Restrictions à l'avortement Indignation – une Américaine meurt faute de soins

ATS

17.9.2024 - 01:48

Des organisations américaines de défense des droits des femmes se sont indignées lundi après la publication d'un article du média ProPublica sur le décès d'une femme en Géorgie, morte à l'hôpital par manque de soins à cause des lois restrictives sur l'avortement.

La femme de 28 ans a développé de rares complications après avoir pris la pilule abortive pour mettre fin à sa grossesse (archives).
La femme de 28 ans a développé de rares complications après avoir pris la pilule abortive pour mettre fin à sa grossesse (archives).
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La femme de 28 ans a développé de rares complications après avoir pris la pilule abortive pour mettre fin à sa grossesse. Elle est décédée en août 2022. Une commission officielle de cet Etat a estimé que son décès, «évitable», était lié à un délai trop long pour réaliser l'intervention qui aurait pu la sauver.

Une loi venait tout juste d'être adoptée, faisant de cette procédure – appelée dilatation et curetage (D&C) et visant à vider l'utérus – un crime, sauf en cas de rares exceptions. Les médecins avaient prévenu que leur définition vague rendait ces dernières difficiles à interpréter.

«Ces interdictions dévastatrices» ont «retardé les soins de routine vitaux dont elle a eu besoin», a dénoncé dans un communiqué Mini Timmaraju, de l'organisation Reproductive Freedom for All. Amber Thurman «devrait être en vie aujourd'hui», a ajouté Nancy Northup, du Center for Reproductive Rights.

«Septicémie aiguë»

Profondément remaniée par l'ex-président américain Donald Trump, la cour suprême des Etats-Unis d'Amérique a rendu aux Etats en 2022 la liberté de légiférer localement sur la question, devenue l'un des thèmes majeurs de la présidentielle de novembre.

Selon ProPublica, qui a consulté des documents confidentiels, il s'agit du premier décès officiellement décrété «évitable» lié à un avortement aux Etats-Unis.

Amber Thurman, qui était déjà mère d'un petit garçon et souhaitait devenir infirmière, avait dû se rendre en Caroline du Nord pour un avortement à cause de l'interdiction en vigueur en Géorgie après six semaines de grossesse. Après avoir pris la pilule abortive (mifépristone et misoprostol), elle a commencé à saigner plus que normalement prévu et a été transportée à l'hôpital.

Les médecins ont constaté qu'elle n'avait pas expulsé tous les tissus foetaux et ont diagnostiqué une «septicémie aiguë». Mais malgré la détérioration rapide de son état de santé, l'hôpital a attendu 17 heures avant de réaliser la procédure de dilatation et de curetage. Amber Thurman est décédée durant l'opération.

ATS