Conflit au Proche-Orient Netanyahu à la frontière libanaise, raid sur les fiefs du Hezbollah

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a de nouveau juré de frapper durement le Hezbollah, à l'occasion d'un déplacement à la frontière avec le Liban. Son armée a intensifié ses frappes meurtrières sur des fiefs du mouvement libanais chiite pro-iranien.

Keystone-SDA

03.11.2024, 20:56

ATS

Dans le nord d'Israël, les sirènes d'alerte ont retenti après le tir d'une centaine de roquettes du Liban vers le territoire israélien, a indiqué l'armée disant avoir intercepté certains projectiles tandis que d'autres sont tombés sur des terrains vagues.

De son côté, le Hezbollah a dit avoir tiré des missiles sur une base militaire à Haïfa, principale ville du nord d'Israël. Il a également revendiqué une attaque de drones explosifs contre une autre base militaire située à une vingtaine de kilomètres au sud-est de Haïfa.

«Riposte ferme»

A quelques jours de l'élection présidentielle aux Etats-Unis, et malgré les pressions internationales, les tentatives en vue de mettre fin aux hostilités à Gaza et Liban sont restées vaines.

Dimanche, M. Netanyahu, qui a juré de mettre hors d'état de nuire le Hamas et le Hezbollah, s'est de nouveau rendu à la frontière du Liban. «Je veux être clair: avec ou sans accord (de cessez-le-feu), la clé pour restaurer la sécurité dans le nord (d'Israël) est avant tout d'éloigner le Hezbollah au-delà du fleuve Litani, de réagir à toute tentative de réarmement de sa part et de riposter fermement à toute opération contre nous», a-t-il dit devant des soldats.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban, disant vouloir neutraliser ce mouvement dans les régions frontalières du sud et éloigner ses combattants au nord du fleuve Litani, situé à une trentaine de kilomètres de la frontière israélienne. Objectif: le retour des 60'000 habitants dans le nord d'Israël, déplacés par les tirs du Hezbollah.

Hôpital endommagé

Dimanche, l'armée israélienne a mené des frappes contre des secteurs du sud du Liban, dont Tyr, Tebnine, Ghaziyeh et Haret Saïda où trois personnes ont péri selon le ministère de la Santé. Deux secouristes liés au Hezbollah ont été tués dans une frappe près de Tyr, d'après cette source.

Les abords de l'hôpital public de Tebnine ont été touchés et l'établissement risque d'être hors-service à cause de l'ampleur des dégâts, selon le maire, Nabil Fawaz.

L'armée israélienne a affirmé avoir tué plusieurs combattants du Hezbollah dans le sud du Liban, où ses troupes sont engagées depuis le 30 septembre dans une offensive terrestre.

Dans l'est du Liban, Israël a mené des frappes sur plusieurs localités de la plaine de la Békaa, après un appel israélien à évacuer la ville de Baalbeck et sa région. L'agence de presse officielle libanaise Ani a rapporté la destruction d'un café-restaurant dans un raid.

Au moins 30 morts à Gaza

Dans la bande de Gaza, au moins 30 personnes ont péri dans les raids israéliens, dont 17 dans le nord du territoire, où l'armée israélienne mène depuis le 6 octobre une offensive pour empêcher selon elle le Hamas de regrouper ses forces, selon le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal.

Des frappes ont notamment visé des maisons appartenant à deux familles à Beit Lahia et Jabalia faisant 10 morts dont des femmes et des enfants, a-t-il dit. Dans le sud de la bande de Gaza, 13 Palestiniens ont été tués dont quatre enfants à Khan Younès d'après le ministère de la Santé.

Les maisons abritant des civils sont frappées «sans avertissement préalable», a accusé M. Bassal. «Dans le nord de la bande de Gaza, le siège est complet: plus de 100'000 habitants sont sans nourriture, sans eau et sans médicaments».

Avertissement iranien

De son côté, le président iranien Massoud Pezeshkian a déclaré qu'un éventuel cessez-le-feu entre les alliés de Téhéran et Israël «pourrait influer» sur la riposte de son pays aux frappes israéliennes menées le 26 octobre contre l'Iran. L'Iran «ne laissera aucune agression contre sa souveraineté et sa sécurité sans réponse», a-t-il ajouté.

Le 26 octobre, des avions de combat israéliens ont mené des frappes sur des sites militaires en Iran, en représailles aux tirs de missiles iraniens contre Israël le 1er octobre. Samedi, le Guide suprême de la République islamique, l'ayatollah Ali Khamenei, a juré de riposter de manière «cinglante» à toute attaque des Etats-Unis ou d'Israël.