Journée la plus meurtrière Plus de 350 morts au Liban dans les frappes israéliennes

ATS

23.9.2024 - 21:10

Les intenses frappes israéliennes contre le Hezbollah ont fait plus de 350 morts lundi au Liban, selon les autorités de ce pays. Le pays du Cèdre a vécu sa journée la plus meurtrière en près d'un an d'échanges de tirs entre les deux parties en marge de la guerre à Gaza.

Les frappes israéliennes ont fait 356 morts, parmi lesquels 24 enfants, et plus de 1240 blessés, a annoncé le ministère libanais de la Santé (archives).
Les frappes israéliennes ont fait 356 morts, parmi lesquels 24 enfants, et plus de 1240 blessés, a annoncé le ministère libanais de la Santé (archives).
KEYSTONE

Faisant craindre une spirale incontrôlable, cette escalade entre Israël et le puissant Hezbollah libanais, soutenu par l'Iran, suscite les vives inquiétudes de la communauté internationale.

L'armée israélienne, qui pilonne le sud et l'est du pays voisin, a aussi annoncé une «frappe ciblée» à Beyrouth, visant, selon le Hezbollah, le commandant pour le front sud de cette formation, qui en a réchappé.

Le bilan humain n'a cessé de s'alourdir au fil des heures. Les frappes israéliennes ont fait 356 morts, parmi lesquels 24 enfants, et plus de 1240 blessés, a annoncé le ministère libanais de la Santé dans un nouveau décompte en soirée.

Dans une vidéo, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a recommandé en fin de journée aux Libanais de «s'éloigner des zones dangereuses» dans l'attente de la fin de «l'opération». Son homologue libanais, Najib Mikati, a dénoncé «un plan de destruction» de son pays, où les écoles resteront fermées mardi.

«Les frappes n'arrêtent pas»

«C'est une catastrophe, un massacre», affirme à l'AFP Jamal Badrane, un médecin de l'hôpital du Secours populaire à Nabatiyé, une ville du sud. «Les frappes n'arrêtent pas, ils nous ont bombardés alors qu'on retirait des blessés», dit-il.

Fuyant dans la panique, des milliers de familles ont été déplacées des zones bombardées, selon le ministère de la Santé.

Des déplacés du sud affluaient dans la soirée dans la capitale et à Saïda, accueillis dans des structures d'accueil, ont constaté des photographes de l'AFP.

L'armée israélienne a indiqué dans la soirée avoir frappé ces dernières 24 heures 1300 cibles du Hezbollah, qui tire des roquettes depuis près d'un an vers le territoire israélien en soutien au Hamas palestinien, en guerre contre Israël dans la bande de Gaza.

M. Netanyahu a affirmé qu'Israël était en train d'inverser le «rapport de forces» dans le nord du pays, où il est déterminé à permettre le retour des dizaines de milliers d'habitants déplacés, lors d'une rencontre sécuritaire à Tel-Aviv, selon son bureau.

Sirènes d'alerte à Haïfa

Le Hezbollah a de son côté affirmé avoir riposté avec des dizaines de roquettes tirées dans le nord d'Israël, précisant avoir visé «les principaux entrepôts» de l'armée dans la zone, et une caserne militaire.

En début de soirée, les sirènes d'alerte ont retenti à Haïfa, le grand port du nord d'Israël, dont les environs avaient été atteints dimanche pour la première fois par des tirs de roquettes.

Les échanges de tirs entre Israël et le Hezbollah – qui a juré de continuer à attaquer Israël «jusqu'à la fin de l'agression à Gaza» – ont gagné en intensité depuis la vague d'explosions spectaculaires des appareils de transmission du mouvement, attribuée à Israël, qui a fait 39 morts, selon les autorités libanaises, les 17 et 18 septembre à travers le Liban.

«Guerre régionale globale»

L'Egypte a demandé lundi l'intervention du Conseil de sécurité de l'ONU pour mettre fin à «la dangereuse escalade israélienne au Liban», mettant en garde contre le risque d'une «guerre régionale globale».

L'Irak a dit vouloir une «réunion urgente» des pays arabes en marge de l'Assemblée générale de l'ONU pour «stopper» Israël, que la Turquie a accusé de vouloir «mener toute la région au chaos». Le président iranien, Massoud Pezeshkian, a également accusé Israël, ennemi juré de Téhéran, de vouloir «élargir» le conflit.

Les Etats-Unis, principal allié d'Israël, ont «exhorté» leurs ressortissants à quitter le Liban et annoncé envoyer «un petit nombre» d'effectifs militaires supplémentaires au Moyen-Orient. Le président américain, Joe Biden, a réaffirmé lundi «travailler à une désescalade». La Chine a appelé lundi ses ressortissants à quitter Israël «au plus vite» tandis que le Kremlin s'est dit très inquiet.

La guerre dans la bande de Gaza a éclaté le 7 octobre 2023, quand le Hamas a mené une attaque dans le sud d'Israël qui a entraîné la mort de 1205 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les chiffres officiels israéliens qui inclut les otages morts ou tués en captivité à Gaza.

En représailles, Israël a promis de détruire le mouvement islamiste palestinien, au pouvoir à Gaza depuis 2007 et qu'il considère comme une organisation terroriste. Son armée a lancé une offensive à Gaza qui a fait jusqu'à présent au moins 41'455 morts.

ATS