Présidentielle Trump face à des femmes, Harris sur Fox News: les deux candidats en terrain inconnu

AFP

16.10.2024

Donald Trump et Kamala Harris se démultiplient et s'aventurent mercredi hors de leur zone de confort, cherchant à faire une percée au sein d'électorats peu sensibles à leur discours.

Avec 20 jours pour faire la différence, les deux adversaires mettent les bouchées doubles, à la fois dans les médias et dans leurs réunions de campagne (archives).
Avec 20 jours pour faire la différence, les deux adversaires mettent les bouchées doubles, à la fois dans les médias et dans leurs réunions de campagne (archives).
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A moins de trois semaines du scrutin du 5 novembre, la course entre les deux candidats à la Maison Blanche est toujours aussi incertaine.

Juste avant sa première interview sur Fox News, Mme Harris s'est adressé aux républicains lors d'un rassemblement en Pennsylvanie, en citant le général Mark Milley, l'ancien haut responsable militaire de M. Trump, qui l'a décrit comme étant «fasciste jusqu'au bout des ongles».

«Pour ceux qui nous regardent, si vous partagez ce point de vue, quel que soit votre parti, quel que soit celui pour lequel vous avez voté la dernière fois, il y a une place pour vous dans cette campagne», a déclaré Kamala Harris qui a de nouveau estimé que l'ancien président était un «déséquilibré».

La candidate de 59 ans peut s'attendre dans la soirée à une interview sans concessions face à Bret Baier, un journaliste chevronné, pilier du service politique de Fox News.

Il a promis que l'interview serait diffusée dans son intégralité, sans coupures, à 18H00, juste après avoir été enregistrée. Mme Harris a souvent été accusée, jusqu'à récemment, d'éviter de se mettre en danger avec de telles rencontres.

Cette émission quotidienne, «Special Report With Bret Baier», rassemble 2,3 millions de spectateurs du lundi au vendredi.

 «Père de la fécondation in vitro»

Face à un parterre de femmes, l'ancien président américain s'est présenté mercredi de son côté comme le «père de la fécondation in vitro», affirmant que les républicains avaient été «plus actifs» que leurs adversaires dans ce domaine. Mais sans élaborer.

Pour cette émission également sur Fox News, pré-enregistrée mardi dans l'Etat très disputé de Géorgie, Donald Trump a été confronté à un groupe de femmes complètement acquis à sa cause.

Ce dernier a par ailleurs estimé que certains Etats avaient été «trop durs» sur la question de l'avortement depuis l'annulation de l'arrêt Roe v. Wade de 1973 qui accordait aux Américaines un droit fédéral à l'avortement.

Selon lui, cela devrait «changer».

Donald Trump est largement distancé dans les sondages par Kamala Harris au sein de l'électorat féminin, qui regarde de près les déclarations liées à cette question sensible du droit à l'avortement.

D'un côté, il se vante d'avoir nommé à la Cour suprême des Etats-Unis les juges qui ont permis de casser en 2022 la protection fédérale du droit à l'avortement, de l'autre il se garde de prôner un bannissement total de l'IVG, impopulaire au plan national.

Qualifiant les propos de son adversaire sur la fécondation in vitro de «tout à fait bizarres», Kamala Harris l'a appelé à «assumer la responsabilité du fait qu'une femme sur trois en Amérique vit dans un État où Trump a interdit l'avortement».

Le rythme s'accélère

Dans la soirée, Donald Trump répondra lui aux questions d'électeurs latinos rassemblés à Miami par Univision, le plus grand réseau télévisé hispanophone des États-Unis.

Avec 20 jours pour faire la différence, les deux adversaires mettent les bouchées doubles, à la fois dans les médias et dans leurs réunions de campagne. Le milliardaire Elon Musk a investi 75 millions de dollars dans la campagne du républicain.

Ils sont plus que jamais au coude-à-coude, Donald Trump étant parvenu à combler dans les sondages la très légère avance que possédait sa rivale, notamment dans les Etats-clés du nord.

C'est d'ailleurs dans cette région que la vice-présidente concentre ses efforts cette semaine: elle retourne mercredi en Pennsylvanie, où elle était déjà lundi, après un détour dans le Michigan et avant de mettre le cap dans la soirée sur le Wisconsin.

Mais le résultat de la présidentielle pourrait se décider ailleurs, dans un autre des sept Etats-clés clairement identifiés.

Par exemple en Géorgie, où un juge a bloqué mardi une mesure imposant le comptage manuel des bulletins de vote, alors que le premier jour de vote anticipé a connu une forte affluence.

Dans ce même Etat, l'ancien président Jimmy Carter, qui avait exprimé son voeu de vivre assez longtemps pour apporter son suffrage à Kamala Harris, a voté mercredi par correspondance selon sa fondation, 15 jours après avoir fêté ses 100 ans.