Guerre en Ukraine Macron échange avec les chefs militaires de 30 pays

ATS

11.3.2025 - 18:53

Le président Emmanuel Macron a échangé mardi à Paris avec 30 chefs d'état-major des pays prêts à contribuer aux garanties de sécurité en faveur de l'Ukraine en cas de cessez-le-feu, sur fond de rapprochement entre Washington et Moscou.

Le chef de l'Etat a retrouvé dans l'après-midi les responsables militaires de 30 pays appartenant à l'UE et/ou à l'Otan, dont le Royaume-Uni et la Turquie, ainsi que des représentants de l'Alliance atlantique (archives).
Le chef de l'Etat a retrouvé dans l'après-midi les responsables militaires de 30 pays appartenant à l'UE et/ou à l'Otan, dont le Royaume-Uni et la Turquie, ainsi que des représentants de l'Alliance atlantique (archives).
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Keystone-SDA

Le chef de l'Etat a retrouvé dans l'après-midi les responsables militaires de 30 pays appartenant à l'UE et/ou à l'Otan, dont le Royaume-Uni et la Turquie, ainsi que des représentants de l'Alliance atlantique.

La rencontre intervient au moment où une délégation ukrainienne retrouve une équipe américaine en Arabie saoudite pour discuter des moyens de mettre fin à la guerre entre l'Ukraine et la Russie, trois ans après l'invasion russe.

Cette réunion est «importante», a estimé le ministre français des Armées Sébastien Lecornu, également présent, car elle «vient poser une première pierre sur ces garanties de sécurité».

Parmi les sujets de discussion abordés à huis clos, «il s'agit de se projeter et de réfléchir à ce que doit être l'armée ukrainienne à l'avenir, et donc repartir du principe que la première des garanties de sécurité reste l'armée ukrainienne, que nous refuserons toute forme de démilitarisation de l'Ukraine», a-t-il déclaré au Forum de défense et de sécurité de Paris.

Avec ses 800'000 hommes, l'armée ukrainienne est la plus importante d'Europe, rappelle fréquemment le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

L'idée de déployer des troupes européennes en Ukraine été évoquée à plusieurs reprises ces dernières semaines.

Paris et Londres notamment sont étroitement impliqués dans les discussions sur la mise en oeuvre d'une telle option. Le Premier ministre britannique Keir Starmer organise à son tour samedi une réunion virtuelle avec les dirigeants des pays prêts à aider à empêcher une reprise des hostilités en Ukraine en cas de cessez-le-feu.

Débat parlementaire

Avant d'envisager de déployer des troupes, il faudra définir les contours de ce que serait la mission de cette coalition de volontaires, a affirmé Sébastien Lecornu dans le journal La Tribune Dimanche: «La réunion des chefs d'état-major mardi va permettre de nourrir cette réflexion», selon lui.

«La décision finale dépend de l'établissement de conditions claires: quelle est la mission, quel est l'objectif, quel est le mandat et quelles sont les garanties en termes de protection américaine», a renchéri mardi à Paris le ministre néerlandais de la Défense Ruben Brekelmans, estimant que Washington restait un «allié fiable» dans l'Otan.

Le ministre français réunira mercredi ses homologues du groupe E5 (France, Allemagne, Royaume-Uni, Italie, Pologne), ainsi que des représentants de l'Union européenne et de l'Otan avec, en visioconférence, le ministre ukrainien de la Défense.

Les entretiens porteront sur l'aide à l'Ukraine, alors que les Etats-Unis ont suspendu leur soutien militaire et en matière de renseignement, et sur le «réarmement nécessaire de l'Europe et de nos pays respectifs», selon son entourage.

Les pays de l'UE ont donné leur feu vert à un plan visant à mobiliser jusqu'à 800 milliards d'euros sur quatre ans pour la défense du continent et l'aide à l'Ukraine.

En France, dans un contexte de finances publiques moribondes, le budget de la Défense devra lui aussi être augmenté, Sébastien Lecornu évoquant un «horizon autour de 100 milliards d'euros par an», contre 50,5 milliards en 2025.

Sur le plan intérieur, une proposition de résolution sur le renforcement du soutien à l'Ukraine sera examinée mercredi à l'Assemblée nationale, un texte qui appelle notamment à la saisie des avoirs russes, à laquelle s'oppose le gouvernement.

Le Rassemblement national a indiqué qu'il ne la voterait pas en l'état, car elle soutient l'intégration de l'Ukraine dans l'UE.

Le ministre des Armées doit ensuite rencontrer jeudi les présidents des groupes parlementaires, en présence du Premier ministre François Bayrou.

Le chef de l'Etat doit enfin réunir vendredi les industriels français de la défense, appelés à augmenter leur cadence depuis l'invasion de l'Ukraine en 2022 et qui doivent se préparer à un afflux potentiel de nouvelles commandes.