Elle menace Trump ! «Si vous nous frappez, nous riposterons»

ATS

20.1.2025 - 07:39

L'ancienne vice Première ministre du Canada, Chrystia Freeland, s'est lancée dimanche pour remplacer Justin Trudeau à la tête du parti libéral et comme Premier ministre en assurant être prête à riposter «dollar pour dollar» aux menaces douanières de Donald Trump.

Chrystia Freeland s'est lancée pour remplacer Justin Trudeau à la tête du parti libéral et comme Premier ministre du Canada.
Chrystia Freeland s'est lancée pour remplacer Justin Trudeau à la tête du parti libéral et comme Premier ministre du Canada.
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Keystone-SDA

La démission début janvier de Justin Trudeau, au plus bas dans les sondages et en pleine crise politique, a provoqué l'ouverture d'une campagne, au sein du parti libéral canadien, pour désigner un nouveau chef. Le vainqueur devrait être nommé Premier ministre jusqu'aux prochaines élections, qui doivent se tenir au plus tard en octobre.

Dimanche à Toronto, Chrystia Freeland -- qui a mené les négociations face à l'administration Trump lors des derniers accords de libre-échange nord-américain -- s'est présentée comme un «leader éprouvé par le combat, avec les cicatrices qui le prouvent».

«Donald Trump sait qui je suis et il ne m'aime pas beaucoup (...) parce que j'ai défendu le Canada fermement et j'ai réussi», a-t-elle lancé devant ses supporters, dans un discours perturbé à plusieurs reprises par une dizaine de manifestants pro-palestiniens.

Le lancement officiel de sa campagne intervient près d'un mois après sa démission du cabinet de M. Trudeau pour des divergences sur la façon de gérer la guerre économique qui se profile avec les Américains, et un jour avant l'entrée en fonction de M. Trump.

Le milliardaire républicain l'avait qualifiée de «toxique» sur les réseaux sociaux suite à son départ. «Nous ne voulons pas nous battre avec vous», a lancé l'ancienne ministre des Finances, «mais si vous nous frappez, nous riposterons», a-t-elle ajouté, menaçant d'infliger «le plus grand revers commercial que les États-Unis aient jamais subi».

Donald Trump, investi lundi à Washington, a menacé d'imposer des droits de douane de 25% sur tous les produits canadiens. Une telle décision serait catastrophique pour le Canada, dont les Etats-Unis sont le premier partenaire commercial et la destination de 75% de ses exportations.

Mme Freeland est également revenue sur l'idée provocatrice du républicain de faire du Canada un 51e Etat américain, rétorquant que le pays «n'est pas à vendre et notre souveraineté n'est pas négociable».

Longtemps membre de la garde rapprochée de Justin Trudeau, cette ancienne journaliste anglophone de Toronto âgée de 56 ans a occupé plusieurs postes de ministre (Commerce international, Affaires étrangères, Finances) depuis l'arrivée au pouvoir des libéraux en 2015.

Mais dans la course à la succession de son ancien chef, elle fait face à un outsider qui a le vent en poupe: Mark Carney, l'ancien gouverneur des banques centrales canadienne et britannique, qui a lancé sa campagne jeudi.

Le vainqueur devrait être connu le 9 mars, selon le parti, avant des législatives qui peuvent se tenir dès ce mois-là et, au plus tard, en octobre. D'après les sondages, les libéraux accusent un retard de plus de 20 points face au Parti conservateur mené par Pierre Poilievre.

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