France Noël français à l'épreuve des grèves

ATS

23.12.2019 - 19:40

Pour certains usagers, il sera au moins aussi difficile de réveillonner que de se rendre au travail durant les Fêtes.
Pour certains usagers, il sera au moins aussi difficile de réveillonner que de se rendre au travail durant les Fêtes.
Source: Keystone/AP/THIBAULT CAMUS

Pas de répit pour les fêtes de Noël: les grévistes mobilisés contre la réforme controversée des retraites en France veulent «maintenir la flamme» pendant les fêtes. Les transports publics sont toujours largement paralysés.

Après un week-end de départ en vacances très compliqué pour les voyageurs, seuls 40% des trains à grande vitesse et trains express régionaux circulaient ce lundi. Dans la capitale française, le trafic reste extrêmement réduit, avec une circulation normale sur seulement deux lignes de métro sur seize.

La situation ne devrait pas s'améliorer mardi, veille de Noël: les trains de banlieue de la région parisienne arrêteront progressivement de circuler à partir de 18h00 jusqu'à au moins mercredi après-midi, a prévenu la Société Nationale des Chemins de Fer français (SNCF). En moyenne deux TGV sur 5, un Transilien sur 5 et quatre TER sur 10 circuleront mardi.

Appel du gouvernement

La suspension du mouvement n'est donc toujours pas au programme, en dépit de l'appel du président français Emmanuel Macron, sorti de son silence samedi. Il a rappelé aux grévistes qu'il est «bon de savoir faire trêve» et invoqué leur «esprit de responsabilité».

Le nouveau «M. Retraites» du gouvernement, Laurent Pietraszewski, a appuyé le message dimanche. Il a estimé que les propositions mises sur la table à la SNCF et la RATP (métros parisiens), concernant la progressivité du recul de l'âge de départ ou le niveau des pensions, devaient «permettre de reprendre le travail».

La très grande majorité des syndicats ne sont pas de cet avis. L'un d'eux, la CGT, a promis toute une série d'actions entre Noël et le Nouvel An afin de maintenir la pression sur le gouvernement. Elle a prévu des concerts à la gare d'Austerlitz à Paris, des repas en gare ou des rassemblements devant des mairies ou permanences du parti du président, LREM.

Partenaires sociaux reçus le 7 janvier

Le projet de réforme vise à créer un système universel de retraites à points et à supprimer les nombreux régimes spéciaux qui permettent à certains Français, notamment les conducteurs de trains, de partir plus tôt à la retraite. Il inclut de plus une forte incitation à travailler jusqu'à 64 ans, contre 62 ans pour l'âge «légal» de départ en retraite.

«Nous ne reviendrons pas sur la suppression des régimes spéciaux», a affirmé dimanche le nouveau secrétaire d'État aux Retraites, Laurent Pietraszewski. Matignon a annoncé lundi soir une réunion avec les partenaires sociaux le 7 janvier. Les discussions porteront sur les questions de pénibilité et de gestion de fin de carrière dans le cadre de la réforme des retraites.

Les ministres du Travail et de la Santé, Muriel Pénicaud et Agnès Buzyn, ainsi que les secrétaires d'Etat chargés des Retraites et de l'Action et des Comptes Publics, Laurent Pietraszewski et Gérald Darmanin, débuteront cette concertation avec les partenaires sociaux, qui se poursuivra tout au long du mois de janvier.

Le Premier ministre Edouard Philippe «proposera (...) une méthode de travail» concernant l'équilibre financier du système de retraites durant la «semaine du 6 janvier».

Les syndicats CGT et FO, parmi les plus opposés à la réforme, ont d'ores et déjà appelé à une mobilisation le 9 janvier. La grève ne touche pas seulement les transports publics mais plusieurs autres professions, comme les danseurs de l'Opéra de Paris, société qui réunit les opéras Garnier et Bastille de la capitale.

Bras de fer engagé en France

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