«Terrible pécheur» Des évêques étaient au courant du comportement grave de l'abbé Pierre 

AFP

16.9.2024

«Quelques évêques au moins» étaient au courant «dès 1955-1957» du «comportement grave de l'abbé Pierre à l'égard des femmes», a affirmé lundi dans une tribune au quotidien Le Monde le président de la Conférence des évêques de France (CEF) Eric de Moulins-Beaufort.

L'Abbé Pierre , décédé en 2007, est visé par de nouveaux témoignages l'accusant de violences sexuelles. Ici, l'abbé sur une peinture murale à Paris.  (photo symbolique)
L'Abbé Pierre , décédé en 2007, est visé par de nouveaux témoignages l'accusant de violences sexuelles. Ici, l'abbé sur une peinture murale à Paris. (photo symbolique)
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Réaffirmant «le travail de l'Eglise en France pour que la vérité soit faite sur les faits d'agressions», il a aussi plaidé pour que le Vatican «se livre à une étude de ses archives» et «dise ce que le Saint-Siège a su et quand il l'a su», après des propos du pape vendredi affirmant que Le Vatican était au courant, au moins depuis sa mort en 2007, des accusations de violences sexuelles visant l'abbé Pierre.

Comment le silence a-t-il tenu aussi longtemps autour de l'abbé Pierre?

La volonté de protéger l'image d'un homme sacralisé, le sentiment d'impuissance des victimes, ont pu, selon les observateurs, contribuer à ce que personne ne parle.

Décédé en 2007, l'abbé Pierre est depuis juillet visé par des accusations de violences sexuelles commises entre les années 1950 et 2000, avec début septembre une nouvelle salve de témoignages sur des faits gravissimes pouvant pour certains s'apparenter à des viols ou concernant des mineures.

Vendredi soir, le pape François a fait savoir que le Vatican avait été informé, a minima après la mort de l'abbé Pierre, des accusations visant le prêtre français qu'il a qualifié «de terrible pécheur».

Ces propos du pape «encouragent» un «travail de vérité et de clarification historique», a salué samedi la Conférence des évêques de France.