Tensions au Moyen-Orient Renforts américains dans le golfe Persique

ATS

21.9.2019 - 03:13

Le déploiement supplémentaire de forces américaines dans le golfe Persique ne se comptera pas en milliers de soldats, selon le Pentagone (archives).
Le déploiement supplémentaire de forces américaines dans le golfe Persique ne se comptera pas en milliers de soldats, selon le Pentagone (archives).
Source: KEYSTONE/EPA US ARMY/SGT. JORDAN TRENT/US ARMY HANDOUT

Les Etats-Unis ont annoncé vendredi l'envoi de renforts militaires dans le golfe Persique après les attaques contre des sites pétroliers en Arabie saoudite attribuées à l'Iran. Ils ont également renforcé les sanctions contre la banque centrale iranienne..

A la demande de l'Arabie saoudite et des Emirats arabes unis, le président américain Donald Trump a approuvé le déploiement de forces américaines, qui seront défensives par nature, et principalement axées sur les forces aériennes et la défense antimissile», a annoncé le ministre américain de la défense Mark Esper.

Rappelant la destruction en juin d'un drone américain par les forces iraniennes, après la saisie par l'Iran d'un pétrolier britannique, M. Esper a estimé que les attaques du 14 septembre contre deux installations pétrolières en Arabie saoudite «représentent une escalade spectaculaire de l'agression iranienne».

«C'est une première mesure que nous prenons en réponse à ces attaques», a ajouté M. Esper au cours d'une conférence de presse. «Nous pensons que ce sera suffisant, mais cela ne veut pas dire qu'il ne puisse pas y avoir de déploiement supplémentaire selon la situation».

Un déploiement «modéré»

Le nombre exact des troupes et le type d'équipement envoyés en renfort n'ont pas encore été décidés. Il s'agira d'un déploiement «modéré», qui ne se comptera pas en milliers, a précisé le chef d'état-major américain, le général Joe Dunford.

Le président américain avait annoncé plus tôt de nouvelles sanctions contre la banque nationale d'Iran. «Ce sont des sanctions au plus haut niveau», avait-il lancé dans le bureau ovale.

A ses côtés, le secrétaire au trésor Steven Mnuchin a expliqué qu'il s'agissait de cibler «la dernière source de revenus de la banque centrale d'Iran», déjà sur la liste noire américaine, mais aussi le fonds national de développement pour le «couper» du système bancaire américain.

«Cela signifie qu'il n'y aura plus d'argent qui ira aux gardiens de la révolution», l'armée d'élite du pouvoir iranien, «pour financer le terrorisme», a-t-il assuré.

«Une agression sophistiquée»

Pour le gouverneur de la banque centrale iranienne, Abdolnasser Hemmati, ces nouvelles mesures punitives «montrent à quel point» les Américains «n'arrivent pas à trouver de levier contre l'Iran».

Des pans entiers de l'économie iranienne, de son système financier aux exportations de pétrole soumises à un strict embargo, sont sous le coup des sanctions des Etats-Unis.

Le secrétaire d'Etat Mike Pompeo a réaffirmé dans un communiqué que «toutes les preuves désignaient l'Iran, et uniquement l'Iran» comme responsable des attaques en Arabie saoudite, une «agression sophistiquée dans sa conception et effrontée dans son exécution».

Dans ses prises de parole publiques, parfois contradictoires, Donald Trump s'était montré de moins en moins enclin à des représailles militaires contre l'Iran.

«Il n'y a jamais eu de pays plus préparé» que les Etats-Unis à mener des frappes militaires, a-t-il prévenu. «Ce serait la solution de facilité pour moi», «frapper 15 sites majeurs en Iran», «cela ne prendrait qu'une minute» et «ce serait une très mauvaise journée pour l'Iran». «Mais ce n'est pas ce que je privilégie, si possible», a-t-il enchaîné.

Presse sur les sites attaqués

L'Arabie saoudite a montré pour la première fois vendredi à la presse internationale l'étendue des dégâts sur ses installations pétrolières attaquées, insistant sur sa détermination à rétablir rapidement sa production en dépit de la montée des tensions dans la région.

L'installation de Khurais, dans l'est du royaume, a été frappée quatre fois et des incendies y ont fait rage cinq heures durant, a déclaré un responsable du géant pétrolier saoudien Aramco qui gère le site. L'attaque a contribué à la réduction de moitié de la production du premier exportateur d'or noir et entraîné une flambée des prix.

Dix-huit frappes ont été recensées à Abqaiq, à 200 kilomètres au nord-est de Khurais, qui abrite la plus grande usine du monde de traitement de brut, selon un autre responsable d'Aramco.

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