonniers palestiniens, dans le cadre d'un accord de trêve devant démarrer dimanche matin, au terme d'une guerre dévastatrice qui a fait plus de 46'000 morts, en majorité des civils à Gaza.

«Je n'arrive pas à exprimer de la joie», a confié à l'AFP Sylvie Roux-Sicsic, 59 ans, adhérente de Tous 7 octobre, l'association organisant le rassemblement.

Et cette cadre de banque de raconter son état d'esprit, fait de «soulagement s'il y a vraiment des libérations demain. Et en même temps, une grande angoisse» que toutes n'adviennent pas comme prévu sur un délai de 42 jours, mais aussi pour les familles des otages restants, qui ne sont pas concernés par l'accord de trêve.

Moshe Lavi, dont le beau-frère Omri Miran, 47 ans, «n'est pas sur la liste», a également décrit les sentiments contraires l'animant, affirmant «se réjouir pour ceux qui seront réunis» bientôt tout en «continuant son combat» pour les otages restants.

«Nous appelons le public à ne pas tomber dans l'euphorie, mais à continuer à venir aux rassemblements et à parler pour les otages», a-t-il déclaré à l'AFP.

Jean-David Ichay, président de l'association Tous 7 octobre, a de son côté décrit son «espoir mêlé de craintes», celles-ci concernant également «l'état de santé» des personnes libérées.

L'accord de trêve en lui-même est également source de sentiments ambivalents, explique-t-il. «On soutient cet accord (...) mais on comprend aussi les Israéliens qui sont un petit peu sceptiques vis-à-vis de la libération de (...) prisonniers (palestiniens, ndlr), dont des terroristes qui ont du sang sur les mains».