Présidentielle roumaineUn prorusse et le Premier ministre au coude-à-coude
clsi
24.11.2024 - 23:47
Un candidat prorusse a créé la surprise dimanche au premier tour de la présidentielle en Roumanie en étant au coude-à-coude avec le premier ministre pro-européen. Selon des résultats portant sur 85% des bulletins dépouillés, Calin Georgescu a obtenu 22% des voix.
Keystone-SDA, clsi
24.11.2024, 23:47
ATS
Les sondages le plaçaient à moins de 10% d'intentions de vote. Son rival Marcel Ciolacu récolte 21,6% des suffrages. Si cette tendance se confirme, les deux hommes se qualifieront pour le second tour.
L'extrême droite «grande gagnante»
«L'extrême droite est de loin la grande gagnante de cette élection», a commenté pour l'AFP le politologue Cristian Pirvulescu, soulignant qu'elle avait remporté près d'un tiers des votes. C'est un bouleversement pour ce pays de 19 millions d'habitants qui a jusqu'ici résisté aux postures nationalistes, se démarquant de la Hongrie ou de la Slovaquie.
M. Georgescu doit son score à une campagne TikTok devenue virale, focalisée sur la nécessité d'arrêter l'aide à l'Ukraine. «Ce soir, le peuple roumain a crié pour la paix. Et il a crié très fort, extrêmement fort», a-t-il réagi.
A Bucarest, plusieurs habitants ont confié à l'AFP leur envie de «changement, de voir enfin les choses bouger», comme Andreea Irimie, enseignante de 29 ans, venue voter par un froid dimanche ensoleillé, d'autres évoquant leur peur de la guerre.
La Roumanie, partageant une frontière de 650 kilomètres avec l'Ukraine et bordée par la mer Noire, joue un rôle stratégique «vital», rappelle dans une étude le groupe de réflexion New Strategy Center, tant pour l'OTAN, dont elle abrite plus de 5000 soldats, que pour le transit des céréales ukrainiennes.
Fort de ces bons scores à la présidentielle, l'extrême droite devrait bénéficier d'"un effet de contagion» aux législatives du 1er décembre, entre les deux tours de la présidentielle, pronostique M. Parvulescu. Ce qui augure de négociations difficiles pour former une coalition. Les sociaux-démocrates, héritiers de l'ancien parti communiste structurant la vie politique du pays depuis plus de trois décennies, gouvernent actuellement en coalition avec les libéraux du PNL.