CanadaLe premier ministre Justin Trudeau annonce sa démission
mabe
6.1.2025 - 17:17
Le premier ministre canadien Justin Trudeau a annoncé lundi sa démission. Il a toutefois indiqué qu'il resterait au pouvoir jusqu'à ce que son parti lui désigne un successeur.
Keystone-SDA, mabe
06.01.2025, 17:17
06.01.2025, 17:52
ATS
«J'ai l'intention de démissionner de mon poste de chef du parti et de premier ministre une fois que le parti aura choisi son prochain chef», a-t-il déclaré dans la capitale Ottawa devant la presse. Il a déclaré que la course à la direction du parti libéral serait « un processus robuste et compétitif à l'échelle nationale ».
Près de dix ans après son arrivée au pouvoir, Justin Trudeau, 53 ans, était sous pression depuis des semaines alors que des élections législatives se profilent et que son parti est au plus bas dans les sondages.
Mesures face aux déclarations de Trump
Cela signifie que M. Trudeau continuera à diriger le Canada lorsque le nouveau président américain Donald Trump prendra ses fonctions ce mois-ci et qu'il sera chargé de diriger la réponse initiale du pays à la nouvelle administration américaine, y compris une éventuelle guerre commerciale. Trump a promis d'imposer 25 % sur toutes les importations canadiennes, ce qui pourrait s'avérer dévastateur pour l'économie canadienne, et Trudeau a promis de prendre des mesures de rétorsion.
Le soutien dont bénéficie M. Trudeau au sein du parti libéral a vacillé pendant une grande partie de l'année dernière, mais il a atteint de nouveaux sommets après la démission surprise, en décembre, de son ancienne ministre des finances et vice-première ministre, Chrystia Freeland.
Dans une lettre de démission cinglante, Mme Freeland a accusé M. Trudeau de se concentrer sur des astuces politiques pour apaiser les électeurs, notamment une coûteuse exonération fiscale à Noël, au lieu de stabiliser les finances du Canada en prévision des tarifs douaniers promis par M. Trump.
À la recherche d'un nouveau leader
Les médias canadiens ont présenté Mme Freeland comme une candidate possible à la direction du parti libéral, au même titre que l'ancien gouverneur de la Banque d'Angleterre, Mark Carney, un Canadien qui a également dirigé la Banque du Canada.
Lori Turnbull, professeure de sciences politiques à l'université de Dalhousie, a déclaré que, traditionnellement, une course à la direction du parti libéral prenait de quatre à six mois, mais que, cette fois-ci, « ils doivent être plus rapides que cela ». « S'ils n'ont pas de nouveau leader pour les prochaines élections, cela ne sert à rien », a-t-elle déclaré à l'AFP.
Les libéraux de M. Trudeau sont fortement distancés dans les sondages par les conservateurs de l'opposition et ont survécu de justesse à trois votes de défiance au parlement à la fin de l'année dernière. Son gouvernement minoritaire avait été retenu par un accord avec le parti de gauche, le Nouveau Parti Démocratique, mais en décembre, le NPD a déclaré qu'il voterait pour renverser M. Trudeau à la prochaine occasion.
M. Trudeau a confirmé qu'il avait reçu l'autorisation du gouverneur général du Canada de suspendre tous les travaux parlementaires jusqu'au 24 mars. Cela pourrait donner aux libéraux le temps de choisir un nouveau chef tout en limitant les chances de l'opposition de présenter un vote de défiance.