«On verra s'il y a des propositions»Moscou somme l'Occident de négocier sous peine de «destruction de la population ukrainienne»
ATS
7.11.2024 - 14:10
La Russie a intimé à l'Occident de s'asseoir à la table de négociations sous peine de «destruction de la population ukrainienne». Cet avertissement a été lancé quelques heures après une nouvelle attaque «massive» de drones contre Kiev.
07.11.2024, 14:10
07.11.2024, 14:34
ATS
Plus de deux ans et demi après le début de son invasion de l'Ukraine, Moscou se retrouve en position de force sur le front oriental, où son armée progresse de plus en plus vite face à des troupes ukrainiennes moins nombreuses et moins bien équipées.
L'élection de Donald Trump à la présidence américaine laisse en outre craindre à l'Ukraine et aux Européens un désengagement américain dans les mois à venir.
Enfin ces derniers jours, les forces du Kremlin ont également, selon Kiev et l'Occident, reçu en renfort au moins 10'000 soldats nord-coréens qui devraient bientôt rejoindre le champ de bataille en Russie.
«Inacceptable pour l'Ukraine et suicidaire pour l'Europe»
C'est dans ce contexte difficile que le président ukrainien Volodymyr Zelensky est présent aujourd'hui à Budapest, pour une réunion avec des hauts dirigeants européens.
Toute concession sur l'Ukraine à Vladimir Poutine serait «inacceptable» pour Kiev et «suicidaire» pour l'Europe, a prévenu jeudi Zelensky dont le pays se bat depuis bientôt trois ans contre l'invasion russe.
«Certains d'entre vous, ici présents, ont vivement recommandé à l'Ukraine de faire des concessions à Poutine. C'est inacceptable pour l'Ukraine et suicidaire pour toute l'Europe», a lancé M. Zelensky dans un discours prononcé devant les dirigeants européens rassemblés à Budapest, dont l'AFP a obtenu une copie.
«Destruction de la population»
Dans cette situation très délicate pour Kiev, le chef du Conseil de sécurité russe et ex-ministre de la Défense, Sergueï Choïgou, a opté pour un ton menaçant et martial pour pousser les Occidentaux à des négociations favorables à Moscou.
«La situation sur le théâtre des hostilités n'est pas en faveur du régime de Kiev, l'Occident a le choix: poursuivre son financement (de l'Ukraine) et la destruction de la population ukrainienne ou admettre les réalités existantes et commencer à négocier», a-t-il dit lors d'une réunion.
M. Choïgou a aussi de nouveau accusé l'Occident d'utiliser l'Ukraine pour essayer de vaincre la Russie, Moscou continuant de rejeter le terme d'invasion et réprimant toute voix affirmant le contraire.
La balle est dans le camp américain selon Lavrov
La question de la pérennité du soutien occidental à l'Ukraine est d'autant plus pressante pour Kiev que pendant sa campagne électorale, Donald Trump n'a cessé de dénoncer l'ampleur de l'aide à Kiev.
Avec son retour à la Maison Blanche, la balle est dans le camp américain, a estimé jeudi le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov.
«On verra s'il y a des propositions» de la nouvelle administration américaine, a-t-il déclaré.
Le président russe Vladimir Poutine a lancé son assaut contre l'Ukraine en février 2022 puis a revendiqué l'annexion de régions entières du pays. Kiev a pu résister grâce à l'aide militaire occidentale.
Mais, depuis un an, confrontée à des forces russes plus nombreuses ainsi qu'aux tergiversations occidentales grandissantes, l'armée ukrainienne recule et les pertes de territoires se sont accélérées cet automne.
Rejeter l'alliance avec l'Occident
Moscou réclame que l'Ukraine dépose les armes, qu'elle lui cède cinq régions, qu'elle renonce à son alliance avec l'Occident et à son ambition de rejoindre l'Otan. Des conditions inacceptables pour Kiev.
Américains et Européens assurent l'Ukraine de leur soutien indéfectible, mais refusent de l'autoriser à frapper en profondeur le territoire russe avec les armes qu'ils fournissent et d'abattre les engins russes visant les villes ukrainiennes, de crainte que cela n'entraîne une escalade.
Volodymyr Zelensky a vivement critiqué les Occidentaux, relevant que Moscou mène une escalade continue dans le conflit, la dernière en date étant le déploiement suspecté de milliers de soldats nord-coréens.