Libye Tripoli demande l'aide de la Turquie

ATS

27.12.2019 - 20:05

La Turquie soutient le gouvernement d'union nationale (GNA) en Libye face aux forces de Khalifa Haftar (archives).
La Turquie soutient le gouvernement d'union nationale (GNA) en Libye face aux forces de Khalifa Haftar (archives).
Source: KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFI

Le gouvernement d'union nationale (GNA) libyen reconnu par l'ONU a demandé l'aide militaire de la Turquie. Ankara répondra à cette demande, a déclaré vendredi le chef du service des relations avec la presse du président Recep Tayyip Erdogan.

«Le gouvernement libyen a demandé l'aide militaire de la Turquie. Comme l'a dit le président Erdogan, nous allons bien sûr honorer notre accord», a déclaré dans un tweet Fahrettin Altun.

La veille, M. Erdogan avait annoncé que le parlement voterait le 8 ou le 9 janvier sur une motion autorisant l'envoi de troupes en Libye pour soutenir le gouvernement d'union nationale (GNA) face aux forces de l'homme fort de l'est libyen Khalifa Haftar, ouvrant ainsi la voie à une intervention militaire turque directe dans ce pays.

«Nous soutenons le gouvernement légitime internationalement reconnu en Libye. Les puissances extérieures doivent cesser de soutenir les groupes illégitimes (qui combattent) contre le gouvernement libyen», a ajouté M. Altun.

Pas de zone de guerre

Selon des informations de presse, démenties par Moscou, la Russie aurait envoyé des mercenaires pour combattre aux côtés des forces de Haftar, tandis que l'ONU a accusé ces forces d'avoir recruté des combattants soudanais. «Comme nous soutenons le gouvernement libyen, nous ne voulons pas que la Libye devienne une zone de guerre», a souligné M. Altun.

«Ces forces régionales qui oeuvrent au rétablissement de régimes répressifs» illégitimes «sont actives en Libye. Leurs efforts pour mettre en place des gouvernements clients ne réussiront pas», a-t-il averti.

Ankara avait signé le 27 novembre avec le GNA un accord de coopération militaire et sécuritaire lors d'une visite à Istanbul de son chef Fayez al-Sarraj. Cet accord a été approuvé par le parlement turc. Mais pour obtenir l'autorisation de déployer des forces combattantes en Libye, le gouvernement turc doit faire approuver par le parlement un mandat séparé, comme il le fait tous les ans pour envoyer des militaires en Irak et en Syrie.

Accord de délimitation

Ankara avait également signé, lors de la visite de M. Sarraj un accord de délimitation maritime qui permet à la Turquie de faire valoir des droits sur de vastes zones en Méditerranée orientale, riches en hydrocarbures et convoitées par d'autres pays, notamment la Grèce.

Cet accord délimite une frontière maritime qui selon Athènes ne tient pas compte de la Crète, alors que les pays de la région sont en concurrence pour exploiter les réserves de gaz en Méditerranée orientale.

«Notre accord maritime avec la Libye garantit que la liberté de mouvement de la Turquie en haute mer n'est pas compromise», a ajouté le chef du service de presse. «Il assure aussi une forte relation avec le gouvernement libyen. Nous sommes engagés à (assurer) la paix et la stabilité en Libye et en Méditerranée», a affirmé M. Altun.

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