«Ce n'est pas un vote indigne de voter contre», a estimé jeudi Raphaël Glucksmann, appelant la gauche et le centre à ne pas se démobiliser dimanche au second tour des législatives même si leur candidat s'est désisté pour faire barrage au Rassemblement national.
«Laissez-moi réhabiliter cette idée d'un vote contre: ce n'est pas un vote indigne de voter contre», a déclaré l'eurodéputé Place publique au micro de France Inter.
Il a reconnu néanmoins que pour certains électeurs de gauche contraints de voter pour la droite ou pour le camp macroniste et, à l'inverse, ceux du centre contraints de voter pour un candidat LFI, c'est «un geste extrêmement difficile (qu') il ne faut pas sous estimer». «Je comprends leur vertige à eux aussi et leur désarroi», a-t-il assuré.
Pendant la campagne des européennes, «j'ai demandé aux gens de voter avec leur cœur, de voter en accord avec leurs convictions et là, on se retrouve dans une situation où on demande exactement l'inverse», a-t-il expliqué. Mais, «c'est tout aussi important en politique d'être capable de voter contre», a-t-il insisté.
L'eurodéputé qui a recueilli 13,8% des voix aux européennes craint que «la vague, la lame de fond» de l'extrême droite soit «encore extrêmement puissante» malgré un front républicain qui a permis de limiter le nombre de triangulaires qui auraient été favorables au RN.
«Ce n'est pas parce qu'il y a eu des désistements républicains que les reports seront automatiques», a-t-il alerté. «Je sens déjà le sentiment d'urgence disparaître», pourtant «il n'y a rien de fait: le Rassemblement national peut ce dimanche avoir une majorité absolue et être aux commandes de notre pays», a aussi averti M. Glucksmann.