Union européenne Les émissions de gaz à effet de serre en nette baisse en 2023

ATS

31.10.2024 - 19:27

La Commission européenne s'est réjouie jeudi d'une baisse significative des émissions de gaz à effet de serre en 2023 dans l'Union, -8,3% par rapport à l'année précédente. L'Europe reste toutefois engagée dans une course contre la montre pour atteindre ses objectifs climatiques.

Selon la Commission européenne, la baisse des émissions de gaz à effet de serre en 2023 s'explique notamment par le développement des éoliennes et des panneaux solaires, la «transition vers l'abandon du charbon» et les économies d'énergie (image d'illustration).
Selon la Commission européenne, la baisse des émissions de gaz à effet de serre en 2023 s'explique notamment par le développement des éoliennes et des panneaux solaires, la «transition vers l'abandon du charbon» et les économies d'énergie (image d'illustration).
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«Il s'agit de la plus forte baisse annuelle depuis des décennies, à l'exception de 2020, lorsque le Covid-19 a entraîné» une chute des émissions de 9,8%, a relevé Bruxelles. La Commission met en avant le développement des énergies renouvelables.

Quatrième plus grosse émettrice de la planète, l'Europe fait figure d'exception avec cette réduction substantielle, dans un monde où les émissions continuent globalement de progresser.

Dans le trio de tête en matière de gaz à effet de serre, les émissions ont encore augmenté de 6,1% en Inde en 2023 et de 5,2% en Chine, pendant que les Etats-Unis enregistraient une très légère baisse de 1,4%, selon un récent rapport onusien.

Sur la bonne voie

Pour l'Union européenne, les émissions nettes de gaz à effet de serre ont diminué de 37% par rapport à 1990, indique l'Agence européenne pour l'environnement (AEE) jeudi. La Commission y voit le signe que l'Union «reste sur la bonne voie pour respecter son engagement de réduire ses émissions d'au moins 55% d'ici à 2030».

Dans son rapport, l'Agence européenne pour l'environnement se montre beaucoup plus prudente. En l'état actuel, l'AEE table sur une réduction des émissions de 43% en 2030 par rapport à 1990.

Et l'Europe pourra se rapprocher de l'objectif visé, si 22 Etats membres mettent bien en place des mesures complémentaires qu'ils ont promises mais pas encore réalisées. Ces mesures «permettraient» de s'approcher de l'objectif européen et de réduire les émissions nettes de l'UE de 49% en 2030, souligne l'AEE.

Hausse des émissions du transport aérien

Selon la Commission européenne, la baisse des émissions de gaz à effet de serre en 2023 s'explique notamment par le développement des éoliennes et des panneaux solaires, la «transition vers l'abandon du charbon» et les économies d'énergie. Les émissions provenant de la production d'électricité et du chauffage ont ainsi fondu de 24% par rapport à 2022.

En 2023, les renouvelables représentaient 44,7% de la production d'électricité au sein de l'Union européenne, grâce à une hausse de 12,4% des gigawatts (GW) produits par rapport à l'année passée.

Les énergies fossiles (-19,7% de GW) comptaient encore pour 32,5% de l'électricité de l'Union. La production d'électricité d'origine nucléaire a légèrement progressé (+1,2%) et représentait 22,8% du total.

Dans la consommation d'énergie globale, au delà de la seule électricité, la part des renouvelables est passée de 10,2% en 2005 à 24% en 2023.

Le mix énergétique est toutefois très variable selon les pays européens. Les émissions du secteur de l'aviation ont par ailleurs augmenté de 9,5% en Europe, poursuivant ainsi leur tendance post-Covid.

Fardeau pour les ménages

La Commission a insisté jeudi sur les «événements catastrophiques» liés au réchauffement climatique, dont les inondations meurtrières cette semaine dans le sud-est de l'Espagne.

Bruxelles a pour ambition d'atteindre la neutralité climatique en 2050. L'un des premiers dossiers de la nouvelle équipe d'Ursula von der Leyen, qui doit prendre ses fonctions début décembre, sera de négocier l'objectif 2040, pour lequel la Commission recommande une baisse de 90% des émissions de gaz à effet de serre par rapport à 1990.

Mais la droite, principale force au Parlement européen, s'inquiète du fardeau qu'un tel effort pourrait représenter pour les ménages et les entreprises et regarde ce chiffre avec circonspection.

La baisse de 90% des émissions en 2040 est «extrêmement ambitieuse». «Nous devons discuter avec les parties prenantes pour voir si c'est réalisable», a déjà prévenu l'eurodéputé PPE Peter Liese. La poussée de l'extrême droite aux dernières élections européennes fait aussi craindre aux ONG un détricotage des ambitions environnementales de l'UE.

ATS