France Nouvelle journée noire à Paris

ATS

16.12.2019 - 19:01

Les grévistes de la SNCF ont décidé de poursuivre leur mouvement de grève mardi, pour le treizième jour d'affilée.
Les grévistes de la SNCF ont décidé de poursuivre leur mouvement de grève mardi, pour le treizième jour d'affilée.
Source: KEYSTONE/EPA/YOAN VALAT

Alors que la grève dans les transports se poursuivait lundi en France, le gouvernement a subi un coup dur avec la démission du haut-commissaire aux retraites, fragilisé par des mandats non déclarés. A huit jours de Noël, aucune sortie de crise ne semble s'ébaucher.

Nommé par le président français Emmanuel Macron en septembre 2017 pour préparer la réforme des retraites, le haut-commissaire Jean-Paul Delevoye considère que la «confiance est fragilisée sous les coups d'attaques violentes et d'amalgames mensongers» et qu'à travers son «procès», on «veut porter atteinte» à un projet «essentiel pour la France».

Il sera remplacé «dans les plus brefs délais», a précisé l'Élysée, qui a accepté sa démission «avec regret». M. Delevoye a reconnu avoir omis de déclarer sa fonction d'administrateur bénévole dans un institut de formation de l'assurance, l'Ifpass, et a rectifié en fin de semaine passée sa déclaration d'intérêts en déclarant treize mandats, dont onze bénévoles, soit dix de plus que dans la version initiale.

Nouvelle journée noire

Il a aussi cumulé sa fonction gouvernementale avec celle, rémunérée, de président de Parallaxe, un institut de réflexion sur l'éducation, cumul déclaré mais pas autorisé. Il s'était engagé à rembourser les sommes perçues. Cette démission intervient à la veille d'une journée peut-être décisive, l'ensemble des syndicats appelant à manifester.

Outre les cheminots, les enseignants, les fonctionnaires, les avocats et magistrats, les internes, médecins et soignants seront mobilisés dans toute la France pour réclamer davantage de moyens pour l'hôpital. Gouvernement et syndicats se renvoient par ailleurs la responsabilité d'une éventuelle paralysie du pays pendant les fêtes.

Le premier ministre Edouard Philippe recevra syndicats et patronat lors de réunions bilatérales mercredi. Jeudi, toutes ces organisations seront réunies en multilatérale par M. Philippe, qui verra ensuite les dirigeants de la SNCF et de la RATP pour faire le point sur le résultat des discussions engagées dans ces entreprises.

600 km de bouchons

Comme prévu, la région parisienne a vécu une nouvelle journée noire lundi. Sur les routes d'abord, un pic d'embouteillages de plus de 600 km a été enregistré peu avant 09h00, soit deux fois plus qu'une journée normale.

Dans les transports publics ensuite, où les suppressions de trains continuent de connaître de fortes perturbations. Huit lignes de métro sont encore totalement fermées, six très perturbées. Seules les lignes automatisées circulent normalement. A la SNCF, où 61% des conducteurs sont en grève. Mardi s'annonce encore «très perturbé» avec un TGV sur quatre et un Transilien sur cinq en circulation.

Les contrôleurs aériens vont également faire grève mardi. EasyJet a annoncé dans un communiqué «avoir été contraint d'annuler une partie de son programme, soit 88 vos». Des retards sont également à prévoir, prévient la compagnie aérienne.

Routes bloquées

Aux perturbations des transports publics sont venus s'ajouter des blocages mis en place par des routiers lundi matin à Lille, Vannes, Toulouse ou Nancy pour réclamer de meilleures conditions de travail. Face à ces difficultés, plusieurs universités ont décidé d'annuler ou de reporter les examens de fin d'année.

Au douzième jour de grève, commerçants et hôteliers-restaurateurs parisiens enregistrent des chutes d'activité de 25% à 60% par rapport à l'an dernier, selon leurs fédérations.

«Non seulement plus aucun événement, conférence, séminaire ne va se tenir d'ici à la fin de l'année, mais il y a un nouveau phénomène: nous n'avons plus du tout de réservations», affirme Franck Delvau, de l'union des métiers et industries de l'hôtellerie.

La Banque de France a cependant écarté un impact significatif des mobilisations sur la croissance. «Notre expérience historique est que ces mouvements pèsent finalement peu sur la croissance de l'économie, avec plutôt un simple décalage de l'activité», a expliqué le gouverneur de la BdF François Villeroy de Galhau.

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